Monfils, le faux ami

US OPEN - 1//8 de finale messieurs

Gaël Monfils (FRA/N.17) bat Richard Gasquet (FRA) 6-4, 7-5, 7-5.Prochain adversaire : Djokovic

N'en déplaise à Georges Brassens, pour Gaël Monfils, ce sont les copains après. Confronté à son ami, Richard Gasquet, compagnon d'armes depuis le plus jeune âge, le Parisien a su mettre ses sentiments de côté pour demeurer le seul Français encore en course à l'US Open et le premier à se hisser en quart de finale depuis Arnaud Clément en l'an 2000. Capable du meilleur comme du pire depuis le début de saison, le protégé de Rasheed a su revêtir son tennis de gala pour ce duel 100% tricolore. Conscient de ne pouvoir rivaliser en fond de court, Gasquet a tout tenté, s'est efforcé de prendre la balle très tôt, de se hisser au filet à la moindre occasion mais il s'est heurté à un Monfils toujours aussi impressionnant en défense. Fort d'une vitesse de déplacement incomparable sur le circuit, le numéro un tricolore a fini par écœurer les velléités offensives adverses à coup de passings gagnants et de courses héroïques.

Sur le plan tactique, le Biterrois n'a quasiment rien à se reprocher. Après avoir été repoussé très loin derrière sa ligne de fond par la profondeur et le lift des frappes de Monfils au cours de la première manche, il a su apporter les modifications nécessaires et indispensables à son jeu pour garder la tête hors de l'eau. En s'efforçant de prendre la balle très tôt, notamment côté revers, il a su petit à petit équilibrer les débats. Seul son manque de fiabilité au filet l'a empêché de s'offrir le droit de disputer un quatrième et même cinquième set (seulement 41 montées victorieuses sur 73). Et pourtant, les occasions n'ont pas manqué. Une balle de set dans la deuxième manche, deux dans la troisième avec en plus un break d'avance (5-2)... Gasquet n'a pas su convertir les opportunités mais au vu du déroulement du match, un tout autre verdict n'aurait pas été logique.

Tout au long des trois manches, Monfils a évolué un ton au-dessus. Inconstant depuis le début de la quinzaine, il a su face à son ami jouer à son meilleur niveau du premier au dernier point, en s'appuyant sur ses forces pour faire la différence. Alors que Gasquet tentait le tout pour le tout, le Francilien n'a jamais paniqué, jamais douté et à coups de passings gagnants (40 coups gagnants pour seulement 28 fautes directes) et de services percutants (14 aces, 82% des points remportés derrière sa première balle) a su garder le contrôle pour arracher son billet pour les quarts de finale et sauver en partie une saison jusque-là très décevante.

Novak Djokovic (SER/N.3) bat Mardy Fish (USA/N.19) 6-3, 6-4, 6-1

En quart de finale se dressera sur la route de Gaël Monfils Novak Djkokovic. Inquiétant au premier tour face à son compatriote Troicki, le Serbe semble monter en puissance au fil des tours. Face à Mardy Fish, grand homme de la tournée américaine avec des titres à Newport et Atlanta, une finale au Masters 1000 de Cincinnati, le numéro trois mondial passait un test grandeur nature, mais il n'a finalement pas vraiment eu besoin de sortir le grand jeu, tant le bombardier US est passé à côté de son match.

Certainement marqué par les efforts consentis depuis plusieurs semaines, l'homme du Minnesota n'a rien eu à voir avec le joueur qui a quasiment tout emporté sur son passage au cours de l'été. Habituellement porté par une puissance de feu impressionnante en coup droit et au service, une vélocité nouvelle due à la perte de 15 kilos, Fish a constamment semblé en retard dans ses déplacements, incapable de se dégager suffisamment vite sur ses frappes de balles. Une lourdeur et un physique défaillant évidents synonymes d'une copie indigne de son parcours estival : 4 double-fautes pour seulement 3 aces, 30 fautes directes pour seulement 13 coups gagnants.... Le Joker n'a eu qu'à tendre les bras pour décrocher sa quatrième qualification consécutive en quart de finale de l'US Open, sa quatrième en autant de tournois du Grand Chelem cette saison.