Djokovic serre le jeu, Cilic serre les dents

Novak Djokovic en sera également. Le numéro un mondial a évité le piège tendu par Andreas Seppi, vendredi au 3e tour de l'US Open, pour se hisser en huitième de finale après un succès en trois manches (6-3, 7-5, 7-5). Face à l'Italien, le Serbe est passé par des hauts et des bas. Il lui a quand même fallu 2h30 pour se débarrasser du 25e joueur mondial.

Ce 3e tour s'est finalement révélé être aux antipodes de ses deux premiers matches, largement dominés face à Joao Souza et Andreas Haider-Maurer. Il affrontera Roberto Bautista-Agut en 8e de finale. L'Espagnol a profité de l'abandon de David Goffin dans le 4e set de leur rencontre (2-6, 5-7, 6-3, 3-1).

Djokovic a dû la jouer fine. Pas toujours dans le bon tempo dans l'échange, le Serbe a failli passer par la case frustration et laisser plus de plumes que ça dans la bataille. Vainqueur logique, le N.1 mondial est malgré tout passé à deux doigts de la catastrophe au moment de servir pour le match. A 5-4, il a concédé un debreak après un jeu de service complètement loupé. A 6-5, après un nouveau break sur le service de l'Italien, il s'est refait une frayeur grandeur nature en concédant deux nouvelles balles de debreak. Deux balles de jeu décisif finalement sauvées. Le joueur de Belgrade a ensuite pris le ticket pour le 8e de finale sur sa première balle de match.

Le Serbe est resté dans ses standards actuels: porté par un service globalement solide (68% de premières balles), il a joué une partition sérieuse, portée par un premier coup fort (77% de points gagnés derrière sa 1re balle) malgré ses alertes en début et fin de rencontre. Sauf que ses fautes directes (31), l'ont condamné à avoir Seppi dans le rétroviseur tout au long de la rencontre. L'Italien, auteur de 38 coups gagnants, a encore montré qu'il était un adversaire coriace à ce stade d'un tournoi du Grand Chelem. Il lui a manqué un plus de constance pour espérer faire plus mal au N.1 mondial.

Marin Cilic en a bavé plus encore. Dans la chaleur du court Louis-Armstrong, le tenant du titre a eu besoin de cinq manches pour éliminer Mikhail Kukushkin (6-7, 7-6, 6-3, 6-7, 6-1). Après plus de quatre heures de combat, le Croate a finalement résisté au Kazakhe, en pleine confiance après sa victoire en cinq sets face à Grigor Dimitrov au 2e tour. Mais il a dû lâcher deux sets dans la bagarre. Cela faisait presque un an, et le huitième de finale gagné face à Gilles Simon en cinq manches, qu'il n'en avait plus concédés à Flushing. Compliqué ou non, ce succès est le 10e consécutif pour Cilic à New-York. Au prochain tour, il tentera la passe de onze face à Jérémy Chardy ou David Ferrer.

D'abord mené, puis en gestion du match à deux sets à un, Cilic a laissé une impression mitigée après ce 3e tour. Bien porté par son service (27 aces), et par un coup fort derrière sa première balle (85% de points gagnés derrière), le Croate est passé par tous les états. Tout comme son adversaire, porté par un jeu à risques (62 coups gagnants, et 66 fautes directes) et finalement condamné par les soucis physiques et la chaleur dans la cinquième manche. Avec des copies presques identiques au niveau statistiques, les deux hommes n'étaient pas très loin l'un de l'autre vendredi. Cilic, qui n'a converti que 7 de ses 20 balles de break, a quand même joué avec le feu. Mais il est toujours en vie.