Djokovic - Wawrinka : 5 bijoux à revivre sans modération

Le contexte : Novak Djokovic est numéro un mondial et double tenant du titre à Melbourne. Il fait figure de grandissime favori face à Stanislas Wawrinka, lequel ne l'a plus battu depuis plus de six ans. 17e mondial, le Suisse n'a pas encore entamé la mue qui le portera vers les sommets.

Le scénario : Le match du tournoi. Un des plus beaux matches en Grand Chelem de ces dernières années, même, gavé de points épiques et de rebondissements. Les tournants ne manquent pas. Et lorsqu'il quitte la Rod Laver Arena les larmes aux yeux après 5h02 de combat, Wawrinka pourra repenser à ses occasions manquées. Comme quand il a mené 6-1, 5-3, 30/0, avant de laisser filer le deuxième set. Ou ce break d'entrée dans le 5e set, trop vite évaporé. Ou encore les quatre balles de break écartées à 4-4 par Djokovic dans la manche finale. Et ce dénouement cruel, au 22e jeu. Djokovic, souvent bousculé, parfois en mode survie, puise dans son ahurissante confiance la force de gagner un match qu'il n'aura que peu maitrisé.

La stat : 120. Le nombre de coups gagnants réussis par les deux hommes. 69 pour Wawrinka, 51 pour Djokovic.

Le contexte : Djokovic est encore numéro un mondial. Plus pour très longtemps, d'ailleurs. Wawrinka, lui, a trouvé dans sa défaite du mois de janvier davantage de raisons d'y croire que de déprimer. Il a intégré le Top 10 à l'ATP et, à Flushing, dispute la première demi-finale majeure de sa carrière.

Le scénario : A l'instar du match de Melbourne, Wawrinka démarre mieux. Comme en Australie, il compte un set et un break d'avance : 6-2, 4-2. Mais là encore, l'exceptionnelle faculté du Serbe à serrer le jeu dos au mur va peser. Il empoche la deuxième manche au tie-break. Cette fois, Wawrinka va toutefois mener deux sets à un. Mais dans l'étuve new yorkaise, le Suisse va peu à peu plier physiquement et les deux derniers sets s'avèrent dominés par le Djoker. Pas de final épique à 12-10 cette fois mais Wawrinka confirme qu'il est vraiment tout près.

La stat : 0. Comme le nombre de balles de break concédées par Djokovic dans les deux derniers sets, contre 11 à Wawrinka.

Le contexte : Pour ce troisième duel en un an, c'est cette fois en quart de finale que les deux hommes se croisent. Djokovic a remporté leurs 14 derniers matches depuis plus de sept ans, dont les quatre disputés en 2013. Et pourtant, sur la foi des deux précédents combats titanesques en Grand Chelem, chacun pressent bien que Wawrinka a les armes pour déboulonner le triple tenant du titre.

Le scénario : Inversé par rapport aux deux précédents. Cette fois, Wawrinka rate son entame, laissant échapper le premier set 6-2. Pendant un set et demi, Djokovic est au-dessus. Mais Wawrinka aura le dernier mot. L'exact contraire, donc, des chocs de 2013. Une fois rentré dans son match, le Vaudois prend les rênes. Il mène deux sets à un, avant de se bloquer à 4-3 sur un jeu où il mène pourtant 40-0. Revenu à deux manches partout, Nole va même réussir le premier break dans le 5e set, pour mener 2-1. Mais le Serbe va se saborder aussitôt avec quatre fautes directes en coup droit, permettant à Wawrinka de recoller à 2-2. Puis, à 8-7, Wawrinka, un ultime effondrement de Djokovic précipite sa perte : à 30-15, il commet trois erreurs grossières, "offrant" à Wawrinka la plus belle victoire de sa carrière.

La stat : 14. Djokovic restait sur 14 demi-finales de rang en demi-finale en Grand Chelem. La deuxième plus longue série de l'histoire derrière les 23 de Federer. En le stoppant en quarts, Wawrinka le prive d'un possible record. Depuis, le Serbe a disputé 10 demi-finales de plus. Il en a donc disputées 24 sur les 26 derniers tournois majeurs…

Le contexte : Troisième confrontation en trois ans à Melbourne. Après le huitième, le quart, en toute logique, la demie. Djokovic a fini l'année en boulet de canon en gagnant à Bercy puis à Londres lors du Masters. Mais Wawrinka a remporté la Coupe Davis avec la Suisse et démarré 2015 par un titre à Chennai.

Le scenario : Personne n'est vraiment surpris d'assister à un nouveau match à rallonge. Pour la quatrième fois en deux ans, la bataille se prolonge jusqu'au cinquième set. En qualité pure, ce quatrième opus reste un ton en-dessous des trois autres. Mais à force de manger du caviar... Brouillon, peu avare en fautes directes (69 sur l’ensemble du match pour 42 coups gagnants), Wawrinka se voit contraint de courir constamment après le score. Lorsqu'il revient à deux sets partout après avoir compté un break de retard dans la 4e manche, on le croit pourtant capable de refaire le coup de 2014. Mais Djokovic va alors porter le coup fatal en lui infligeant un cinglant 6-0 dans le 5e set.

La stat : 210. En minutes, la durée de ce dernier duel en Grand Chelem. 3h30, leur match le plus court de leurs quatre rencontres en cinq sets en Grand Chelem.

Le contexte : Novak Djokovic est presque injouable. Lorsqu'il se présente en finale à Roland-Garros, il vient de remporter ses 28 derniers matches. En quarts de finale, il a enfin battu Rafael Nadal à Roland-Garros, pour s'ouvrir en grand le chemin du titre. Stan Wawrinka, lui, retourne en finale de Grand Chelem pour la première fois depuis son titre à Melbourne un an et demi plus tôt. Pour y parvenir, il a notamment bouffé du Français (Simon en huitièmes, Tsonga en demies) et surtout collé trois sets à Federer en quarts...

Le scénario : Pendant un set, tout va bien pour Djokovic. Le numéro un mondial prend les devants dans cette finale mais progressivement, il va afficher un visage qu'on ne lui connaissait plus : il recule, presque imperceptiblement. Le poids de l'évènement est soudain colossal pour lui, qui joue pour le Grand Chelem en carrière. Débarrassé de Nadal, il se retrouve presque "obligé" de gagner. A partir du deuxième set, Wawrinka commence à donner sa pleine mesure.

Le break concédé à 5-4 par Djokovic va définitivement faire basculer cette finale. Wawrinka déploie une force de frappe hallucinante du fond du court et son revers fait merveille. Djokovic, transformé en punching ball, aura un dernier sursaut en menant 3-0 dans le quatrième set. Las, Wawrinka empoche six des sept derniers jeux. Djokovic finira en larmes. La malédiction parisienne a encore frappé. Elle sera brisée un an plus tard.

La stat. 2 : Stan Wawrinka a joué ce jour-là son 19e match contre un numéro un mondial. Battu à 17 reprises, ce n'est que la deuxième fois qu'il parvient à sortir vainqueur d'un tel duel. Mais comme la fois précédente, c'est en finale de Grand Chelem qu'il parvient à réussir cet exploit. C'est ce qui s'appelle bien choisir son moment...