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De Minaur, un si bon p'tit diable

Laurent Vergne

Mis à jour 01/09/2018 à 12:26 GMT+2

US OPEN 2018 – Grand espoir du tennis australien, Alex De Minaur monte en flèche depuis le début de l'année. Qualifié pour le 3e tour, le protégé de Lleyton Hewitt va défier samedi Marin Cilic. Le "Démon" (son surnom) est-il prêt à franchir le cap face à un joueur de cette envergure ?

Alex de Minaur lors de l'US Open 2018.

Crédit: Getty Images

Lorsque, au mois de janvier dernier, nous avons lancé notre nouvelle rubrique vidéo sur les jeunes pousses du tennis mondial sur les circuits ATP et WTA, nous avions choisi de l'inaugurer avec Alex De Minaur, tournée australienne oblige. A l'époque, le natif de Sydney n'avait pas encore fêté ses 19 ans. Il n'avait pas non plus intégré le Top 200 au classement ATP. Classé à la 208e place au 1er janvier, il sera dans les 40 premiers à l'issue de l'US Open, surpassant déjà le potentiel à 12 mois que nous avions ciblé, à savoir le Top 50. C'est que le jeune De Minaur va vite. Très vite.
Son début de saison avait tout de suite donné le ton. Demi-finaliste à Brisbane, finaliste à Sydney (sa première finale chez les "grands"), la promesse était là. Elle a été tenue. S'il a oscillé entre le circuit principal et les challengers jusqu'à la fin du premier semestre, De Minaur a définitivement franchi le pas depuis qu'il est entré dans les 100 premiers mondiaux début juin. Et son été lui a permis de passer un cap supplémentaire : troisième tour à Wimbledon, finale à Washington (un ATP 500) et, à nouveau, un troisième tour à l'US Open.

Cilic après Nadal

Jeudi soir, dans un duel de grands espoirs très attendu, il a (assez nettement) dominé l'Américain Frances Tiafoe, avec une certaine autorité. Un certain sens du spectacle, aussi. Avec une grinta semblable à celle de son mentor Lleyton Hewitt, De Minaur aime communiquer avec le public. Toujours une garantie de succès, ici, à New York. Flushing n'est plus très loin de l'adopter, et le fait d'avoir arrêté son interview sur le court après le match pour prendre le temps d'applaudir Tiafoe qui quittait le court n'a pas contribué à faire baisser sa cote naissante. Surnommé "The Demon", il serait plutôt du genre bon p'tit diable.
A son âge, enchainer deux seizièmes de finale en Grand Chelem n'est pas anodin. "Je suis vraiment content, parce qu'après Wimbledon, il y avait quelques attentes, y compris de ma part et je suis fier de confirmer, analyse-t-il. Ça montre que je suis dans la bonne direction, que je fais les efforts nécessaires." A Wimbledon, il n'avait été stoppé que par Rafael Nadal. Cette fois, c'est un autre gros client, Marin Cilic, qui le sépare de son premier huitième de finale majeur.
"Ce sera très difficile, convient le jeune Australien. C'est un grand joueur, il a gagné ici... Mais pour moi, c'est une opportunité, une chance de voir où se situe mon jeu par rapport aux meilleurs joueurs du monde." Pour l'heure, en six confrontations avec les membres du Top 10, Alex De Minaur n'a encore jamais réussi à s'imposer. Il était pourtant passé tout près en début d'année, en Coupe Davis, face à Alexander Zverev. Après un match énorme, il s'était incliné 7-6 au 5e set. Mais ses dernières expériences ont tourné court, que ce soit contre Nadal à Wimbledon, Isner à Atlanta ou... Zverev à Washington. Au cumul de ces trois rencontres, il n'a pris que 18 jeux. "Je vais juste tout laisser sur le court et on verra bien", dit-il.
La principale chose que j'ai apprise de Lleyton, c'est de toujours conserver la même énergie
Tout laisser sur le court, un des préceptes de Lleyton Hewitt, le héros de son enfance (son autre idole était Roger Federer) devenu aujourd'hui son conseiller. Comme un rêve de gamin. L'ancien numéro un mondial s'est entiché de son jeune compatriote, en qui il se retrouve probablement. "La principale chose que j'ai apprise de Lleyton, reprend De Minaur, c'est de toujours conserver la même énergie et la même intensité dans mon jeu. Et de puiser de l'énergie dans le public, aussi. Ici, à New York, la foule peut devenir dingue et j'aime ça." Le côté parfois anarchique du public de Flushing peut en gêner certains. Pas lui.
Un jour, peut-être, il succèdera à Hewitt, dernier vainqueur australien en Grand Chelem et qui avait ouvert son palmarès majuscule ici-même, à New York. C'était en 2001. Hewitt n'avait que 20 ans. La moyenne d'âge des vainqueurs en Grand Chelem est partie à la hausse depuis, et pas qu'un peu, et il est trop tôt pour en demander autant au jeune Alex De Minaur. Mais la saison qu'il est en train d'accomplir à 19 ans n'en est pas moins remarquable. Qu'il perde contre Cilic samedi et il aura de toute façon fait plus que son job. Une victoire, en revanche, constituerait sa première grande signature en Grand Chelem. Ce n'est de toute façon qu'une question de temps.
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Alex De Minaur, la nouvelle sensation australienne

Crédit: Getty Images

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