Halep : "Ce n'est pas un drame, mais c'est difficile"

Il y avait bien quelques indices qui incitaient à se méfier. Cette défaite au 1er tour de Simona Halep, déjà, l'an dernier, à Flushing. Ou la place de quart de finaliste de Kaia Kanepi dans ce même US Open 2017. Mais quand même. Pour ce qu'Halep est devenue depuis, à savoir une gagnante en Grand Chelem et l'incontestable patronne du circuit, et pour ce que Kanepi n'est plus, tant l'Estonienne vit une saison difficile. Alors, cette débâcle de la numéro un mondiale constitue une sacrée surprise. Bien plus que l'an dernier.

En 2017, Halep avait trébuché sur une Maria Sharapova en mode comeback et terriblement revancharde. Mais son naufrage contre Kanepi a quelque chose de très décevant. Il était à peine midi et demi en ce premier lundi à New York que son tournoi était terminé. 1h16 d'un non-match qui interpelle. "C'est une mauvaise journée, ce n'est pas un drame mais c'est difficile", a résumé la Roumaine, étrangement absente, à l'image de son entrée en matière, puisqu'elle a été menée 6-2, 3-0 après trois quarts d'heure.

"Ça n'a rien à voir avec la pression, a affirmé Halep. Ce n'était juste pas mon jour. Je ne sentais pas bien la balle, je ne me sentais pas forte sur le court, c'est tout." C'est tout et c'est un peu court, une heure et quart d'US Open, pour une joueuse de son statut. Depuis son sacre à Roland-Garros en juin, dont on pensait qu'elle allait définitivement la lancer et lui permettre d'enchainer, la reine Simona a connu deux coups d'arrêt assez brutaux puisqu'elle avait déjà disparu en 16es de final à Wimbledon, face à la Taiwanaise Hsieh Su-wei. Mais son échec new-yorkais apparait plus saisissant encore.

Elle est tombée sur une Kaia Kanepi qui a fait son match et même un peu plus. Puissante, elle n'a pas hésité à prendre son adversaire à la gorge. "Etre restée tout le temps agressive, ça a été la clé pour gagner aujourd'hui (lundi)" a-t-elle estimé. Reste que Simona Halep l'a quand même beaucoup aidée. "Je m'attendais à ce qu'elle frappe vraiment fort, a expliqué la N.1 mondiale. J'ai essayé de jouer plus long, mais la balle sortait de trois mètres… Je savais ce que je devais faire, mais ça ne marchait pas."

La Roumaine n'a connu qu'une seule embellie en recollant à 4-4 dans le deuxème set. On a cru qu'elle pourrait faire tourner ce match, mais non. "A 4-4, 40-15 (dans le deuxième set), j'ai raté trois balles faciles, j'ai perdu ce jeu et après, elle a bien servi, relève-t-elle. Je suis un peu déçue de ne pas avoir remporté ce jeu, peut-être que ça m'aurait permis de gagner le deuxième set et après, on ne sait jamais..."

Jamais la tête de série numéro un du tableau féminin n'avait disparu dès le 1er tour à l'US Open. Le tout nouveau court Louis-Armstrong n'aura donc pas attendu longtemps pour vivre sa première page d'histoire. Simona Halep s'en serait bien passée. "C'est comme ça, c'est fait", a-t-elle déploré, un brin fataliste. Après son titre à Montréal et sa finale à Cincinnati, il fallait quand voir être devin pour voir venir pareil fiasco.

Même solidement installée au sommet, la Roumaine garde un côté insondable. Seul avantage d'enchaîner les déboires à Flushing, comme Halep n'avait aucun point à défendre, elle restera numéro un à l'issue du tournoi. Pas sûr, quand même, que ça suffise à la consoler.