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US Open - La chaleur écrase Flushing : "Je n'allais pas mourir sur le court..."

Alexandre Coiquil

Mis à jour 29/08/2018 à 16:24 GMT+2

US OPEN – La chaleur a fait d'énormes dégâts à Flushing Meadows. Etouffant, le climat a contraint plusieurs joueurs à l'abandon lors du premier tour et énormément impacté le physique des participants. Personne n'a été épargné : ténors, joueurs moins bien classés ou habitués aux grosses chaleurs. Mêmes ceux programmés en soirée ont subi les affres de la météo.

Novak Djokovic souffre sous la chaleur de Flushing.

Crédit: Getty Images

Quand l'US Open prend des airs… d'Open d'Australie. Souvent pointé du doigt pour sa météo très changeante, notamment ses nombreux orages et sa très forte exposition au vent, le Grand Chelem américain s'est transformé en étuve géante pour le début de cette édition 2018. Absolument effroyable depuis la semaine dernière, la chaleur tombant sur New York a considérablement marqué - dans le mauvais sens - l'entame du tournoi de son empreinte. Plus que la chaleur, c'est bien la lourdeur ambiante - conséquence d'un fort taux d'humidité supérieur à 50% - qui est le principale responsable de tous les problèmes.
Les chiffres sont marquants : cinq matches du simple messieurs se sont terminés par un retrait mardi. Ricardas Berankis, Leonardo Mayer, Stefano Travaglia, Mikhail Youzhny et Filip Krajinovic ont renoncé à terminer leur match. Sur l'ensemble du premier tour, huit joueurs du tableau messieurs ont arrêté les frais en pleine rencontre : cinq à cause des effets de la chaleur, trois suite à des blessures. Chez les dames, une seule victime : Kathinka Von Deichmann.
Sam Querrey avait été le seul à se faire punir lundi. Perclus de crampes à l'avant-bras, l'Américain n'était plus en mesure de tenir sa raquette. Pour ceux qui ont réussi à boucler, les spectateurs ont pu assister à un festival de crampes en tout genre et à un bal de serviettes équipées en glaçons. Mines détruites, jambes en friches, tous les joueurs et les joueuses ont payé la note.
Certains n'ont pas du tout aimé l'expérience. Comme Leonardo Mayer, lessivé dans la quatrième manche de son duel face à Laslo Djere. "Je crois qu'il ne faut plus jouer en cinq sets parce que tant qu'un joueur ne sera pas mort, ils n'arrêteront pas", a-t-il lâché, interrogé sur la démarche à adopter. "La seule solution, c'est d'écourter un peu (les matches) parce que nous ne maîtrisons pas la chaleur. Je n'ai pas supporté, j'ai essayé mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais plus jouer, c'était impossible. Je n'allais pas mourir sur le court..."
Ça fait 2h30 que vous affrontez votre adversaire, puis tout-à-coup vous êtes tout nu, côte à côte, dans un bain de glace
Ces conditions extrêmes - 35° à l'ombre mardi à Flushing avec un ressenti à 39° - ont conduit les organisateurs à accorder dix minutes de pause entre les troisième et quatrième sets des simples messieurs, une règle mise en place pour la toute première fois à l'US Open et qui sera reconduite au jour le jour. "Le juge-arbitre du tournoi et l'équipe médicale vont continuer de surveiller les conditions pour déterminer jusqu'à quand cette règle sera en vigueur", a précisé la direction du tournoi. Cette mesure exceptionnelle a plu à Djokovic, loin d'être un amateur des chaleurs extrêmes. L'ancien n°1 mondial a passé un sale moment sur le court Arthur-Ashe face à Marton Fucsovics.
"Je veux remercier l'US Open de nous avoir accordé ces dix minutes de pause. La règle c'est qu'on n'avait pas le droit de parler à des membres de notre équipe ou à qui que ce soit", a glissé le Serbe sur cette nouveauté réglementaire après sa victoire en quatre manches face au Hongrois. Heureux d'avoir survécu à ce sale moment, le Serbe a préféré prendre ça avec humour. Il n'en perd pas une le Djoker. "On a pris un bain de glace avec Marton pendant la pause. C'était vraiment une sensation magnifique : vous entrez dans les vestiaires mais en n'ayant pas terminé le match. Ça fait 2h30 que vous affrontez votre adversaire, puis tout-à-coup vous êtes tout nu, côte à côte, dans un bain de glace. C'est marrant." D'autres, à l'instar de Djokovic, ont pris ça avec légèreté. "Entre les jeux, je me disais que j'étais à la plage, une Margarita dans la main !", a plaisanté Caroline Wozniacki.
Si Djokovic, qui a avoué être "en mode survie" mardi, a pris son coup de mou avec le sourire, Julien Benneteau, 37 ans bien fêtés, a moins rigolé. "Avec les conditions du jour, un match en cinq sets ce n'est pas que le tennis qui entre en jeu. A un set à rien (contre Marco Cecchinato), je ne me voyais pas beau, j'étais mal avec la chaleur", a précisé le Bressan.
"C'est la première fois en quinze ans de carrière que j'ai une pause de dix minutes entre les 3e et 4e set. C'était l'une des pires journées que j'ai pu connaitre au niveau des conditions climatiques. Dans les vestiaires quand les matches partent et qu'on voit les mecs revenir... Puis on s'aperçoit dans quel état ils sont à leur retour... Donc on sait à un moment donné que ça va être dur… mais pour les deux.Il faut essayer de raccourcir les échanges, de se battre, d'être un guerrier."
L'US Open c'est pire que Melbourne
"Tout le monde parle de la chaleur présente à Melbourne, en disant oh mon dieu tout est si mauvais là-bas, mais l'US Open c'est pire que Melbourne", a souligné de son côté Samantha Stosur après sa défaite au premier contre Caroline Wozniacki. "Il y a plus d'abandons ici, mais pour différentes raisons c'est l'Australie qui a une mauvaise réputation."
Si Stosur a mis les pieds sur le court à midi, Rafael Nadal a lui testé les conditions de jeu lors de la night session lundi soir. Et les conditions y étaient presque aussi pénibles. "C'est le jour le plus chaud depuis que je suis arrivé ici il y a une semaine. Il y avait une humidité infernale", a glissé le Majorquin, rarement gêné par le facteur chaleur durant sa carrière. Et ce n'est pas fini : la météo américaine a annoncé des températures encore plus élevées sur New York pour mercredi. Que tout ce beau monde se rassure, elle va commencer à baisser jeudi, avant de basculer à l'orage à partir de vendredi. pas sûr que l'on trouve grand monde pour s'en plaindre à Flushing...
Novak Djokovic / US Open
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