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Serena impitoyable avec elle-même : "C'est inexcusable, à ce niveau"

Laurent Vergne

Mis à jour 08/09/2019 à 10:15 GMT+2

US OPEN - Toujours pas de 24e titre synonyme de record en Grand Chelem pour Serena Williams. L'Américaine a échoué pour la 4e fois en un peu plus d'un an en finale d'un Majeur. Si elle salue la performance de Bianca Andreescu qui l'a nettement dominée samedi (6-3, 7-5), elle se montre très sévère quant à sa propre performance. "Mon pire match du tournoi", juge-t-elle.

Serena Williams lors de la finale de l'US Open 2019.

Crédit: Getty Images

Et de quatre. Serena Williams n'a pas connu davantage de réussite samedi à New York que lors des deux dernières éditions de Wimbledon ou l'US Open 2018. Quatre finales perdues en quatorze mois pour la championne américaine, qui n'en finit plus de caler sur la 24e marche en Grand Chelem, celle du record absolu de Margaret Court.
Elle n'a pas besoin de ça pour rester dans le gotha, mais quand même, ces échecs à répétition interpellent, surtout de sa part : avant ces quatre défaites, Serena avait remporté 15 de ses 18 finales majeures précédentes. "Elle y arrivera. Elle peut le faire et elle va le faire", martèle Patrick Mouratoglou. Mais sur le court Arthur-Ashe comme lors des trois précédentes finales perdues, sa joueuse a été dominée. Nettement.
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Serena Williams - US Open 2019

Crédit: Getty Images

Je ne chasse pas un record, j'essaie de gagner des Grands Chelems
A Londres, il y a deux mois, elle n'avait nourri aucun regret. Simona Halep, stratosphérique, avait produit le tennis de sa vie. Cette fois, Williams a le sentiment d'être passée un peu à côté de son match. Est-ce se défaite ou le triomphe de Bianca Andreescu, magnifique ? "Un peu des deux, a concédé l'Américaine. Elle a vraiment très bien joué et mérite amplement son titre, mais j'ai l'impression qu'il y a plein de choses que j'aurais pu faire un peu mieux." Beaucoup, même.
"Une finale de Grand Chelem, avait prévenu Patrick Mouratoglou, même quand vous en avez 32 derrière vous, c'est toujours particulier psychologiquement." De façon assez incompréhensible, Serena Williams est apparue beaucoup plus tendue à l'entame de cette rencontre que sa cadette Bianca Andreescu, pourtant novice. L'expérience, quand elle est plombée par le doute, n'est pas d'un grand secours. Est-ce l'obsession du record de Margaret Court qui lui pèse ? Non, a-t-elle assuré : "Je ne chasse pas un record, j'essaie de gagner des Grands Chelems. Mais honnêtement c'est si frustrant. La finale contre Kerber ne compte pas parce que j'étais exténuée : mon bébé avait huit mois et c'était dur. Je suis si près, si près, si près, et en même temps si loin..."
Si quelqu'un d'autre que moi doit gagner ce tournoi, je suis contente que ce soit Bianca
Samedi, elle a notamment été totalement lâchée par son arme habituellement fatale, son service. 44% de premières balles, dans une finale de Grand Chelem, c'est rédhibitoire. L'intéressée n'en revient pas elle-même. "Pendant le match, je me disais 'OK Serena, tu as dû perdre ton service peut-être deux fois pendant tout le tournoi et là tu n'es pas capable de passer une première balle, peste-t-elle. Comment je peux jouer comme ça dans une finale ? Encore une fois, bravo à Bianca, elle a très bien joué et en retour, m'a mis beaucoup de pression. Mais en même temps, j'ai joué mon pire match du tournoi. C'est inexcusable, à ce niveau."
Très dure avec elle-même, l'ex-numéro un mondiale est pourtant apparue souriante lors de la cérémonie et même après. Comme à Wimbledon, on ne l'a pas sentie dévastée. "Si quelqu'un d'autre que moi, et Venus mise à part, doit gagner ce tournoi, je suis contente que ce soit Bianca", a-t-elle-même lancé lors de la cérémonie. Mais la défaite, et peut-être plus encore sa performance, ne sont pour autant pas plus aisées à digérer : "Je peux vous dire que je ne suis pas contente, là, tout de suite. Mais chaque chose en son temps. Il faut prendre le temps de féliciter Bianca comme il se doit."
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US Open - Williams : "Le pire match que j'ai disputé dans un tournoi"

Elle pense toujours à l'avenir

Dans cette finale, Serena Williams n'aura finalement eu que son orgueil, immense, à opposer à la jeune Canadienne. Menée 6-3, 5-1, balle de match contre elle, elle a trouvé des ressources folles pour revenir à 5-5 et rendre ce match soudain palpitant. Après avoir pris 6-2, 6-2 contre Halep à Wimbledon, au moins a-t-elle évité une deuxième "raclée". "A quoi je pensais à ce moment-là ? Honnêtement, je me disais surtout 'wow, c'est tellement mauvais. Je ne peux pas partir comme ça, je dois jouer mieux que ça." Mais ça n'a pas suffi, surtout parce que Bianca Andreescu n'est pas du genre à s'écrouler malgré un scénario soudain contraire.
Reste, malgré tout, un constat : à bientôt 38 ans (dans quelques jours), Serena Williams est toujours dans le coup. Ce n'est pas comme si elle ne mettait plus un pied devant l'autre et une balle dans le court. Titrée en 1999, finaliste en 2019, elle demeure une référence. "Dans vingt ans, je pense que quand je repenserai à tout ça, je me dirai 'ce n'était pas mal, quand même.' Là, c'est très dur sur le moment, parce que je m'en veux." Non de ne pas avoir gagné, mais de ne pas avoir été elle-même : "je n'ai pas été assez Serena aujourd'hui. Je pense sincèrement que Serena n'est pas venue. Je dois trouver le voir de la faire venir dans les finales de Grand Chelem." Elle pense encore à l'avenir et c'est sans doute la meilleure nouvelle pour elle aujourd'hui.
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