Tsitsipas-Raonic, Fritz-Musetti... Les 8 matches qu'on veut voir en 1re semaine

Ce n'est pas tous les jours que deux finalistes en Grand Chelem s'affrontent au 1er tour d'un tournoi du Grand Chelem. Le Canadien, battu par Andy Murray pour le titre à Wimbledon en 2016, revient de nulle part après une longue absence. Il a repris au mois de juin et n'a disputé que trois tournois. Suffisant toutefois pour prouver que, sur surface rapide, il peut toujours être menaçant. Il avait bousculé Tommy Paul à Wimbledon et vient d'atteindre les huitièmes de finale à Cincinnati en éliminant notamment Frances Tiafoe.

Stefanos Tsitsipas devra donc être sur ses gardes. Même si le Grec aura évidemment une bonne tête de favori dans ce match, l'US Open ne lui réussit guère. C'est le seul tournoi du Grand Chelem où il n'a toujours pas atteint la seconde semaine. L'an dernier, sa participation avait même tourné au fiasco avec une élimination dès le 1er tour contre Daniel Galan. Méfiance, donc...

Voilà le genre d'affiche susceptible de mettre le feu à Flushing en début de tournoi. Andy Murray, vainqueur en 2012 (c'était alors son premier titre majeur), continue de croire en son étoile. Le Britannique n'a jamais été aussi bien classé depuis son retour (37e) mais les Grands Chelems continuent de lui poser un problème presque insoluble. Sur ses onze dernières participations à un tournoi majeur, jamais il n'a franchi le cap du 3e tour, qu'il n'a d'ailleurs atteint qu'à deux reprises (US Open 2022, Open d'Australie 2023).

Face à lui, Corentin Moutet a l'habitude des rencontres épiques en Grand Chelem. On connaît à la fois le talent de la main gauche du Français et sa capacité à disjoncter de temps à autre. Si le combat s'engage, que le match dure, ce duel-là pourrait devenir non seulement intéressant mais aussi électrique. New York pourrait adorer ça. A noter que Moutet avait atteint l'an passé les huitièmes de finale à Flushing. Son meilleur résultat en Grand Chelem.

L'affiche pourrait faire pschitt, mais elle est une des plus intrigantes de ce 1er tour. L'Autrichien va (un peu) mieux, il a réintégré le Top 100 et même atteint sa première finale depuis des lustres à Kitzbühel au début du mois d'août. Mais on ne l'a pas revu sur les courts depuis et il va se présenter à l'US Open sans un seul match sur dur dans les jambes. Difficile, donc, de situer l'Autrichien avant ce dernier Majeur de l'année.

Cela dit, on n'en sait pas beaucoup plus sur Alexander Bublik, si ce n'est qu'il est dans le dur puisqu'il n'a pas remporté la moindre victoire. On l'a vu sur les deux Masters 1000 de Toronto et Cincinnati, pour deux défaites d'entrée, face à Gaël Monfils et Hubert Hurkacz. Est-ce le retour de l'ancien Bublik, insaisissable pour nous et prenable pour l'adversaire ? Il flotte un parfum d'incertitude sur cette rencontre, et cela ne la rend pas moins intéressante.

Est-ce la der de Venus Williams à New York ? Un an après sa sœur cadette Serena, la septuple lauréate en Grand Chelem se rapproche de la sortie, mais à 43 ans, elle continue d'écumer les courts, de prendre du plaisir et de signer quelques victoires. Elle va disputer son 23e tournoi du Grand Chelem et affrontera Paula Badosa dès le 1er tour. Là encore, beaucoup de questions autour de ce match.

L'Espagnole a traversé des mois difficiles entre blessures et dépression. On a davantage parlé d'elle pour sa relation avec Stefanos Tsitsipas pour former le couple le plus glamour du tennis mondial que pour ses performances. Elle qui n'a jamais dépassé le 2e tour à l'US Open devra se montrer présente d'entrée si elle veut éviter une nouvelle désillusion. Outre Venus, elle devra aussi affronter un public que l'on imagine brûlant derrière celle qui avait débuté ici il y a… 26 ans.

Deux joueuses qui ne sont pas de la même génération, au pedigree différent mais avec un point commun peu enviable : le doute. Caroline Garcia comme Diane Parry sont en quête de leur meilleur tennis et de victoires. Si les deux Françaises devaient s'affronter au 2e tour, ce serait, en cas de victoire, la garantie pour la première de limiter la casse et pour la seconde de signer sa première performance notable en Grand Chelem depuis plus d'un an.

Elles sont toutefois trop fragiles ces temps-ci pour que des retrouvailles, même dès le 2e tour, relèvent de la garantie. Caroline Garcia affrontera au 1er tour une joueuse issue des qualifications, alors que Diane Parry devra se débarrasser de la Britannique Katie Boulter. Rien d'insurmontable, mais méfiance tout de même. Ce serait dommage que ces deux-là se manquent.

Pour la première fois depuis trois ans, Stan Wawrinka s'est hissé à Wimbledon au 3e tour. S'il réédite cette performance à Flushing Meadows, il pourrait y retrouver Jannik Sinner, fraîchement auréolé de son premier titre en Masters 1000. Finaliste à Umag fin juillet (défaite face à Alexey Popyrin), le Suisse suit une trajectoire à peu près comparable à celle d'Andy Murray. Il a retrouvé le Top 50 pour la première fois depuis près de deux ans.

Ce serait un bon test pour Jannik Sinner. Wawrinka, à 38 ans, n'a probablement plus les moyens de jouer les premiers rôles sur la durée d'une quinzaine de Grand Chelem mais sur un jour, un match, la magie peut encore opérer. Même si le format en trois sets gagnants ne le favorise clairement pas. Reste que ce serait un match à voir.

Fort de son statut de tête de série, Adrian Mannarino peut légitimement viser un troisième tour à l'US Open cette année. Ce serait la 5e fois que le Français atteint ce stade de la compétition à New York. Il pourrait y retrouver Frances Tiafoe, le grand animateur de l'édition 2022, dont l'Américain avait atteint les demi-finales et avait enchaîné les matches épiques.

Le tableau masculin ne regorge pas d'affiches affriolantes sur la route de la seconde semaine et ce Mannarino - Tiafoe ne manque pas de sel sur le papier. Le vétéran tricolore vit une des meilleures périodes de sa carrière à plus de 35 ans. Depuis le début de l'été, il a remporté un titre, joué une autre finale et un quart en Masters 1000, avec des victoires contre Medvedev ou Fritz. Un grand frisson en Grand Chelem, voilà ce qui lui manque.

On termine avec le "choc" entre têtes de série le plus sexy sur le papier avant les huitièmes de finale. 20 ans après la dernière victoire en Grand Chelem, celle d'Andy Roddick à l'US Open, le tennis américain espère revivre ses heures de gloire, notamment avec Taylor Fritz. Bien campé dans le Top 10 depuis un an et demi, le Californien reste sur une saison très décevante en Grand Chelem avec des défaites au 2e tour (Australie, Wimbledon) et Roland-Garros (3e tour). Flushing est sa dernière chance.

Lorenzo Musetti, lui, progresse sans encore casser la baraque. Il "plafonne" entre la 15e et la 20e place au classement ATP. Il lui manque encore le déclic, le vrai, celui qui lui ferait franchir un cap pour de bon. C'est notamment vrai en Grand Chelem où, en dehors de Roland-Garros, il n'a jamais atteint les huitièmes de finale. Un bond en avant devra passer tôt ou tard par ce genre de victoires.