US Open - 10 finales pour Novak Djokovic, un record d'un siècle

La farandole des chiffres et des records accompagne pratiquement chaque sortie de Novak Djokovic à ce stade de sa carrière, chaque nouvelle statistique délirante succédant à une autre. Vainqueur de Ben Shelton sous le toit du court Arthur-Ashe vendredi, le champion serbe continue de banaliser l'exceptionnel. Il disputera dimanche à New York sa 36e finale en Grand Chelem. La 4e cette année. Comme en 2015 et 2021, il aura été au rendez-vous final des quatre tournois majeurs.

Tout n'a pas toujours été simple à Flushing Meadows pour Djokovic, particulièrement dans les dernières années. Depuis sa dernière couronne américaine en 2018, il a remporté quatre fois l'Open d'Australie, deux fois Roland-Garros et Wimbledon à trois reprises. A l'US Open, plus rien. Malgré tout, son palmarès ici reste remarquable et ferait baver n'importe qui ou presque puisqu'il s'y est imposé par trois fois.

Fidèle à lui-même, il s'y montre surtout d'une invraisemblable régularité. Sa victoire face à Shelton lui ouvre les portes d'une 10e finale à l'US Open. Le "Djoker" égale ainsi un record d'un autre temps, celui des champions en pantalon. D'un champion surtout, l'Américain Bill Tilden, qui était jusqu'à vendredi le seul à compter 10 finales dans le Majeur américain, entre 1918 et 1929. 10 finales, soit autant qu'à l'Open d'Australie pour Djokovic, et davantage qu'à Wimbledon ou Roland-Garros (8 à Londres comme à Paris).

Mais c'est justement là que le bât blesse pour celui qui redeviendra numéro un mondial lundi. A Melbourne, il est en mode automatique : 10 finales, 10 titres. A Wimbledon, son ratio est également largement favorable (7 sur 9). Même à Roland-Garros, où il a longtemps buté sur la dernière marche, il s'approche d'un bilan positif (3 victoires, 4 défaites). A New York, c'est autre chose. Il ne s'y est imposé "qu'à" trois reprises à l'heure de conclure.

Les circonstances jouent, bien sûr. En 2007, pour sa première finale majuscule, il était encore un brin trop tendre face à un Roger Federer au faîte de sa domination sur le tennis mondial. En 2021, il avait été englouti par le poids de l'enjeu du Grand Chelem calendaire. Il est parfois arrivé un peu émoussé avec un déficit de peps qu'il n'a par définition jamais eu à subir en début de saison aux antipodes. Mais les faits sont là, têtus : pour Djokovic, une finale à Flushing, c'est souvent plus compliqué qu'ailleurs.