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US Open 2023 | Cap vers le filet et 200e rugissante : Andy Murray à l'affût d'une ultime épopée

Maxime Battistella

Mis à jour 31/08/2023 à 18:05 GMT+2

Mieux classé qu'il ne l'a jamais été avec sa hanche en métal, Andy Murray a confirmé ses progrès de la saison lors d'un 1er tour de l'US Open très bien mené face à Corentin Moutet (6-2, 7-5, 6-3). A 36 ans, l'Ecossais a retrouvé un tennis plus offensif, de nature à lui éviter des efforts superflus. Une évolution bienvenue alors que se profile un choc "vintage" emballant contre Grigor Dimitrov.

Andy Murray à l'US Open en 2023

Crédit: Getty Images

Il a rejoint un club très fermé. En s'imposant avec autorité (6-2, 7-5, 6-3) contre Corentin Moutet mardi pour son entrée en lice à Flushing Meadows, Andy Murray a gagné son 200e match en Grand Chelem, une barre que seulement huit autres joueurs – dont son coach actuel Ivan Lendl – avaient atteinte avant lui dans l'histoire du tennis. C'est dire à quel point l'Ecossais a marqué et continue de marquer son sport, même si la portée de ses accomplissements a été parfois injustement minorée par la voracité de ses rivaux du "Big 3".
Davantage relégué à l'arrière-plan encore depuis sa grave blessure à la hanche en 2017, "Sir Andy" a suscité l'admiration des uns pour sa persévérance et, il faut bien le dire, parfois quelques commentaires acerbes pour cette obstination que d'autres (moins nombreux heureusement) ont jugé pathétique, eu égard à sa gloire passée. Pour ces derniers, cette 200e victoire en Majeur vaut principalement pour sa portée symbolique, l'ex-numéro 1 mondial ne pouvant désormais espérer jouer un rôle principal sur les plus grandes scènes.

Agresser pour s'économiser

Murray n'a effectivement plus atteint la seconde semaine d'une levée du Grand Chelem depuis six ans. Mais derrière ce constat brut se cache une autre réalité : en 2023, le double champion olympique ne cesse de repousser les limites que sa hanche en métal semblait lui imposer. Peut-être aurait-il perdu ce 1er tour contre un Moutet accrocheur voici deux-trois ans, ou se serait-il lancé dans un combat éreintant qui aurait de toute façon condamné la suite de son tournoi. Mercredi, le talentueux Français, huitième-de-finaliste à New York l'an passé, lui a certes donné du fil à retordre (près de trois heures de combat), mais il a dû céder en trois sets, logiquement.
Et pour cause, s'il n'a évidemment pas rechigné à engager le bras de fer en fond de court, ce qui constitue la nature profonde de son tennis, Murray est aussi allé chercher son match avec pas moins de 45 coups gagnants (pour 23 fautes directes). Contre Moutet, qui couvre si bien son terrain, la statistique est d'autant moins anodine. Après s'être reconstruit un physique très solide l'hiver dernier – sa première semaine dantesque à l'Open d'Australie l'avait bien montré –, Murray s'est appuyé sur une certaine confiance retrouvée pour davantage développer son jeu vers l'avant.
Lors de ce 1er tour, il s'est projeté 71 fois (en 29 jeux disputés, donc plus de deux montées par jeu en moyenne) au filet pour y remporter le point à 49 reprises, soit 69 % de réussite. Plus percutant en coup droit, il peut davantage écourter les échanges et préserver une énergie primordiale s'il veut prolonger plus longtemps ses quinzaines.
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Moutet était trop court face à Murray : le résumé du match en vidéo

Dimitrov, un défi face à ses ex-entraîneurs

Remonté au 37e rang mondial, Murray doit encore faire face à deux obstacles principaux dans sa quête du grand frisson : d'abord, son âge. Il a beau s'être reconstruit de manière assez bluffante, l'Ecossais n'est pas à l'abri de petits pépins comme sa dernière blessure aux abdominaux l'a montré. Contraint de renoncer à son 8e de finale contre Jannik Sinner à Toronto puis à Cincinnati, il s'est toutefois rassuré lors de cette première sortie à New York. "J'ai dû me remettre doucement à servir mais j'étais assez heureux de ma performance dans ce domaine (77 % de points gagnés derrière sa première, 3 petites balles de break concédées, NDLR), les abdominaux vont bien", a-t-il indiqué.
Ensuite, son statut de non-tête de série (même s'il s'en rapproche) l'expose à des premiers tours compliqués. Ce sera encore le cas face à Grigor Dimitrov, 19e à l'ATP, jeudi. Si Murray a remporté 8 de leurs 11 premiers duels, ils ne se sont plus affrontés depuis sept ans, soit avant sa blessure. Et le Bulgare dispose de deux atouts non négligeables dans sa manche : ses coaches Daniel Vallverdu et Jamie Delgado qui connaissent très bien l'Ecossais pour avoir longtemps travaillé avec lui.
"J'ai joué pas mal de matches contre d'anciens coaches à moi. Je pense que je n'ai perdu qu'une fois dans ce cas de figure, a toutefois souligné Murray. Je l'ai souvent dit : ça ne me concerne pas que moi mais le tennis en général, certaines choses semblent simples vu de l'extérieur, d'un point de vue stratégique ou tactique contre beaucoup de joueurs. Une fois que vous êtes sur le court, ce n'est pas toujours facile à mettre en place. Ça devrait être un grand avantage pour lui d'avoir à ses côtés deux gars qui ont travaillé avec moi pendant des années, mais nous le découvrirons bien sur le court." En vieux renard, Murray sait faire passer ses messages. Il semble en tout cas plus que jamais prêt à relever ce genre de défi.
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