US Open 2023 - La fin du conte de fées : Gojo, Stricker et Hijikata n'auront pas tout perdu

Jack Draper est désormais seul. Le Britannique, qui défie Andrey Rublev ce lundi en huitième de finale de l'US Open, est le dernier rescapé des quatre Petits Poucets classés en dehors du top 100 qui ont créé la surprise en atteignant la deuxième semaine cette année à l'US Open. Borna Gojo, Dominick Stricker et Rinky Hinjikata, eux, se sont réveillés assez brutalement ce dimanche, respectivement battus en huitièmes (et en trois sets) par Novak Djokovic, Taylor Fritz et Frances Tiafoe.

La fin d'un conte de fées, mais très probablement le début pour eux d'une nouvelle aventure. Le Croate (25 ans), le Suisse (21 ans) et l'Australien (22 ans) vont tous intégrer pour la première fois le top 100 après l'US Open, un clan que Jack Draper rejoindra évidemment aussi, mais ce sera un retour pour lui qui était en réalité redescendu au classement en raison de pépins physiques.

Malgré leur défaite, tous auront fait de cet US Open 2023 un tournoi assez spécial. C'était la première fois que l'on retrouvait quatre joueurs classés hors top 100 en huitièmes de finale d'un tournoi du Grand Chelem depuis Wimbledon 1995. A Londres, cette année-là, l'Allemand Alexander Mronz, le Belge Dick Norman, l'Américain Michael Joyce et le Japonais Shuzo Matsuoka figuraient en huitièmes ( ce dernier ayant poussé le bouchon jusqu'en quarts en battant Joyce). Une belle aventure déjà mais qui, pour chacun d'entre eux, était malheureusement un peu restée à l'état de "one shot".

Vu leur jeune âge et leur parcours, il y a lieu d'être un peu plus optimiste pour la triplette Gojo-Hinjikata-Stricker. Notamment pour ce dernier nommé, à la fois le plus jeune (21 ans) et le moins bien classé d'entre eux (128e), dont l'éclosion au plus haut niveau était attendue depuis un bout de temps, lui qui avait remporté le simple et le double de Roland-Garros juniors en 2020. Issu des qualifications (comme Gojo), le gaucher suisse est aussi celui qui aura frappé le plus gros coup en terrassant Stefanos Tsitsipas en cinq sets, là où les autres auront plutôt profité d'un tableau qui s'est ouvert devant eux.

Gojo et Hinjikata (titulaire d'une wild card pour sa part), eux, ont pour point commun d'avoir un passé de joueur universitaire américain. L'Australien s'était déjà un peu plus signalé sur le circuit en prenant un set à Rafael Nadal l'an dernier à l'US Open, déjà, et en remportant le double à l'Open d'Australie cette année, aux côtés de son compatriote Jason Kubler. Pour Gojo, c'est une éclosion aussi (relativement) tardive que plus inattendue. Mais pas moins méritée puisqu'il était le seul, avec Taylor Fritz, à avoir rallié les huitièmes sans perdre un set.

Pour des raisons qui mériteraient peut-être d'être analysées, il n'est pas si rare de voir des invités surprises s'illustrer à l'US Open. Lors de l'édition 2021, on retrouvait une wild card (Jenson Brooksby) et trois qualifiés (Botic van de Zandschulp, Peter Gojowczyk et Oscar Otte) en huitièmes de finale. Mais à l'époque, seuls les trois derniers cités étaient hors du top 100 (Brooksby était 99e). Record battu de justesse donc cette année à l'US Open.