US Open 2023 - Simple messieurs - 8e de finale - Shelton bat Paul et affrontera Tiafoe en quarts, Fritz y sera aussi

Ben Shelton est un homme de grandes scènes. Révélé il y a un an à l'US Open, quart de finaliste à l'Open d'Australie en début d'année, le voilà à nouveau dans le grand huit, comme à Melbourne. L'Américain a logiquement pris le dessus sur con compatriote Tommy Paul dimanche sur le court Arthur-Ashe, malgré une grosse frayeur puisqu'il aurait pu et dû boucler ce match en trois manches. Sans conséquence, puisqu'il a finalement plié l'affaire en quatre (6-4, 6-3, 4-6, 6-4) après 2h49 de match.

Tommy Paul n'a été que l'ombre du 14e joueur mondial qu'il est. Il avait pourtant démarré idéalement avec un break d'entrée pour mener 3-0 avec plusieurs balles de double break pour le 4-0. Ben Shelton les a sauvées et, à partir de là, la rencontre a pris un tour inattendu, devenant à sens unique. L'ainé des deux Américains n'a ensuite inscrit que 5 des 21 jeux suivants. Mené 6-4, 6-3, 4-1, Paul avait besoin d'un miracle. Il a su l'initier, à défaut d'aller au bout.

Le tennis reste ce sport curieux où, en une poignée de points, un scénario en apparence bien établi peut volet en éclats. Il a suffi d'un peu (beaucoup) de nervosité, d'un ou deux mauvais choix, d'un service qui se délite, et Shelton est passé d'une victoire quasi-certaine à de sacrés doutes. Paul a débreaké, puis breaké, et en moins d'un quart d'heure, il était revenu dans ce set et ce match. Emprunté, lent, presque amorphe, il était soudain transfiguré. Son adversaire aussi, mais pas dans le bon sens.

Les serveurs ont ensuite fait la loi tout au long, ou presque, du 4e acte. Jusqu'au 10e jeu. Sous pression, Tommy Paul a fini par craquer, à l'image de cette faute de trop sur la première balle de match. La bonne pour Shelton, qui a eu l'immense mérite de ne pas céder à la panique après la perte du 3e set. Paul avait signé un miracle dans cet US Open en remontant un handicap de deux manches contre Roman Safiullin au 2e tour. Mais ses lacunes étaient trop grandes ce dimanche pour s'en sortir.

Le duel 100% américain tant espéré à New York aura bien lieu. Quelques minutes après la victoire de Ben Shelton, Frances Tiafoe n'a pas tremblé pour mettre au pas l'invité Rinky Hijikata en trois petits sets expédiés en moins de 2h (6-4, 6-1, 6-4). De duel, il n'y aura finalement pas eu.

Malgré une première balle en berne, l'Américain disposait d'une marge trop supérieure pour réellement être inquité par l'Australien. Ce dernier a parfois forcé (31 fautes directes) mais a surtout subi la puissance de l'Américain. Si Tiafoe a tremblé dans le dernier set, se faisant breaker à deux reprises, il a su se remettre à l'endroit pour plier l'affaire.

Son quart de finale face à Shelton promet d'être spectaculaire. Il aura l'avantage de mieux connaître ses hauteurs que son jeune cadet puisqu'il avait atteint le dernier carré l'an passé. Bis repetita ?

Dernier de cordée chez les Américains à jouer son huitième de finale, Taylor Fritz a mis un terme, assez facilement, au parcours de l'étonnant qualifié suisse Dominic Stricker (21 ans, 128e mondial), 7-6(2), 6-4, 6-4 en 2h13 se hissant ainsi en quart de finale d'un Grand Chelem pour la deuxième fois de sa carrière (après Wimbledon 2022). Le tout sans avoir, pour l'heure, perdu le moindre set.

Une fois sauvées deux balles de break à 5-5 dans le 1er set, le n°1 américain a dominé son sujet face à un Stricker qui a manifestement commencé à ressentir le poids de son parcours marathon – trois matches en qualifs, deux matches en cinq sets au 2e tour face à Stefanos Tsitsipas et au 3e tour contre Benjamin Bonzi -, lui qui s'est fait manipuler à la hanche droite au début du 3e set.

Il y aura donc trois Américains en quarts de finale de l'US Open, une première depuis 2005 (Agassi, Blake, Ginepri). Et Fritz a tiré le gros lot, puisqu'il affrontera Novak Djokovic, vainqueur en night session de Borna Gojo.