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US Open - Simple dames - Iga Swiatek - Aryna Sabalenka, une place pour deux reines

Laurent Vergne

Mis à jour 02/09/2023 à 15:06 GMT+2

Iga Swiatek et Aryna Sabalenka se tiennent dans un mouchoir dans la course à la place de numéro un mondial. La Polonaise, au pouvoir depuis maintenant un an et demi, semble plus que jamais menacée par sa dauphine. Bien sûr, le titre reste la quête essentielle à New York. Pour l'une comme pour l'autre, la place sur le trône sera peut-être à ce prix.

Iga Swiatek (L) and Aryna Sabalenka (R)

Crédit: Getty Images

C'est l'autre enjeu de cet US Open dans le tableau féminin. Si la course au titre concerne au moins une bonne demi-douzaine de prétendantes, la lutte pour la place de numéro un mondiale n'est l'histoire que de deux joueuses : Iga Swiatek et Aryna Sabalenka. Si on a pu parler de naissance d'un Big 3 au féminin avec l'émergence d'Elena Rybakina, le classement a surtout dessiné ces derniers mois un Big 3 avec la Polonaise et la Biélorusse. Une chose est d'ores et déjà garantie : l'une des deux sera au pouvoir en quittant New York.
Avant le dernier Grand Chelem de l'année, Swiatek possédait une avance en apparence confortable. Un peu plus de 1200 points de marge sur sa dauphine. En apparence, seulement, car la numéro un mondiale, tenante du titre à Flushing Meadows, a 160 points de plus à défendre que Sabalenka. Une fois les points de 2022 retirés, au classement virtuel, alors que les deux jeunes femmes ont franchi les deux premiers tours, c'est bien la gagnante de l'Open d'Australie qui devance de... 11 points celle de Roland-Garros. Pour résumer, si elle veut rester sur le trône où elle est installée depuis le printemps 2022, Iga devra aller plus loin qu'Irina à l'US Open.
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N°1 ? "Une tension très forte en permanence"

Cet enjeu-là est tout sauf neutre et, dans l'idéal, le scénario parfait serait qu'elles s'expliquent en finale avec un double pactole sur la table : le titre et le trône. "Ce serait magnifique d'avoir un affrontement en finale pour la place de N°1, pour la consultante d'Eurosport, Justine Hénin. Si on a deux filles à leur meilleur niveau, cela va offrir un très beau spectacle mais me prononcer maintenant, c'est très difficile. Mais ça va être passionnant à suivre."
C'est loin d'être garantie car le tennis féminin actuel est loin de se résumer à ces deux-là. Elena Rybakina, Coco Gauff, Ons Jabeur, Marketa Vondrousova, Jessica Pegula… Elles sont nombreuses à frapper à la porte new-yorkaise. Mais incontestablement, un choc Swiatek-Sabalenka dans une semaine constituerait une finale à double titre et un événement d'envergure. "Je les admire toutes les deux pour des raisons différentes, sans être forcément attachée à un tennis plus que l'autre, confie Justine Hénin. Mais j'admets que j'aime beaucoup la mobilité de Swiatek et notamment ce qu'elle arrive à produire sur terre battue avec son coup droit, un peu à l'espagnole. J'aime beaucoup oui."
L'ex-championne belge est particulièrement bluffée par la manière dont Swiatek mène sa barque après avoir été propulsée au sommet du classement WTA beaucoup plus vite que prévu après le départ à la retraite inattendu de Ashleigh Barty. "Le chemin est très long pour en arriver là mais quand on endosse cette casquette là c'est à la fois très excitant et en même temps c'est une tension très forte en permanence, surtout quand ça commence à durer", dit-elle.
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Il faut apprendre à avoir un peu de détachement
Aujourd'hui, elle est devenue le gibier. Derrière elle, c'est le légitime bal des ambitieuses. "Quand on est sportif de haut niveau, et même en formation, on est amené à passer par énormément d'étapes différentes mais quand on atteint la place de n°1, tout le monde veut prendre votre place, détaille Hénin. On le voit chez Swiatek : cette volonté à toujours vouloir progresser, pour garder cette place oui, mais surtout progresser par rapport à elle-même et une fois qu'on est focalisé là-dessus, finalement on oublie un peu cette pression. Sinon vous vous sentez dans l'obligation de gagner, or il n'y a pas d'obligation de gagner même si on vous regarde, même si on veut prendre votre place."
La Polonaise semble avoir trouvé la bonne approche pour ne pas s'écrouler sous ce poids de "la fille à abattre." Elle est la cible, mais cela lui permet d'une certaine manière de continuer avancer. D'une certaine manière, la concurrence est une bénédiction, particulièrement celle de Sabalenka, selon Justine Hénin :
"Il faut apprendre à avoir un peu de détachement, et ce n'est pas facile. A terme, c'est un peu plus lourd à porter. Mais à un moment donné, il faut du challenge aussi, cette concurrence est fondamentale pour aller de l'avant : c'est parce que Sabalenka vient la titiller que Swiatek va continuer à progresser, c'est parce qu'Alcaraz est là que Djokovic va continuer, et c'est ça qui est riche."

Sabalenka jure ne pas y penser

"J'ai gagné énormément de matches depuis trois ans, donc c'est normal que ces filles (ses rivales, NDLR) disent que je suis la cible", concédait Swiatek avant le début du tournoi. Un statut pas toujours enviable, d'autant qu'on oublie parfois qu'elle a accédé au pouvoir à seulement 20 ans. Mais elle a appris à assumer : "Honnêtement, je dirais que le début de la saison a été assez difficile pour moi. C'est là que j'ai le plus appris parce que j'avais l'impression que tout le monde commençait à analyser mon jeu. Ce n'était pas facile. Je n'ai que 22 ans et j'ai beaucoup à apprendre. D'un autre côté, si vous voulez être la meilleure du monde, vous devez être prêt pour ça."
Depuis sa position de chasseuse, Aryna Sabalenka fait face à une autre forme de pression, celle de la joueuse tout près d'atteindre le sommet mais qui, semaine après semaine, voit le jour repoussé sans cesse. Elle le jure, elle n'y prête aucune attention, encore moins au cœur d'une quinzaine majeure.
"Je n'ai pas de mettre ça de côté parce que je n'y pense pas vraiment, assure-t-elle. Pas pendant les matches, évidemment, mais pendant le tournoi non plus. Je veux dire, je sais que j'ai l'opportunité de devenir numéro un, mais je me concentre sur moi, pas sur le classement. Si je joue mon meilleur tennis, ça viendra." Alors, rendez-vous pour l'apothéose samedi prochain ?
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