Du lourd pour Monfils

Gaël Monfils jouera les quarts de finale du Masters 1000 de Cincinnati. Le Français, tête de série N.6, n'a pas tremblé pour valider son billet. Un succès net et sans bavure sur l'Allemand Philipp Kohlschreiber, acquis en deux petits sets (6-2, 6-2) et une heure de jeu. Mais dans la nuit de vendredi à samedi, c'est un tout autre client qui attend le Parisien : en quarts, Monfils se mesurera à la terreur du circuit. Au N.1 mondial. La semaine dernière, à Montréal, il n'avait pas pu lutter face à Novak Djokovic (6-2, 6-1). Totalement désarmé, le Français s'était même permis de "faire le clown" en fin de match pour essayer de déconcentrer le Serbe. En vain.

Monfils sait que Djokovic, invaincu en 31 matchs sur dur cette saison et en quête de son dixième titre de l'année, est un extra-terrestre. Qu'en sept matchs, il n'a jamais battu le Serbe. Mais le Parisien a cette fois "deux ou trois idées en tête" pour le contrarier. "Je veux essayer de servir moins fort, puisque de toute façon il renvoie tout, et plus placé pour moins me fatiguer à taper comme une brute. Comme je sais que du fond (du court), ça ne passera pas, je veux aller à la volée, même si je ne sais pas trop comment... Sur mes jeux de retour, je vais essayer d'agresser sa deuxième balle en montant au filet. J'arrive à bloc !" A Cincinnati, Monfils rode une nouvelle stratégie offensive et pointe souvent le bout de sa raquette au filet. "J'ai envie de continuer dans cette voie", prévient-il.

Pour Gilles Simon, la tâche s'annonce aussi ardue face à Andy Murray. D'abord parce que pour s'ouvrir les portes de quarts de finale, le Niçois a dû livrer un combat de trois heures contre l'Espagnol David Ferrer (6-4, 6-7 [3/7], 6-4), alors qu'il aurait pu se simplifier la vie en concrétisant l'une de ses cinq balles de match au deuxième set. Et puis Simon est toujours gêné par ses problèmes au dos, qui limitent son champ d'action. "Je n'arrive pas à attaquer, explique-t-il. Du coup, j'ai du mal à faire mal à l'adversaire, j'essaie de le faire rater. Les douleurs (au dos) sont toujours là et ce n'est pas en jouant trois heures qu'elles vont s'arrêter..." Alors forcément, le N.12 mondial s'attend "à un match très compliqué contre Murray". "Je n'ai rien à perdre, même si je n'ai pas toutes mes armes à ma disposition". Les chiffres sont moins optimistes : depuis quatre ans, Simon n'a plus gagné contre l'Ecossais, 4e joueur à l'ATP. Pis, il ne lui a pris qu'un seul set sur leurs six derniers matches. Sacrés défis, on vous dit...