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Nadal et le syndrome Djoko

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 03/07/2011 à 22:10 GMT+2

Généralement si solide sur le plan mental, Rafael Nadal s'est montré extrêmement fébrile et hésitant en finale de Wimbledon face à Novak Djokovic. Un visage inhabituel, preuve que le Serbe, nouveau numéro un mondial, a pris un véritable ascendant psychologique sur le Majorquin.

Wimbledon: Nadal y Djokovic

Crédit: EFE

16 victoires à 12... Rafael Nadal présente toujours un bilan favorable face à Novak Djokovic mais les chiffres sont trompeurs et ne reflètent en rien la réalité, tant le Serbe donne le sentiment d'avoir pris la mesure de l'Espagnol depuis le début de la saison. Un troisième sacre à Wimbledon aurait pu changer la donne, laisser penser que le Majorquin avait les armes pour rivaliser avec le nouveau roi de la discipline. La défaite enregistrée en quatre sets en finale n'est finalement qu'une preuve supplémentaire que les deux premiers au classement ATP n'évoluent actuellement pas sur la même planète.
Cinq défaites consécutives en finale
Etincelant en demi-finale face à Andy Murray avec un total de 37 coups gagnants pour seulement 7 fautes directes, Rafa, favori des bookmakers britanniques, est passé totalement à côté de sa finale, ne trouvant pas la moindre faille dans la cuirasse adverse, si ce n'est au cours de la troisième manche. Dominé dans tous les compartiments du jeu, il n'a été que l'ombre de lui-même et n'a pu que s'incliner face à la version 2011 de Djokovic. Le nouveau numéro un mondial s'est même permis de le dominer sur ses points forts : exploits défensifs, vitesse de déplacement, qualité de retour hors-norme... Le Belgradois, dont les progrès sont saisissants depuis qu'il s'est débarrassé de son allergie au gluten, a obligé le Majorquin à se consumer dans des séances d'essuie-glace exténuantes et a donné le sentiment de ne pas avoir le moindre point faible.
Avec un total de 48 succès pour seulement une défaite depuis le début de la saison, huit trophées au compteur, dont l'Open d'Australie et Wimbledon ainsi que les quatre Masters 1000 disputés depuis janvier, Nole est bel et bien entré dans une autre dimension. Outre un niveau de jeu exceptionnel, il donne l'impression d'avoir pris un ascendant psychologique évident, certainement responsable de la fébrilité inhabituelle affichée par Rafa. "Pour gagner ce genre de match, le plus important, c'est de jouer bien les points importants, ce que je n'ai pas fait aujourd'hui. Ça s'était déjà produit à Indian Wells et à Miami. Je n'ai pas été aussi fort mentalement que d'autres fois. Pour changer ça, il me faudra être un peu moins nerveux, être plus agressif et avoir plus confiance en moi", n'a pu cacher un Nadal, visiblement affecté par cette cinquième défaite consécutive, la huitième lors des dix dernières confrontations. "Il aurait fallu que je joue mieux que ça pour gagner. Si je n'y arrive pas, il faudra que je revienne pour expliquer la sixième défaite d'affilée contre Djokovic", conclut-il un brin fataliste.
"Je vais attendre mon heure"
"Il est très complet, très bon en coup droit, en revers, ses mouvements sont parmi les meilleurs. J'ai perdu parce que j'ai joué contre le meilleur joueur du moment", reconnait Nadal. L'analyse est juste, sans le moindre doute, mais insuffisante pour expliquer la débâcle subie en finale. L'Espagnol donne l'impression de souffrir d'un véritable "complexe Djokovic", comparable au "complexe Nadal", qui colle à Roger Federer. Contre n'importe quel autre adversaire, il est évident que le double vainqueur au All England Club ne serait jamais montré si nerveux à la fin de la première manche, n'aurait jamais laissé passer tant d'occasions dans la quatrième manche avant d'offrir le match sur un plateau en commettant une avalanche de fautes grossières inhabituelles.
Conscient de ne pas avoir actuellement les moyens de rivaliser, Nadal, pourtant réputé pour son incomparable rage de vaincre, semble disposé à accepter la supériorité adverse. Un état d'esprit qui lui ressemble si peu et reflète parfaitement l'ascendant qu'a pris Djokovic : "Je vais me battre en attendant mon heure pour le battre de nouveau. Quand un joueur est meilleur, la seule chose à faire c'est de travailler et d'attendre son heure". Se contenter d'attendre n'a jamais été dans la philosophie du clan Nadal. On peut donc être sûr qu'après quelques jours de repos, Rafa reprendra très vite le chemin de l'entraînement afin de trouver les solutions pour relever le défi Djokovic, comme il avait su le faire pour étendre son royaume aussi bien sur terre battue que sur surfaces rapides.
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