Tsonga "dans un rêve"

Il est encore au septième ciel. Jo-Wilfried Tsonga a beau se frotter les yeux, il n'ose toujours pas y croire. Et pourtant, le Manceau a bien battu Roger Federer (3-6, 6-7, 6-4, 6-4, 6-4) en quarts de finale de Wimbledon. "En fait, c'est juste fantastique. C'est comme battre Nadal à Roland-Garros. Pour moi ça restera comme l'un des meilleurs souvenirs de ma carrière." A ses yeux, cette victoire est même "encore plus belle" que celle acquise contre Rafael Nadal il y a trois ans, en demi-finales de l'Open d'Australie. "Contre Rafa, il n'y avait pas eu de match alors que là, ça a été compliqué, dur, en cinq sets. Gagner en cinq sets en quarts de finale de Wimbledon contre Federer, je ne peux pas rêver meilleur scénario."

La performance est d'autant plus remarquable que le Suisse n'avait jamais perdu le moindre match en Grand Chelem après avoir mené deux manches à zéro. A ce moment-là, Tsonga "se disait qu'il n'était pas très bien embarqué". Mais "il n'a jamais vraiment douté". "Je me suis accroché et au fur et à mesure, à force de persistance, j'ai repris le dessus. J'ai continué à frapper très fort pour l'empêcher de mettre balle où il voulait. Et ça rentrait."

Le 19e joueur mondial, récent finaliste du Queen's, a alors "savouré" chaque instant, chaque seconde. "Je me suis senti bien sur le court, j'étais léger, j'étais rapide. C'était parfait, c'était comme dans un rêve. Même mené deux sets à zéro, je me disais: «Tu joues Federer, le stade est plein et tu es loin d'être ridicule». Quand j'allais m'asseoir aux changements de côté, je me disais que c'était fabuleux d'être là." Il aurait pu être tétanisé par l'événement. Il a, au contraire, parfaitement maîtrisé ses nerfs. "J'ai beaucoup progressé sur le plan mental, je suis plus fort qu'avant. J'ai réussi à rester concentré tout le temps, à rester calme." C'est "de la même façon, en étant relax" qu'il entend aborder sa demi-finale de vendredi, face à Novak Djokovic. "Je suis arrivé jusqu'ici en étant tranquille et je ne vais pas me prendre la tête aujourd'hui." Jusqu'ici, ça lui a plutôt souri. Au point de gagner Wimbledon ? "Et pourquoi pas ?"