Wimbledon 2014 - Après Roger Federer, Sergiy Stakhovsky a encore mordu un Top 10

Le mercredi, c'est Stakhovsky. Comme il y a un an, quasiment jour pour jour, Sergiy Stakhovsky a encore frappé sur le gazon de Wimbledon en sortant un joueur du Top 10 au deuxième tour. Cette fois-ci, ce n'est pas Roger Federer qui a été dominé par l'Ukrainien, mais Ernests Gulbis, tout frais dixième mondial après sa demi-finale jouée à Roland-Garros. Lui qui n'avait que très peu réussi à bien jouer sur le gazon londonien a encore démontré son inconstance sur le circuit en s'inclinant en trois sets (6-4, 6-3, 7-6) trois semaines après sa belle aventure parisienne.

Depuis son coup d'éclat le 26 juin 2013, le 90e mondial n'a pas particulièrement brillé sur le circuit. Une demi-finale à Sydney, un troisième tour au Queen's et un titre Challenger à Kazan ont été ses seuls bienfaits de la saison, avant de rallier le troisième tour de Wimbledon pour la deuxième année consécutive. Une raison à cela : il aime les surfaces très rapides autant que le gazon. "Cette année, la surface est rapide, il y a très peu de rebonds, les balles vont vite, tout ce que j'aime", témoigne cet adepte du service-volée qui n'a pourtant jamais atteint les huitièmes de finale à Londres.

Même fort d'un nouveau statut, Gulbis n'a pas su trouver la solution. Il est certes retombé dans ses travers en donnant beaucoup de points (31 fautes directes, contre huit pour Stakhovsky, et neuf doubles fautes) et en ne se procurant qu'une seule balle de break (dix pour son adversaire), vendangée dans le troisième set. Mais il a également goûté au toucher de balle de l'Ukrainien, auteur de 45 montées au filet (71% de réussite au final) et fort de seulement quinze points perdus sur sa mise en jeu (82% de réussite).

Vaincu en trois sets et moins de deux heures, le fantasque Letton, connu pour son irrégularité autant que pour ses déclarations fleuries en conférence de presse, est ainsi le premier membre du Top 20 dans le tableau messieurs à chuter sur le gazon anglais. "Il a vraiment bien servi aujourd'hui, a reconnu le battu du jour. De mon côté, rien ne fonctionnait: ni mon retour, ni mon service". C'est donc un joueur offensif, mais actuellement sans entraîneur, que Jérémy Chardy retrouvera face à lui au troisième tour. Le Palois affrontera l'Ukrainien moins d'un an après leur joute du premier tour à l'US Open, qui s'était soldée sur une victoire du Français en cinq sets (6-4, 4-6, 6-2, 4-6, 6-4).

Pas de doute : le Français, qui a bataillé plus de quatre heures pour éliminer l'Australien Marinko Matosevic (6-7, 7-6, 7-6, 4-6, 7-5), devra s'attendre à pareil combat pour se qualifier pour ses premiers huitièmes de finale à Wimbledon... comme son futur adversaire. Après un gros résultat dans les deux premiers tours de Wimbledon, difficile de confirmer le match suivant. Les exemples sont nombreux : Kenneth Carlsen, vainqueur d'Edberg en 1994, Magnus Norman, bourreau d'Ivanisevic en 2000, George Bastl, tombeur de Sampras en 2002, Lukas Rosol, surprenant vainqueur de Nadal en 2012, tous ont perdu le tour d'après.

En 2013, Stakhovsky n'y avait pas coupé, battu par Jurgen Melzer deux jours après son exploit face à Federer. Cette année, il est vrai que Gulbis n'est pas un pur joueur de gazon, mais ses deux titres remportés cette année (à Nice et Marseille) et son statut de Top 10 en faisaient tout de même un sérieux client. Et dominer un joueur aussi bien classé n'arrive pas toutes les semaines pour un joueur du calibre de Stakhovsky. S'il domine Chardy, ce serait éventuellement le prochain joueur du Top 10 sur sa route serait Tomas Berdych. Le hasard l'a placé en tout cas loin du Suisse dans le tableau. Pour se jouer de nouveau, et proposer une revanche, ils devront rallier la finale tous les deux, ce qui signifie que Sergiy devra passer, notamment, Murray et Djokovic avant. De quoi se motiver, non ?