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Roland-Garros 2014 : Le dérapage de Gulbis qui ne va pas l’aider à se faire des copines

Cédric Rouquette

Publié 30/05/2014 à 19:48 GMT+2

Prochain adversaire de Roger Federer, Ernests Gulbis a expliqué vendredi qu’il espérait ne pas voir ses soeurs devenir joueuses professionnelles. Parce qu’à cet âge, les femmes doivent faire des enfants.

Ernests Gulbis pendant le tournoi de Madrid

Crédit: AFP

C’était une conférence de presse comme il s’en passe tant d’autres à Roland-Garros, vendredi, après la qualification d’Ernests Gulbis pour les huitièmes de finale contre Radek Stepanek (6-3, 6-2, 7-5). Le joueur letton venait de fournir des explications à un fait étonnant : il n’avait pas jeté sa raquette du match ! "Je n’ai pas de raison de péter les plombs si je joue de cette façon. Je n’avais pas vraiment de pression." Il avait expliqué ne pas avoir d’affinité spéciale avec la France, même si ses deux titres cette saison ont été remportés à Marseille et Nice. "Tout dépend de mon état d’esprit du moment, et là, il est positif. Rien à voir avec le pays ou avec l’air ambiant. C’est une question de vibrations."
Les vibrations de Gulbis furent ensuite assez précises quand il lui fut demandé si ses deux soeurs, elles aussi joueuses de tennis, atteindraient un jour son niveau. Gulbis fit alors une déclaration qui se répandrait bientôt comme une trainée de poudre dans les couloirs de Roland : "J’espère qu’elles ne feront pas de carrière dans le tennis, car pour une femme, c’est vraiment difficile. Je ne voudrais pas qu’une de mes soeurs devienne joueuse pro. C’est un choix difficile." Avant d’enchaîner avec une chute un peu plus confuse mais pas moins politiquement incorrecte : "Je pense que les femmes doivent profiter de la vie. Elle ne peuvent pas avoir de famille, d’enfants. Quand auront-elles un enfant ? A 27 ans ? Ce n’est pas sérieux."
Pour tous les joueurs et toutes les joueuses convoqué(e)s ensuite en salle d’interview, il était devenu inévitable de se prononcer sur la petite phrase du jour, la parité étant, en tennis, un sujet par moments assez sensible. Le terrain était visiblement plus glissant que le court Suzanne-Lenglen, pour Novak Djokovic : "Je respecte l’avis de tout le monde. Il a le droit de penser ce qu’il veut et je respecte les opinions contraires." Son avis à lui? "Je n’ai rien à dire à ce sujet", se referma le futur papa.

La réponse pleine de classe et de maîtrise de Sharapova

Maria Sharapova fut plus prolixe et expédia le sujet avec classe et maîtrise : "Il ne faut pas tout prendre au sérieux quand Gulbis dit quelque chose, soyons honnêtes. Il est marrant, on adore l’écouter. Il plaisantait probablement en partie, mais en même temps, vu qu’il joue au tennis, c’est qu’il aime ce sport…" Sur le fond : "Ce sport amène aux femmes tellement de possibilités. Il a changé ma vie, je ne regrette absolument pas ce qu’il m’a apporté et les étapes qu’il m’a fait franchir, a dit la belle Russe de 27 ans. C’est vrai, le matin, je me dis parfois que je ne voudrais pas que mes enfants, plus tard, vivent la même chose que moi. Mais quand je suis devant des milliers de spectateurs à vivre des expériences extraordinaires, je me dis que si, finalement."
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Ernests Gulbis pendant Roland-Garros 2014

Crédit: AFP

La tombeuse de Serena Williams, Garbiñe Muguruza, vingt ans, eut le dernier mot. "Les filles font ce qu’elles veulent pendant la période où elles le veulent. Elles peuvent jouer au tennis et s’arrêter pour fonder une famille si elles le souhaitent." Les soeurs de Gulbis, elles, ne passeront pas en conférence de presse. Et c’est bien dommage.
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