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"Dégoûté" après Roland-Garros, Djokovic s'est relevé, comme toujours

Laurent Vergne

Mis à jour 12/07/2015 à 22:48 GMT+2

WIMBLEDON 2015 – Novak Djokovic a poursuivi son exceptionnelle saison en décrochant son troisième titre à Londres, dimanche. Le numéro un mondial a su tourner la page de son immense déception parisienne, comme un nouveau témoignage de son extraordinaire résilience.

Novak Djokovic

Crédit: Panoramic

Le 7 juin dernier, sur les coups de 19 heures, Novak Djokovic avait l'air d'un zombie. Il avait quitté le court Philippe-Chatrier vaincu, abattu et en larmes. Lors de sa conférence de presse d'après-finale, passage obligé mais dont on sentait bien qu'il l'aurait volontiers zappé, il s'était montré d'un royal fair-play envers son bourreau Stan Wawrinka, surmontant sa propre peine d'avoir laissé filer une fois encore la couronne parisienne. La dernière question avait porté sur Wimbledon. L'avait-il dans un coin de la tête ? D'un demi-sourire blasé, il avait avoué que Londres lui paraissait très, très loin. Jamais on ne l'avait senti à ce point touché. Cinq semaines plus tard, le voilà à nouveau dans le rôle qui lui sied le mieux : celui du triomphateur.
Sa victoire à Wimbledon, c'est d'abord celle d'une exceptionnelle résilience. D'un Grand Chelem à l'autre, au sien de cette quinzaine, et au cours de cette seule finale. Djokovic avait déjà prouvé en 2011 et 2014 qu'il pouvait surmonter sa frustration parisienne. Mais là, l'écueil était différent. D'habitude, on disait de lui qu'il "pouvait" gagner Roland-Garros. Là, il le "devait" presque. Parce qu'il restait sur une exceptionnelle série, qu'il dominait le circuit comme jamais et que, cette fois, il avait éjecté de sa route Rafael Nadal. Dans ce contexte, sa défaite face à Wawrinka était de loin la plus pénible à digérer. "Après Roland-Garros, j'étais dégoûté", a-t-il admis dimanche soir.
S'il y a une chose que j'ai appris dans ce sport, c'est à me remettre vite et à laisser les choses derrière pour avancer
Qui plus est, perdre en finale à Paris induisait un autre handicap : un poids supplémentaire sur ses épaules à l'heure de croiser le fer avec Federer. Un nouvel échec aurait écorné son image de patron incontournable du circuit, certes dominateur sur la durée, mais peinant à concrétiser dans les grands rendez-vous. Il se serait retrouvé avec un ratio négatif en finale de Grand Chelem sur sa saison (1-2) et en carrière (8-9). "Je suis extrêmement fier, et c'est un immense soulagement", peut-il souffler. Avoir été capable de rebondir mentalement après Roland-Garros, rend cela encore plus grand."
Novak Djokovic n'est peut-être pas le plus grand joueur de tous les temps, sans doute pas même le plus grand joueur de son époque, encore qu'il mérite sans doute davantage de considération qu'il n'en reçoit. Nous y reviendrons. Mais s'il est bien un domaine dans lequel il n'a aucun équivalent, c'est dans sa faculté à passer par-delà ses propres désillusions. "S'il y a une chose que j'ai appris dans ce sport, dit-il, c'est à me remettre vite et à laisser les choses derrière pour avancer." Une phrase qui dit tout.
C'est la tranquillité, la sérénité qui vous font gagner
Ce fut encore le cas dans cette finale. Quand il a vendangé sept balles de deux manches à rien avant de lâcher le tie-break 12 points à 10. Dans sa tête, c’était sans doute l'Etna en éruption. Mais, comme après Roland-Garros, il a laissé ça derrière lui. "Oui, j'ai été frustré de ne pas être capable de conclure le deuxième set, admet le Serbe. Beaucoup même car je savais que je ne pouvais pas me permettre ça en finale contre lui parce que cela pouvait être ma dernière chance du match. Mais j'ai pu revenir ensuite et après l'interruption je suis revenu à mes fondamentaux. C'est la tranquillité, la sérénité qui vous font gagner."
La confiance, aussi. Djokovic est animé de cette exceptionnelle force de conviction qui caractérise les immenses champions. Pourtant, comme il le dit, il est "très émotif". Mais rien, sur la durée, ne semble pouvoir ébranler sa confiance, son indéboulonnable socle. "Novak est un roc", témoigne Roger Federer. L'exceptionnelle vague sur laquelle il surfe depuis dix mois a été plus forte que les larmes et le "dégoût" de Roland-Garros. Djokovic a repris sa place. La première. Faites-lui confiance pour laisser dans le rétro ce neuvième titre du Grand Chelem, comme il avait chassé son échec parisien. Défaites, victoires, Djokovic assimile tout, surmontant les unes sans se laisser griser par les autres.
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9e titre du Grand Chelem pour Novak Djokovic

Crédit: Panoramic

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