Simon peut y croire, il ne lui a jamais manqué grand-chose face à Federer

Au moment d'affronter Gilles Simon au deuxième tour à l'Open d'Australie, Roger Federer arrive sur les courts de Melbourne contre un joueur qu'il n'a jamais battu. Que ce soit à Toronto (2008) ou à Shanghai (2008), Simon domine par deux fois le Suisse, dans la meilleure saison de sa carrière qui le voit aller au Masters, et atteindre le sixième rang mondial.

En 2011, Roger Federer est tenant du titre, et va pouvoir avoir l'occasion de dominer le Français sur le Rod Laver Arena, sans appréhension. "Au début de ma carrière, j’ai eu de vraies bêtes noires qui s’appelaient Henman, Hewitt et Nalbandian. Mais là, il n’y a eu que deux rencontres, ce n’est pas suffisant, et je n’oublie pas que lorsque Simon m’avait dominé à Shanghai, j’avais alors très mal au dos". En début de saison, Federer se lie avec Paul Annacone, et remporte la Masters Cup et le tournoi de Doha. Le début de match donne raison aux bookmakers et à sa prédiction : en une grosse heure, Federer remporte les deux premiers sets, 6-2, 6-3 contre le Français.

Federer vole sur le court. Simon est scotché au sol. Mais la mécanique suisse se dérègle. Dans les deux sets suivants, Federer commet 27 fautes directes, et perd les deux sets. Il lui faudra s'accrocher pour remporter la dernière manche décisive, bien aidé par un Simon à 33% de premières balles.

En conférence de presse, il avoue qu'il est "chanceux, et content d'être toujours dans le tournoi". Le numéro un mondial ira jusqu'en demi-finale, avant d'être éliminé par le futur vainqueur Novak Djokovic. Mais le joueur le plus titré de l'histoire a mis fin à sa malédiction contre le Français. Et n'a plus connu, depuis cette date, la défaite contre Simon.

Retombé à la troisième place au classement ATP, Roger Federer est en plein doute, et aborde Roland-Garros sans titre remporté dans la saison pour la première fois depuis 2000. Federer laisse des tranches de repos dans son programme, mais ne se montre pas frais quand il revient sur le circuit. En huitième de finale, Federer retrouve Simon, après avoir dominé Julien Benneteau deux jours plus tôt.

Quelques semaines auparavant, les deux joueurs se sont croisés à Rome, sur terre battue : Trois petits jeux laissés par Federer au Niçois (6-1, 6-2) en huitième de finale, pour un troisième succès de rang sur son adversaire du jour. 3-2 donc pour "Rodgeur" avant la rencontre Porte D'Auteuil. Et comme en Australie, Federer démarre très fort la rencontre avec un 6-1 net et sans bavure. L'histoire se répète, mais plus tôt qu'en Australie : la baisse de régime suisse profite à Simon, qui voit là l'occasion de réussir le match marquant de sa carrière en mondovision.

Simon mène deux sets à un mais n'arrive pas à breaker. Le Suisse tire le premier, et récupère enfin l'engagement du Français, fortement encouragé par le Central. S'en suit un cavalier seul : Federer récupère huit des neuf jeux suivants, et mène 4-1 dans la dernière manche. Malgré une tentative de retour de Simon, Federer remporte sa 900e victoire en carrière.

Le Français, lui, regrettera les occasions manquées. "J'espère faire ce genre de matches plus souvent. J'ai énormément vibré avec ce public même s'ils aiment Rodg'. J'espère que j'arriverai à le sortir la prochaine fois." L'heure de la revanche a sonné. Et Simon doit toujours penser à sortir Federer.