Tsonga est passé sans problème, Mahut et Paire ont déçu

Dans la vague de joueurs français qui ont pris possession des courts londoniens ce jeudi, Jo Wilfried-Tsonga a surnagé contre Albert Ramos. La tête de série n.13 s'est montré solide (6-3, 6-4, 6-2) et a filé au troisième tour, où il affrontera Ivo Karlovic, difficile vainqueur de Dolgopolov en 5 sets. 17 aces, 37 coups gagnants, 84% de réussite à la volée, une feuille de statistiques qui fera plaisir à celui qui, il y a 10 jours encore, doutait de pouvoir participer.

Placé dans la partie de tableau de Murray, il est trop tôt pour imaginer une confrontation contre l'Écossais en huitième de finale. Mais pour les deux demi-finalistes déchus de Roland-Garros, il s'agira d'un test grandeur nature après avoir chacun convaincu avec leurs premières prestations londoniennes.

Vainqueur d'un tournoi sur gazon à Hertogenbosch il y a trois semaines, Nicolas Mahut avait tout du piège idéal pour Tomas Berdych. Un profil de pur joueur de gazon, en forme, qui n'avait rien à perdre, à part enfin exploiter son talent au grand jour, lui qui reste célèbre encore aujourd'hui à Londres à cause (grâce?) de sa défaite marathon contre John Isner. Trop fort Berdych, pas assez surprenant Mahut, et un match qui a vu le Tchèque s'imposer sans suspense (6-1, 6-4, 6-4).

Le score aurait pu être plus lourd sans le réveil de l'Angevin dans la deuxième manche alors qu'il était mené 5-1. Avec à peine la moyenne à la volée (52% de réussite) alors que Berdych a bien senti ses frappes (40 coups gagnants), Mahut a décu par ce qu'on pouvait attendre de lui, une surprise, comme Stéphane Robert avait su le faire en 2011 à Roland-Garros, ou comme Gasquet avait su déjouer les pronostics lors de la demi-finale de Coupe Davis l'été dernier. Peut-être n'a t'il pas eu les armes pour le faire ? En mêlant simple et double de front, Mahut s'est peut-être trop fatigué. Toujours est-il que celui qui postulait pour une place en Coupe Davis a ressenti une gêne derrière la cuisse. Décidément une journée à oublier pour Mahut.

Benoit Paire s'est lui incliné en cinq manches contre la tête de série n.20, Roberto Bautista Agut. Dans cette première phrase, rien d'infamant de constater la défaite dans ce deuxième tour de l'Avignonnais (2-6, 4-6, 6-3, 6-3, 6-3). Problème, le Français a mené deux sets à zero, avant de connaître un trou noir dans le troisième, de se tordre la cheville sans gravité dans la quatrième, et d'exploser de rage une chaise de juge en fin de cinquième.

Une descente aux enfers qui a continué jusqu'à la conférence de presse d'après-match : "Quitter Wimbledon, je m'en fous. Ce n'est pas un tournoi que j'aime bien. Tout est pourri ici. Je ne suis pas le seul à penser ça, mais peut-être le seul à le dire". S'il s'est dit déçu de quitter malgré tout le tournoi, il aura peut-être des regrets au vu de sa partie de tableau qui s'est éclairé devant lui. Samedi, il aurait pu affronter le qualifié géorgien Basilashvili, tombeur surprise de Feliciano Lopez en 5 sets.