Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Wimbledon - Gulbis, le drôle d’oiseau reprend son vol

Maxime Dupuis

Publié 07/07/2017 à 23:41 GMT+2

WIMBLEDON - Ernests Gulbis avait disparu des radars depuis belle lurette. Entre craquages, résultats en berne et blessures, le Letton n’avait plus réussi grand-chose depuis sa demie à Roland en 2014. Vainqueur de Juan Martin Del Potro au deuxième tour et en trois manches, l’insaisissable Gulbis s’avance vers Novak Djokovic en pleine confiance. Pourquoi ? Parce qu’il n’a rien à perdre.

Ernests Gulbis

Crédit: Getty Images

La logique et leur cœur penchaient vers un nouveau duel entre Juan Martin Del Potro et Novak Djokovic, samedi sur le court central. Et puis Ernests Gulbis est passé par là. Le Letton qu'on n'attendait plus a sorti la tête de série numéro 29 en trois manches (6-4, 6-4, 7-6) et s'est rappelé aux bons souvenirs de ses rares coups d'éclats passés. L'actuel 589e joueur mondial, qui a bénéficié d'un classement protégé en raison des pépins physiques qui ont sillonné sa deuxième partie d'année 2016 (poignet, épaule) et précédé ses soucis musculaires de 2017 (mollet, abdominaux), retrouve en ce chaud début d’été une allure plus en phase avec son talent.
Depuis sa demi-finale à Roland-Garros en 2014 et le gaspillage de son prize money dans un casino quelques jours après, Gulbis - 10e mondial à l'époque - a plongé la tête la première : six matches gagnés en Grand Chelem en trois ans de dérapages, craquages et autres contrariétés physiques qui en ont fatigué plus d’un, à commencer par son mentor, le rugueux Gunther Bresnik, qui a fini par se consacrer entièrement à son autre poulain, Dominic Thiem. Définitivement actée au printemps 2016, la séparation a laissé le Balte avec ses démons. Larry Stefanki, qui a pris la suite de Bresnik, n’a pas fait de miracle mais aura au moins réussi à faire abandonner au bouillant Letton son étrange coup droit albatros, devenu un véritable point faible et un objet de torture pour son épaule droite.
On n'ira pas encore jusqu'à dire que le All England Club est le lieu de sa résurrection mais le Letton - qui arbore une barbe bien mieux fournie que le gazon londonien - goûte de nouveau aux joies de la victoire. Et c'est déjà énorme pour lui. "Ça fait plaisir. J'ai découvert hier (après son premier tour victorieux face à Estrella Burgos, ndlr) que c'était ma première victoire en treize mois sur le circuit dans un grand tableau. J'avais gagné un match en Challenger et un en qualifications à Rotterdam. Ça faisait longtemps…"
Je ne savais même pas si j'allais gagner un set
Ces derniers mois, Gulbis, désormais entraîné par son compatriote Pjotrs Necajevs, qu'il avait rencontré à l'académie de Nikola Pilić, ne regardait même plus son classement pour éviter d'avoir le bourdon. Il peut désormais relever la tête. Quoi qu'il arrive samedi face à Novak Djokovic, samedi, il aura déjà grimpé de 250 places à l'ATP. Déjà un (bon) début.
"Je suis arrivé ici sans but précis, a-t-il confié après sa victoire sur Del Po. Je ne savais même pas si j'allais gagner un set. Là, je viens d'en remporter six de suite." Et en jouant plutôt bien, ce que Juan Martin Del Potro a concédé bien volontiers. "Il a servi fort tout au long du match, je n'ai pas pu le breaker une seule fois. Je pense qu'il est très dangereux sur gazon". Sur ce gazon-là, particulièrement. Très lent et favorisant les rebonds hauts - et critiqué pour ces raisons, il ne désavantage pas le compatriote de la pépite Jelena Ostapenko, sacrée à Roland il y a un mois.
picture

Gulbis, Wimbledon 2017

Crédit: Getty Images

L'avantagera-t-il face à Novak Djokovic, revenu à un niveau de forme plus qu'acceptable après sa victoire à Eastbourne et un début de tournoi que l'on qualifiera de tranquille ? C'est une autre histoire. Mais Gulbis a tout à gagner. "Je n'avais déjà rien à perdre (contre Del Potro) et j'ai bien joué. J'aurai encore moins à perdre au prochain tour. Et je vais peut-être encore mieux jouer." Serein comme Gulbis ? C'est un peu ça. Et c'est ce qui fait sa force depuis le début de la semaine : "Je suis dans un état d'esprit relax en ce moment. Et quand je suis relax, je peux produire ce type de tennis".
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? C'est un peu ça aussi. De là dire que ce Wimbledon 2017 est sa dernière occasion d’accrocher le bon wagon, il n’y a qu’un pas que le principal intéressé ne franchira pas. Pour une raison simple : il avait déjà fait le coup l’année de sa demie à Roland. "J’avais tort, s’est-il contredit. C’est peut-être maintenant que passe le dernier train. A moins que cela ne soit dans cinq ans. Qui sait ?" Personne. Et surtout pas lui. Gulbis restera toujours Gulbis.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité