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Coude, Vajda, chute libre, Agassi : Djokovic a connu le purgatoire avant de retrouver le paradis

Alexandre Coiquil

Mis à jour 16/07/2018 à 12:44 GMT+2

WIMBLEDON - Chronique d'un retour au sommet. De son sacre à Roland-Garros 2016 à celui de Wimbledon, Novak Djokovic a traversé une véritable tempête psychologique, physique et sportive. Retour sur deux années à part dans la carrière du Serbe.

Novak Djokovic / Wimbledon 2018

Crédit: Getty Images

Wimbledon et été 2016 : Les montagnes russes et des questions

Après la consécration, les doutes. Quelques semaines après avoir complété son tableau en Grand Chelem en triomphant à Roland-Garros, Novak Djokovic subit un retour de bâton aussi brutal qu'inattendu. Et sur tous les plans : psychologique et physique. Son été 2016 va d'ailleurs ressembler à un véritable leurre. Sorti au 3e tour de Wimbledon, vainqueur du Masters 1000 de Toronto, éliminé au premier tour des Jeux Olympiques, finaliste à l'US Open, le Serbe va vivre une période de hauts et de très bas aux antipodes de ce qu'il est.
C'est sa défaite au 3e tour de Wimbledon contre Sam Querrey qui met rapidement la puce à l'oreille. Quelque chose cloche chez lui. En-dedans face au lance-missiles américain, le Serbe se fait sortir du tournoi en quatre manches après deux jours de combat. Reconnaissant ne pas être à 100% sans se dévoiler, Djokovic met ça sur la thèse de l'accident. Bref, la défaite digestion de Roland-Garros. "Ce n'est pas ma première défaite en Grand Chelem. Je sais quoi faire. Tout d'abord, passer à autre chose et me détendre".
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Novak Djokovic / Wimbledon 2018

Crédit: Getty Images

US Open 2016 : Le début des ennuis

Longtemps restée sa dernière finale en Grand Chelem, cette finale de l'US Open 2016 est le premier point de rupture avec les sommets pour le Serbe. Logiquement battu par Stan Wawrinka (7-6(1), 4-6, 5-7, 3-6), Djokovic débute sa longue descente aux enfers lors de ce tournoi. A New York, où il s'est aligné blessé, comme cela avait été le cas aux Jeux Olympiques, son parcours va être assez rocambolesque : il gagne un match par forfait et deux sur abandons avant de disputer une demi-finale complètement lunaire face à un Gaël Monfils en mode auto-destruction.
Touché au poignet et à l'épaule, et victime d'une blessure "sérieuse" selon ses propos, Djokovic se retrouve en finale un peu par miracle. Malgré la déception, il fait contre mauvaise fortune bon cœur. "Je ne savais vraiment pas si j'allais pouvoir venir ici pour être honnête. J'ai décidé, huit ou neuf jours avant le tournoi, de tenter le coup. Alors, aller en finale, c'est plutôt incroyable." Sa fin de saison sera dans la continuité : en dents de scie. Andy Murray lui prendra même la place de n°1 mondial.
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Novak Djokovic / Wimbledon 2018

Crédit: Getty Images

Premier semestre 2017 : beaucoup de bas, Agassi et la coupure

La saison 2017 de Novak Djokovic ne dure que six mois. Touché par des problèmes extra-sportifs, le joueur de Belgrade explose en plein vol dès le 2e tour de l'Open d'Australie. Son bourreau : Denis Istomin. Le séisme est énorme : titré à six reprises, Djokovic est comme chez lui à Melbourne. "C'était juste un de ces jours où on ne se sent pas très bien sur le court, où on n'est pas en rythme, alors que l'adversaire sent très bien la balle", concède-t-il.
Nouveau tremblement de terre au mois de mai. En quête de rebond après ces derniers mois difficiles, Djokovic congédie tout son staff technique avec qui il avait dominé le monde entre 2011 et 2016. Exit Marian Vajda, l'ami et entraîneur, son préparateur physique, Gebhard Phil Gritsch et son physiothérapeute, Miljan Amanovic. Bonjour Andre Agassi. Sorti de sa retraite aux antipodes du tennis, l'Américain va être l'attraction du début d'été. La paire ne fera que trois tournois ensemble : Roland-Garros, Eastbourne (que Djokovic remportera) et Wimbledon (avec Mario Ancic).
C'est à Londres que le Serbe est définitivement trahi par son corps. Forcé de se retirer en plein quart de finale face à Tomas Berdych, il décide de tout stopper le 26 juillet 2017, un an jour pour jour après l'annonce effectuée par Roger Federer. Touché au coude droit, le Serbe veut tenter le pari "Federien". "Je traîne cette blessure depuis longtemps, mais cela n'avait encore jamais été si douloureux qu'à Wimbledon. Tous les médecins sont arrivés à la conclusion que j'avais besoin de faire une pause".
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Novak Djokovic / Wimbledon 2018

Crédit: Getty Images

Premier semestre 2018 : Le retour, l'opération, le néant et la seconde vie

Novak Djokovic avait promis de revenir le 1er janvier pour attaquer la saison : il tient parole. Présent à l'Open d'Australie, l'ancien n°1 mondial va effectuer un retour à la compétition correct. Sorti par Hyeon Chung en huitième de finale, il déchante pourtant rapidement : sa blessure au coude n'est pas partie et ses énormes répercussions pulvérisent son jeu (son revers et son service pourtant modifié). Longtemps repoussée, la case opération est finalement choisie. Opéré pour une pathologie de "l'os flottant" à Bâle, l'homme aux treize Grand Chelems doit encore faire un stop. Trop désireux de rejouer, il précipite son retour à Indian Wells et touche le fond après ses défaites face à Taro Daniel et Benoît Paire. "Je suis venu voir si j'étais capable de jouer des matches. Et clairement, je n'étais pas prêt".
Le printemps va complètement relancer le Serbe. Exit Andre Agassi et Radek Stepanek, avec qui la collaboration n'a rien donné. L'annonce est brutale et sèche. "Avec les meilleures intentions, j’ai essayé de l’aider. Nous avons trop souvent conclu que nous n’étions pas d’accord", reconnaîtra le Kid de Las Vegas.
Rebonjour Marian Vajda. "C'est mon ami et c'est la personne qui me comprend le mieux", dira le Serbe au sujet de son technicien. Au fil des semaines, il va réintégrer toute son ancienne équipe. Parmi les revenant, figure un autre homme déterminant dans la carrière du Serbe : Gebhard Phil Gritsch, l'homme qui a fait de lui un colosse physiquement parlant. Malgré quelques déceptions, Djokovic va monter en régime de mai à juin. Préparé avec minutie et une finale perdue de peu au Queen's face à Marin Cilic, son Wimbledon va le remettre pour de bon dans la cour des grands.
Novak Djokovic / Wimbledon 2018
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