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De Philippoussis à Cilic, les 11 finales de Maître Federer à Wimbledon

Laurent Vergne

Mis à jour 14/07/2019 à 12:05 GMT+2

WIMBLEDON - Dimanche, Roger Federer disputera la 12e finale de sa carrière à Wimbledon. Huit fois victorieux et battu à trois reprises, il a fait la pluie et le beau temps depuis plus de quinze ans dans le jardin anglais. Retour sur les onze premiers matches pour le titre du Suisse sur le gazon londonien.

Roger Federer et ses 11 finales à Wimbledon

Crédit: Eurosport

2003 : L'avènement

L'adversaire : Mark Philippoussis. Australie. 27 ans.
Le score : Victoire 7-6, 6-2, 7-6
Le contexte : A l'époque, cette finale parait plutôt ouverte. A presque 22 ans, Roger Federer doit encore clouer le bec à ses détracteurs qui s'amusent de son incapacité à conclure en Grand Chelem. Mark Philippoussis, lui, revient de loin, deux ans après une grave blessure qui a failli mettre un terme à sa carrière. Entre la "feel good story" australienne et l'avènement de la star suisse, le sort hésite…
Le match : Accroché pendant un set. Pas une balle de break, et un jeu décisif qui finit par pencher du côté de Federer. Un coup dur pour Philippoussis qui, dans la foulée, lâche deux fois son service en début de deuxième set. L'Aussie retrouve ses esprits dans le troisième acte, à nouveau vierge de break, mais une fois encore, Federer domine le tie-break pour une victoire en trois sets. Il peut tomber à genoux et fondre en larmes.
Le moment clé : Jeu décisif du premier set, quatre points partout. Philippoussis manque un coup droit très jouable qui lui aurait donné le mini-break. Dans la foulée, il commet une double faute. Deux erreurs qui vont permettre à Federer de prendre ce premier set et de se libérer pour de bon. "Tout a changé à partir de là", dira Philippoussis.
La stat : 0. Roger Federer n'a pas concédé une seule balle de break de toute la finale, remportant 89% des points derrière sa première balle, et 68% sur sa seconde.
La phrase : "Ce premier titre du Grand Chelem est un rêve mais aussi un grand soulagement. Il y avait énormément de pression, qui venait de toutes parts, y compris de moi-même."
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Federer Philippousis Wimbledon finale 2003

Crédit: Getty Images

2004 : Les regrets de Roddick

L'adversaire : Andy Roddick. Etats-Unis. 21 ans.
Le score : Victoire 4-6, 7-5, 7-6, 6-4
Le contexte : En un an, beaucoup de choses ont changé pour Federer. Vainqueur du Masters fin 2003 puis de l'Open d'Australie début 2004, il est devenu pour la première fois numéro un mondial. Il a l'ascendant sur Roddick, qu'il a battu cinq fois sur six, et notamment en demie à Wimbledon l'année précédente.
Le match : Pas la plus belle des finales de Federer à Wimbledon, mais une des plus tendues. La pluie gâche un peu la fête. Roddick, très agressif, domine le premier set. Longtemps, Federer cherche son rythme. Le Suisse recolle à un set partout mais se fait breaker le premier dans la manche suivante. L'averse qui tombe à 4-2 en faveur de l'Américain sert Federer qui, à la reprise, débreake et remporte ce set au jeu décisif. Roddick accuse le coup et s'incline finalement en quatre manches. Avec une tonne de regrets à la clé. Federer conserve son titre, sans profusion de larmes, cette fois.
Le moment clé : La seconde interruption due à la pluie. Roddick mène alors 4-2 dans le troisième set et il semble à nouveau avoir la main sur cette finale. A la reprise, il n'aura plus jamais l'emprise sur le match.
La stat : 24. En battant Roddick, Roger Federer porte à 24 sa série de victoires sur gazon. Tout le monde commence à comprendre que son règne pourrait bien durer très longtemps...
La phrase : "J'ai eu de la réussite aujourd'hui. Andy a joué de façon très agressive et il m'a surpris en début de match. Mais je suis toujours à 100% en finale de Grand Chelem et ça, ça me plait."
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Top 10 Federer Wimbledon 2004

Crédit: Panoramic

2005 : La triple couronne

L'adversaire : Andy Roddick. Etats-Unis. 22 ans.
Le score : Victoire 6-2, 7-6, 6-4
Le contexte : Après son Petit Chelem en 2004, Roger Federer reste sur un début de saison 2005 frustrant avec deux défaites en demi-finales à Melbourne et Roland-Garros contre Marat Safin et Rafael Nadal. Toujours incontestable numéro un mondial, il sait néanmoins qu'il joue gros à Wimbledon. Roddick est à nouveau face à lui en finale. L'Américain n'a plus battu le Suisse depuis près de deux ans...
Le match : Le moins accroché, et de très loin, de leurs trois duels en finale à Londres. Tout au long du match, Federer parvient à lire le service de Roddick. Rarement l'Américain aura semblé aussi fragile sur son engagement, particulièrement sur second service, où il ne gagne même pas un point sur deux (46%, contre 73% au Bâlois). Après un premier set expédié, cette finale bascule définitivement dans la deuxième manche. Roddick signe son unique break du match pour mener 3-1, mais Federer recolle aussitôt. A-Rod écarte deux balles de set à 5-4, pour mieux s'écrouler dans le jeu décisif, au cours duquel il ne gagne pas un point sur son service... Tout un symbole.
Le moment clé : Le tie-break du deuxième set, dans la mesure où c'était sans doute la dernière chance de Roddick de donner une autre allure à cette finale. A deux sets à rien, c'était terminé pour lui. Mais en réalité, il n'a jamais donné l'impression de pouvoir priver Federer de ce troisième titre.
La stat : 5. Pour la première fois dans l'ère Open, un joueur remporte ses cinq premières finales en Grand Chelem. Federer, tous types de tournois confondus, reste même sur une incroyable série de 21 finales gagnées.
La phrase : "Je pense avoir joué mon meilleur tennis. Je suis très fier, trois titres de suite ici à Wimbledon, c'est très spécial."
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Top 10 Federer Wimbledon 2005

Crédit: Imago

2006 : Avec Nadal, la nouvelle ère

L'adversaire : Rafael Nadal. Espagne. 20 ans.
Le score : Victoire 6-0, 7-6, 6-7, 6-3
Le contexte : Exit Roddick, l'adversaire final de Federer se nomme maintenant Rafael Nadal. L'Espagnol vient de battre le Suisse en finale à Roland-Garros, et sa supériorité sur terre est déjà limpide. Mais sur gazon, c'est une autre histoire et Federer apparait largement favori avant cette finale, d'autant qu'il n'a pas perdu un seul set sur le chemin de la finale.
Le match : D'abord à sens unique, puis beaucoup plus accroché qu'escompté. Il faut seulement 25 minutes à l'homme de Bâle pour expédier le premier set, 6-0. Il faudra attendre près de dix ans (Australie 2016) pour voir Nadal prendre un autre "bagel" en Grand Chelem. Mais la suite s'avère beaucoup plus complexe pour Federer qui concède fort logiquement un set. Sa marge sur Nadal demeure toutefois suffisante sur gazon pour décrocher sans trop de frayeurs son quatrième titre de rang.
Le moment clé : Sans doute le jeu décisif du deuxième set, remporté 7 points à 5 par le Suisse. Si Nadal l'avait pris, à une manche partout, il aurait vraiment pu mettre des poux dans la tête d'un Federer face auquel il restait sur cinq victoires (quatre sur terre, une sur dur). La perte du troisième set n'a pas eu le même impact sur le Suisse, qui pouvait encore voir venir.
La stat : 8. Federer décroche son huitième titre du Grand Chelem, et rejoint des légendes comme Rosewall, Lendl ou Connors.
La phrase : "Je ne pensais honnêtement pas que Rafael atteindrait la finale dès cette année. Je veux le féliciter. Ça a été tendu et je dois avouer que j'étais nerveux sur la deuxième partie du match."
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Nadal-Federer : Finale de Wimbledon en 2006.

Crédit: AFP

2007 : L'égal de Borg, à double titre

L'adversaire : Rafael Nadal. Espagne. 21 ans.
Le score : Victoire 7-6, 4-6, 7-6, 2-6, 6-2
Le contexte : Si Nadal est triple vainqueur de Roland-Garros, Federer n'a plus été battu depuis deux ans et demi dans les trois autres tournois majeurs. Pour la deuxième année consécutive, les deux champions se retrouvent en finale à Wimbledon mais cette fois, c'est tout sauf une surprise. Et cette fois, chacun pressent que Rafa a une vraie chance de déboulonner le maître des lieux.
Le match : Moins "mythique" que celui de 2008, il est pourtant d'une qualité exceptionnelle d'un pur point de vue tennistique. Un des plus beaux matches entre les deux hommes. Leur premier duel en cinq sets en Grand Chelem. Federer va presque toujours faire la course en tête, notamment grâce aux deux jeux décisifs des premier et troisième sets. Il arrache le premier (9-7) et survole le second (7-3).
Mais Nadal ne va jamais rien lâcher et dans les deux derniers sets, il parait même manger Federer physiquement et mentalement. Mais après 3h45 de combat, l'Helvète garde le dernier mot pour s'offrir un 5e sacre consécutif, sous les yeux de Bjorn Borg qu'il égale à cet instant à double titre. Comme le Suédois, il compte à présent 11 titres majeurs. Comme le Suédois, il décroche son 5e Wimbledon consécutif.
Le moment clé : Le début du 5e set. Nadal est alors en train de prendre clairement le dessus. Psychologiquement, il se sent fort, et à raison : il a remporté ses sept derniers matches en cinq manches. A 1-1 et 2-2, Federer doit sauver deux balles de break à chaque fois. Il est sur un fil mais celui-ci ne casse pas. Nadal a laissé passer sa chance. Il ne gagnera plus un jeu et c'est lui qui lâchera à deux reprises son engagement pour boucler cette somptueuse finale.
La stat : 23. La différence entre le nombre d'aces de Federer (24) et de Nadal (1). Mais cela n'aura pas empêché le Majorquin d'obtenir plus de balles de break (11 contre 8) que son rival.
La phrase : "J'aime cette rivalité avec Rafa. Nous sommes peut-être en train de créer une des plus grandes rivalités de tous les temps, et je prends énormément de plaisir dans ces batailles."
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2007 : Sur un Centre Court à l'allure improbable, décapité par les travaux du futur toît, Roger Federer vient de remporter son 5e Wimbledon consécutif. Pour Rafael Nadal, cette défaite est alors la plus douloureuse de sa carrière.

Crédit: AFP

2008 : La chute du roi

L'adversaire : Rafael Nadal. Espagne. 22 ans.
Le score : Défaite 6-4, 6-4, 6-7, 6-7, 9-7
Le contexte : Roger Federer est donc quintuple tenant du titre mais jamais la menace Nadal n'a été aussi forte. Pour cette troisième finale de rang entre les deux hommes, l'Espagnol n'est cette fois plus un outsider. Il vient de détruire son rival en finale de Roland-Garros (6-1, 6-3, 6-0). Mais Federer reste sur 65 victoires consécutives sur gazon...
Le match : Le match le plus célèbre du XXIe siècle. Un monument, tout à la fois de par sa qualité et, plus encore, son extraordinaire dramaturgie. Comme si elle savait que c'était sa dernière chance, un an avant l'inauguration du toit sur le Centre Court, la pluie décide de s'inviter. Elle sera une actrice majeure de cette finale hors normes, repoussant son entame, stoppant deux fois les débats (dont un arrêt de 80 minutes) et contraignant le titre à se jouer à 21h15 heure locale, à la nuit tombante, alors que la visibilité était réduite au maximum.
Mais quel bonheur que cette finale, d'abord nettement dominée par Rafael Nadal, avant le réveil plein d'orgueil et de talent du quintuple tenant du titre ne se résignant pas à céder sa couronne. Le must du must ? La fin du 4e set, où Federer se retrouve mené 0-30 et à deux points de la défaite à 5-4, avant de livrer un jeu décisif épique que le Suisse empoche 10-8 en écartant deux balles de match, dont une sur un fabuleux passing de revers. Mais Nadal, sans céder une seule fois son service au cours des trois derniers sets (23 jeux de service gagnés consécutivement) va signer le break décisif à 7-7 dans le 5e set. 4h48 inoubliables.
Le moment clé : Difficile de ressortir un moment d'un tel match mais dans le 5e set, Federer va passer tout près en obtenant une balle de break à 4-3 en sa faveur. Deux jeux plus tard, il passera à deux points de son 6e titre…
La stat : 7. Le pourcentage de balles de break sauvées par Roger Federer : 1 sur 13.
La phrase : "Ça fait mal de perdre ici. C'est la pire défaite de ma carrière."
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6 juillet 2008, Rafael Nadal et Roger Federer livrent un duel hors normes.

Crédit: Eurosport

2009 : L'autre chef d'oeuvre

L'adversaire : Andy Roddick. Etats-Unis. 26 ans.
Le score : Victoire 5-7, 7-6, 7-6, 3-6, 16-14
Le contexte : Quelques semaines plus tôt, Roger Federer a enfin décroché le seul titre majeur qui manquait à son effarant palmarès, à Roland-Garros. Une victoire synonyme de record de titres en Grand Chelem : 14, comme Pete Sampras. Débarrassé de Nadal, touché au genou, il aborde donc Wimbledon pour devenir seul recordman dans les majeurs. Après trois finales de rang face à Nadal, "Rodge" retrouve cette fois une vieille connaissance, Andy Roddick.
Le match : Dans un autre registre que celle de 2008, encore une finale légendaire. Gagner une finale de Grand Chelem 16-14 au 5e set, c'est peu commun. Tellement peu que ce n'était jamais arrivé de dépasser les 20 jeux dans la dernière manche d'une grande finale. Fait extraordinaire, Roddick ne va perdre qu'une seule fois son service. Une seule fois. Sur le tout dernier jeu du match. Un break fatal. L'Américain a fait (presque) tout ce qu'il fallait pour gagner ce match et pourtant, il l'a perdu. Un terrible crève-cœur. Pour Federer, c'est un sacre au mental.
Le moment clé : Le tie-break du deuxième set. Comment Andy Roddick, qui a mené 6-2 pour s'offrir quatre balles de set, a-t-il pu gâcher cette occasion de mener deux manches à rien ? Cette volée haute de coup droit à 6-5 le hantera longtemps…
La stat : 73. En nombre de jeux, c'est la finale la plus prolifique de toute l'histoire du Grand Chelem, y compris avant l'invention du tie-break. 73 jeux ont été nécessaires pour départager Federer et Roddick.
La phrase : "Ne sois pas trop triste, Andy. J'ai perdu en cinq sets l'an dernier. Tu reviendras et tu gagneras. Je l'espère. T'es un gars incroyable. Aujourd'hui, la chance était de mon côté."
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Federer et Roddick à Wimbledon en 2009.

Crédit: Getty Images

2012 : Le 7e ciel

L'adversaire : Andy Murray. Grande-Bretagne. 25 ans.
Le score : Victoire 4-6, 7-5, 6-3, 6-4
Le contexte : Deux ans et demi après son dernier titre en Grand Chelem, Roger Federer revient aux affaires. A près de 31 ans, cela fait d'ailleurs un petit moment qu'il est revenu à un haut niveau, au point de pouvoir reprendre la première place mondiale en cas de victoire en finale. Vainqueur de Djokovic en demie, il reçoit la réplique d'Andy Murray pour le titre. L'Ecossais a déjà perdu ses trois premières finales majeures.
Le match : Le contraste du palmarès entre les 14 titres de Federer et celui, encore vierge en Grand Chelem, de Murray, ne se fait pas vraiment sentir dans la première partie du match. Agressif et opportuniste, le Britannique donne le ton devant son public pendant une bonne heure et demie. Il empoche le premier set mais la finale bascule lorsque Federer, même sous pression, parvient à recoller à une manche partout. Ensuite, dans des conditions indoor à cause de la pluie, le Suisse va prendre irrésistiblement l'ascendant. Murray finit en larmes, Federer dépasse Sampras.
Le moment clé : Les balles de break non converties de Murray dans le deuxième set, à 2-2 puis 4-4. A ce moment-là, l'Ecossais avait l'ascendant. Mais la perte du deuxième set allait lui être fatale.
La stat : 286. Redevenu numéro un mondial grâce à cette victoire, Federer est assuré de dépasser les 286 semaines de Pete Sampras à la tête du classement ATP. Un record de plus s'apprête à tomber dans la besace suisse.
La phrase : "Andy gagnera ce titre. Heureusement pour moi, ce n'était pas cette année, mais il gagnera ici, c'est évident."
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Roger Federer et Andy Murray à Wimbledon, en 2012.

Crédit: Imago

2014 : Un bijou, une défaite

L'adversaire : Novak Djokovic. Serbie. 27 ans.
Le score : Défaite 6-7, 6-4, 7-6, 5-7, 6-4
Le contexte : Federer revient en finale de Grand Chelem pour la première fois depuis pile deux ans et sa victoire face à Murray. Une renaissance. Mais en face, Novak Djokovic est lui aussi dans l'attente d'une victoire majeure depuis un bail : un an et demi qu'il n'a plus gagné le moindre majeur. Il joue donc gros, lui aussi, d'autant que la première place mondiale est au bout de cette finale pour le Djoker en cas de victoire.
Le match : Une merveille. Novak Djokovic, dont c'est pourtant alors le huitième sacre en Grand Chelem, dira : "c'est la plus excitante finale à laquelle j'ai pris part." Malgré l'étroitesse du score et en dépit des quatre heures de lutte, la victoire de Nole apparait on ne peut plus logique. Il aura survécu à tout. A la perte du premier set au jeu décisif. A cette balle de match non convertie dans le 4e set, un set où il a mené 5-2 avant de concéder cinq jeux de suite. Il aurait pu craquer, lâcher sous les doutes nés de ses trois finales majeures perdues en un an. Mais non. En résistance tout au long de cette sublime finale, Federer finit par rompre.
Le moment clé : La balle de break de Federer à 3-3 dans le cinquième set. Magistralement sauvée par Djokovic en avançant vers le filet. Ce point-là aurait pu tout changer...
La stat : 8. La différence entre le nombre de balles de breaks obtenues par Djokovic (15) et Federer (7).
La phrase : "Victoire ou défaite, ce sont des matches que l'on n'oublie pas, surtout quand ils ont une telle dramaturgie. Encore plus pour moi, car mes enfants étaient là, c'est ce qui me touche le plus. La déception est passée vite après le match du coup."
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Roger Federer face à Novak Djokovic en finale de Wimbledon 2014

Crédit: AFP

2015 : Djokovic, en toute logique

L'adversaire : Novak Djokovic. Serbie. 28 ans.
Le score : Défaite 7-6, 6-7, 6-4, 6-3
Le contexte : Djokovic est au cœur de la période la plus faste de sa carrière. Même s'il a fini Roland-Garros en larmes après une défaite dure à avaler en finale contre Wawrinka, le Serbe est sur un nuage et domine le tennis mondial comme jamais. Cette finale de Wimbledon est le remake de la précédente. On avait beaucoup entendu que 2014 était, pour le Suisse, "sa dernière chance". Pour lui, cette finale 2015, c'est donc une nouvelle dernière chance...
Le match : Moins enlevé que celui de 2014. Mais tout de même, les deux premiers sets, achevés sur deux jeux décisifs, ont placé cette finale sur des bases légendaires. La supériorité de Djokovic dans les deux manches suivantes va vite tempérer ce rythme infernal. Malgré sa défaite logique en quatre manches, Federer s'offre le clou du spectacle : le jeu décisif du deuxième set, que le Suisse remporte 12 points à 10. Mais c'était, déjà, contre le cours du jeu.
Le moment clé : Le début du troisième set. Revenu à une manche partout après avoir sauvé... sept balles de set, Federer parait en mesure de faire tourner pour de bon le match dans son sens. Mais en deux jeux, la messe est dite : le Suisse manque une balle de break dans le premier jeu avant de lâcher son service dans le suivant. Djokovic s'envole, Federer ne le reverra plus.
La stat : 48. Le pourcentage de points gagnés par Federer sur sa deuxième balle. La stat clé de cette finale. Djokovic, lui, émerge à 60%.
La phrase : "Je n'ai pas mal joué. Mais Novak a super bien joué. Et pas seulement aujourd'hui, mais toute la quinzaine, et cette année et l'année d'avant. Mais je reste motivé. J'ai toujours faim."
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Novak Djokovic et Roger Federer lors de la finale de Wimbledon 2015

Crédit: AFP

2017 : Grand huit pour un record

L'adversaire : Marin Cilic. Croatie. 29 ans.
Le score : Victoire 6-3, 6-1, 6-4.
Le contexte : Après avoir manqué tout le second semestre 2016 pour cause de blessure, Roger Federer signe en 2017 un tonitruant et improbable retour au sommet. vainqueur de l'Open d'Australie, d'Indian Wells et de Miami, il zappe ensuite la saison sur terre pour préparer au mieux la campagne verte. Bien lui en prend. Vainqueur à Halle, il se priomène ensuite à Wimbledon jusqu'à la finale, où il retrouve Marin Cilic, plus vu à ce niveau en Grand Chelem depuis son sacre à Flushing trois ans plus tôt.
Le match : A sens unique. Touché au pied, Marin Cilic est dépassé par son adversaire et par l'évènement. Il se procure pourtant la première balle de break du match. Simple illusion, avant la noyade. Incisif, sûr de lui, Federer ne se préoccupe pas des malheurs du Croate. En 1h41, il ne lui laisse que huit petits jeux. La plus expéditive de ses huit victoires en finale à Londres.
La stat : 0. Roger Federer n'a pas perdu un seul set dans cette quinzaine. Pour la première fois depuis Borg, un joueur remporte Wimbledon sans lâcher une seule manche.
La phrase : "A mon avis, gagner huit fois n'est pas quelque chose que vous pouvez viser. Je n'ai jamais pensé que je connaîtrais autant de succès ici."
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Roger Federer et Marin Cilic

Crédit: Getty Images

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