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Matteo Berrettini en finale de Wimbledon : "Je n'ai jamais rêvé de ça parce que c'était trop"

Loris Belin

Mis à jour 09/07/2021 à 19:07 GMT+2

WIMBLEDON 2021 – Premier qualifié pour la finale du Majeur britannique après sa victoire en quatre sets sur Hubert Hurkacz, Matteo Berrettini a eu bien du mal à masquer son émotion en vue de sa première finale en Grand Chelem. Entre confiance et humilité, l'Italien de 25 ans continue d'impressionner, sans se laisser démonter par l'enjeu, au contraire de son adversaire du jour.

Matteo Berrettini après sa victoire en demi-finale de Wimbeldon 2021 contre Hubert Hurkacz le 9 juillet 2021

Crédit: Getty Images

Ceux qui espéraient un match serré ont dû être bien déçus. La demi-finale entre Matteo Berrettini et Hubert Hurkacz n'aura offert qu'un suspense très modéré. La faute à un Hurkacz totalement dépassé par les événements lors des deux premiers sets. Mais aussi à un Berrettini impeccable, comme s'il avait fait ça toute sa vie. Pour sa deuxième demi-finale en Grand Chelem, la première à Wimbledon, la tête de série N.7 a joué une partition sans faute, ni technique, ni psychologique. Comme si la pression n'avait aucun effet sur celui qui avait déjà décroché sa première finale en Masters 1000 et son premier titre en ATP 500 cette saison.
Cette étonnante décontraction semble tenir en deux explications : son exceptionnelle confiance en lui, et – paradoxalement – son ambition si mesurée. Il fallait le voir, quelques minutes seulement après sa victoire vendredi, debout fermement face à la foule, sans vaciller ou se laisser emporter par ses émotions. Mais sans pour autant chercher à les cacher, alors qu'il ne faisait pas partie ni des favoris de ce Wimbledon 2021, ni des plus grands talents de sa génération chez les juniors.
"Je n'ai pas de mots, j'ai besoin de quelques heures pour comprendre ce qui vient de se passer. J'ai fait un très bon match, je suis ravi. J'ai pu profiter de ce magnifique public, ma famille, tout mon clan est ici. Je n'ai jamais rêvé de ça parce que c'était trop." "Je suis tellement heureux… Grazie", lachaît-il, presque hagard, incapable de trouver les termes justes en anglais après avoir passé son après-midi à avoir toutes les solutions contre Hubert Hurkacz.

La défaite contre Federer en 2019 comme point de départ

Impeccable sur sa mise en jeu (22 aces, 86% de points gagnés sur sa première balle, pas un seul break concédé), offensif et précis (60 coups gagnants pour seulement 18 fautes directes), le Romain s'est montré simplement impérial, même quand le Polonais retrouvait ses esprits dans le troisième set. Mais ce soubresaut dans un match jusque-là cousu de fil blanc, ou sa glissade dangereuse, ne l'ont pas sorti un instant de la rencontre, signant le break décisif dès le premier jeu du quatrième set. "Après le troisième set, j'avais le sentiment que je méritais de gagner cette manche, et je l'ai perdue. Je me suis dit que ce n'était pas grave, je me sentais être le meilleur joueur et c'est ce que je continuais à me dire. Cela a payé." Simplement imperturbable.
Même jouer sur l'impressionnant Centre Court, et son couloir avec les noms de tous les précédents vainqueurs du tournoi, n'ont pas fait dévier Matteo Berrettini de son objectif. Vainqueur sur gazon au Queen's juste avant ce Wimbledon, le voilà à onze victoires de rang sur la surface. Le jeune loup surclassé par la légende Federer il y a deux ans pour son premier huitième de finale en Grand Chelem (6-1, 6-2, 6-2) est bien loin. Celui-ci a maintenant les dents longues, et même de la salive sur les babines.
"Détendu ? Ce n'est pas exactement le terme approprié quand on passe dans ce couloir. Mais je me rappelle la première fois que j'ai foulé ce court en 2019 contre Roger Federer. Ce n'était pas la même performance. Mais cette expérience m'a apporté énormément pour être prêt aujourd'hui. Je suis très heureux de tout ce qui est en train de se passer. Jusqu'ici, c'est le meilleur jour de ma vie dans le tennis. J'espère que dimanche, ce sera encore mieux."
Berrettini peut désormais faire vivre un immense frisson à l'Italie dimanche. Il est le premier Transalpin en finale à Wimbledon, le même jour où à quelques kilomètres de là, la Nazionale -
- peut remporter l'Euro de football. "Je suis fier d'amener le drapeau italien ici, qu'on me compare à des grands noms. Rien que d'y penser, j'ai des frissons. Mais je dois y croire." A ce niveau-là, le 9e joueur mondial (il gagnera au moins un rang lundi) aurait tort de ne pas espérer.
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