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Wimbledon - Novak Djokovic renverse Nick Kyrgios (4-6, 6-3, 6-4, 7-6) pour remporter un 21e Grand Chelem

Rémi Bourrières

Mis à jour 11/07/2022 à 01:56 GMT+2

WIMBLEDON - Implacable Novak Djokovic. Le Serbe a décroché ce dimanche un 7è titre à Wimbledon en faisant plier un Nick Kyrgios pourtant loin d'être passé à côté de sa première finale majeure, mais qui a fini par craquer devant la solidité du Serbe, vainqueur 4-6, 6-4, 6-3, 7-6(3). Le Serbe revient à une unité du record de victoires à Wimbledon de Roger Federer, et en Grand Chelem de Rafael Nadal.

Novak Djokovic vainqueur de son 7e Wimbledon

Crédit: Getty Images

C'était du tableau noir, quasiment le scénario le plus probable, du Novak Djokovic pur sucre. Comme l'année dernière face à Matteo Berrettini, comme en demi-finale face à Cameron Norrie, comme si souvent dans sa carrière et particulièrement cette année, Novak Djokovic a lâché un peu de lest avant de mettre en place les barbelés et étouffer progressivement, à la manière d'un boa constrictor, un Nick Kyrgios pourtant tout à fait à la hauteur de l'événement, mais finalement inexorablement battu 4-6, 6-4, 6-3, 7-6(3) en 3h01, ce dimanche en finale de Wimbledon.
Le Serbe, toujours aussi impressionnant dans sa manière de gérer la pression, celle d'une quasi-obligation de victoire dans ce tournoi, remporte ainsi un 7e Wimbledon et un 21e titre du Grand Chelem en tout, ce qui le place à portée de fusil de ses deux grands rivaux du Big Three : Roger Federer, toujours recordman du nombre de sacres dans le Temple du jeu (8), et Rafael Nadal, détenteur pour sa part du record de victoires "générales" en Grand Chelem (22). Qu'on se le dise, l'inutile tout autant qu'éternel débat sur le GOAT est loin d'être clos. Il est même plus que jamais relancé ce dimanche soir.
La grande inconnue de cette finale ne portait pas réellement sur Novak Djokovic, dont on savait pertinemment qu'il serait à l'heure d'un rendez-vous qu'il connaît par cœur. Mais plutôt sur Nick Kyrgios, dont personne – et sûrement pas lui-même - ne savait comment il allait gérer cette toute première finale de Grand Chelem, le Graal absolu pour un joueur de tennis. Même avec son caractère frondeur, ses airs de caïd et – mine de rien – avec l'expérience qui est la sienne à 27 ans, l'Australien devait passer comme tout le monde au test du révélateur ultime.
Eh bien, globalement, il l'a bien réussi. On ne dira pas "brillamment" parce qu'à un moment donné, on va le voir, Kygios a fini par être rattrapé par certaines de ses failles. Oh, très furtivement, certes. Mais face à un prédateur au sang-froid comme Djokovic, ça a probablement suffi pour lui coûter le match.
Un match qu'il avait attaqué bille en tête, avec un service à la cuillère tenté dès son premier jeu de service, comme pour se décontracter et démystifier le moment. Et ça a marché. Tout de suite bien dans les débats, l'Australien a cueilli à froid son rival avec un break dès le cinquième jeu (2-3), qu'il a réussi à conserver jusqu'au gain du 1er set (4-6), grâce à une qualité de service assez phénoménale (30 aces au total).
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Corretja sur l'art du service à la cuillère : "Nick, vas-y à fond contre Djokovic"

La réaction du Serbe ne s'est évidemment pas faite attendre. Dès le début du 2e set, le triple (désormais quadruple) tenant du titre a dressé les barbelés et sérieusement haussé sa qualité de retour de service. Il en a été récompensé par un break blanc au quatrième jeu (1-3), transformant sa première occasion du match avec l'aide de la bande du filet.
Lui aussi parvenait à le conserver jusqu'au bout mais non sans mal : servant à 5-3 pour égaliser à une manche partout, le Serbe était contraint d'écarter quatre balles de débreak, dont trois d'affilée. Il le faisait en variant intelligemment son service et en réussissant, sur la quatrième, une amortie de revers pleine de cran (la "spéciale" Djokovic, la fameuse amortie de revers long de ligne). Avant de conclure 6-3.

Le calme impressionnant de Djokovic dans les 3e et 4e sets

C'est sévère – et très réducteur - dit comme ça mais l'ancien n°1 mondial venait de faire le plus dur. A partir de là, il élevait son niveau de jeu à des hauteurs assez impressionnantes, notamment au service puisqu'il n'eut pas la moindre balle de break à sauver dans les 3e et 4e sets. A vrai dire, Djoko faisait du Djoko : sans surjouer, sans "pétarader", il se montrait d'une solidité et d'une intelligence tactique extrême, variant parfaitement ses zones au service (avec une préférence pour le petit service slicé extérieur), et forçant l'Australien à jouer bas en usant du revers slicé.
Kyrgios a eu le mérite de tenir, notamment grâce – encore une fois – sa qualité de service. Jusqu'au (premier) tournant du match. Servant à 4-4 et menant 40-0, l'Australien semblait parti pour égaliser tranquillement. Mais avec deux passings de revers par-ci et un coup droit par-là, Djokovic est revenu l'air de rien à 40-40. Et là, Kyrgios a craqué, commettant une double-faute puis une grosse faute pour céder son service, avant de s'engager dans un long palabre avec l'arbitre français (Renaud Liechtenstein), énervé par une spectatrice semble-t-il un peu avinée en tribunes.
Nick Kyrgios venait d'être rattrapé par ses démons, l'espace seulement de quelques secondes. Mais c'était suffisant pour perdre son service, le 3e set dans la foulée et probablement le match. Pour autant, le natif de Canberra a continué de bien jouer et de bien résister tout au long du 4e set. Mais au vu de ses nombreuses discussions avec son clan, on voyait bien que la nervosité commençait progressivement à le gagner, tandis qu'en face, Novak Djokovic affichait une sérénité impressionnante.
Or, s'il y a un exercice dans lequel il s'agit de garder son calme, c'est bien le tie-break, épilogue de ce 4e set. L'Australien le débutait les naseaux fulminants et le regard noir. Pendant que Djokovic, aussi zen qu'un bonze sous tranxène, enquillait tranquillement les points comme on met précieusement ses économies de côté. Six points à un, puis finalement 7 points à 3 : à sa quatrième balle de match, le Serbe venait mettre la pression en montant sur le revers adverse, qui s'évanouissait dans le filet.
Après 3 h de match d'une finale de belle facture, Novak Djokovic remportait donc son 7e Wimbledon, devenant l'égal dans le Temple de l'Américain Pete Sampras et (pour les historiens) du Britannique William Renshaw. C'est aussi son 4e consécutif à Londres, un "quatre à la suite" qu'il n'avait jamais réussi en Grand Chelem et qui lui permet là aussi d'égaler Sampras. Dommage pour lui que l'édition 2020 ait été annulée, car il serait peut-être alors aujourd'hui à la tête d'un quintuplé que seuls Björn Borg et Roger Federer ont réussi à Londres.
Autant de records que Novak Djokovic, qui devient à 35 ans et 49 jours le deuxième vainqueur le plus âgé de Wimbledon derrière là encore Federer (vainqueur en 2017 à 35 ans et 342 jours), tentera bien entendu d'égaler l'année prochaine. D'ici là, il aura peut-être continué d'écrire sa fabuleuse légende en Grand Chelem. Mais rien n'est moins sûr car sa participation à l'US Open, et éventuellement à l'Open d'Australie l'an prochain, demeure encore incertaine en raison du contexte sanitaire et de son (non) statut vaccinal.
Autant de raisons pour lesquelles Novak Djokovic devait absolument gagner ce titre. Un contexte bien étrange (rappelons l'exclusion des Russes et des Biélorusses ainsi que l'absence de points sur ce Wimbledon), une pression gigantesque et un sacré trublion en face n'auront pas suffi à faire dérailler la machine.
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Djokovic e il principe George

Crédit: Twitter

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