Wimbledon 2023 : Une victoire qui fait du bien pour Caroline Garcia, une chute qui fait mal pour Alizé Cornet

Et si c'était le déclic qu'elle recherchait tant depuis le début de l'année ? Caroline Garcia a puisé au plus profond d'elle-même pour venir à bout de Leylah Fernandez, dans un 2e tour de Wimbledon qui promettait beaucoup dès le tirage au sort de cette édition 2023 et qui n'a pas déçu. Jeudi, la Française a su trouver les solutions pour résoudre le problème délicat qui lui a posé la finaliste de l'US Open 2021 et triompher en trois sets (3-6, 6-4, 7-6) et 2h30 de jeu sur le court numéro 3. Au 3e tour, elle retrouvera la Tchèque Marie Bouzkova qui l'avait éliminée l'an dernier sur ce même gazon londonien en 8e de finale.

Dans ce type de match, le résultats dépend parfois de trois fois rien, d'un point plus ou moins bien négocié. Et ce jeudi, Caroline Garcia a su faire pencher la balance de son côté. Il serait tentant de penser que tout s'est décidé lors du super tie-break enlevé 10 points à 6 par la Lyonnaise. Mais le tournant le plus important, celle-ci l'avait négocié bien plus tôt. Alors qu'elle venait de perdre cinq jeux consécutifs et était menée 6-3, 1-0, la numéro 1 tricolore s'est retrouvée au pied du mur face à deux balles de troisième break consécutif. C'est à ce moment-là qu'elle s'est révoltée.

Sans changer fondamentalement sa tactique, Garcia a sauvé son engagement et a profité d'une baisse de régime de Fernandez dans le jeu suivant pour faire la différence, tenant ensuite ce break d'avance pour égaliser à une manche partout. Le niveau s'est alors considérablement élevé des deux côtés dans un dernier acte indécis où les échanges ultra-rapides en demi-volées de fond de court se sont succédés. A 2-2, la Française a laissé passer un break tout fait en jugeant mal une défense adverse au lieu de jouer une volée haute de revers. Mais elle n'en a pas été déstabilisée pour autant.

Au contraire, et malgré un certain déchet dans ce secteur dans les deux premiers sets, Garcia a continué à agresser son adversaire à la relance sur sa seconde balle. C'est cet état d'esprit offensif pour n'avoir aucun regret qui a fini par payer dans le super tie-break final, comme elle l'a confié émue dans son interview d'après-match. Mentalement, la Française a peut-être débloqué quelque chose. Quel meilleur test pour s'en assurer qu'une revanche face à celle qui l'avait fait tomber l'an dernier ? C'est ce qui l'attend au 3e tour.

Alizé Cornet, elle, avait un double honneur ce jeudi : celui de jouer sur le Centre Court face à la tenante du titre Elena Rybakina, dans ce qui pourrait potentiellement être le dernier match de sa carrière à Wimbledon. Et Alizé a fait du Cornet : d'abord nettement dominée par la puissance adverse, elle a progressivement tissé sa toile pour grignoter petit à petit le cerveau de Rybakina, qui s'est mise à commettre des fautes de plus en plus grossières au fil des jeux. La Kazakhstanaise s'est même retrouvée au bord de la rupture, ou pas très loin, à 5-5 au 2e set lors d'un jeu à la fois dramatique et crucial.

Dans ce jeu à rallonge d'un quart d'heure, la Française a obtenu cinq balles de break. Puis, sur une énième égalité, elle a vu son appui se dérober et elle s'est retrouvée en grand écart sur la pelouse du Centre Court, hurlant sa douleur et se tenant semble-t-il la hanche avant de finalement se faire soigner au genou, lors d'un temps mort médical au cours duquel on l'a vu pleurer à chaudes larmes.

Abandon ? Non, parce que c'est Alizé. La guerrière niçoise a repris le match, a perdu ce jeu à rallonge mais est parvenue à arracher un tie-break, dans lequel elle a fini par céder pour de bon. Au final, une défaite plus qu'honorable pour Cornet tandis que Rybakina devra gommer les nombreuses scories entrevues dans son jeu en fin de match si elle veut conserver son titre.