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Wimbledon 2023 | Novak Djokovic : "Peut-être que j'aurais dû perdre en 2019 contre Roger"

Maxime Battistella

Mis à jour 17/07/2023 à 09:21 GMT+2

Battu au terme d'une finale épique dimanche par Carlos Alcaraz (1-6, 7-6, 6-1, 3-6, 6-4), Novak Djokovic a dit adieu à ses rêves de Grand Chelem calendaire en 2023. Évidemment marqué par une défaite qui lui a laissé quelques regrets dans son scénario, le Serbe a su toutefois prendre du recul pour mieux accepter son sort. Par le passé, il avait été plutôt heureux dans des circonstances proches.

Novak Djokovic à Wimbledon en 2023

Crédit: Getty Images

Novak Djokovic est et demeurera probablement un champion et un personnage clivant. Mais s'il est une chose que tout le monde doit lui reconnaître indéniablement, c'est une certaine classe dans la défaite. S'il ne trébuche pas souvent dans les grandes occasions, le recordman du nombre de titres en Grand Chelem (23) sait perdre avec élégance et reconnaître les mérites de ses adversaires. Ce ne devait pourtant pas être facile après avoir échoué d'un rien dans sa quête d'un 5e Wimbledon d'affilée qui aurait été le 8e de sa carrière (record toujours détenu par Roger Federer), et ce après cinq heures d'un combat aussi éreintant que passionnant.
Lors de la cérémonie de remise des trophées, le "Djoker" a ainsi rendu hommage à son bourreau du jour, Carlos Alcaraz, avec sincérité et en plus une pointe d'humour. "Je dois commencer par féliciter Carlos et son équipe. C'est fantastique : quelle qualité en fin de match ! Quand tu devais conclure au service, tu as joué de grands coups et très bien servi, donc tu le mérites absolument. Félicitations. Je pensais que je n'aurai des problèmes avec toi que sur dur et sur terre battue, pas sur gazon. Mais c'est une autre histoire à partir de cette année, de toute évidence", a-t-il souri.

A Wimbledon à la fin, c'était toujours Djokovic qui gagnait

Et pourtant, quelques minutes seulement après un tel revers, il est difficile de garder la tête froide. D'autant plus pour un gagnant de l'envergure de Djokovic, habitué à survivre aux combats au couteau. Touché, mais pas coulé : voilà une expression qui décrit à merveille le champion serbe. Chahuté, parfois dominé par le passé par ses plus grands rivaux, il trouvait toujours le moyen de s'en sortir dans ces batailles épiques à Wimbledon. On se souvient de sa demi-finale d'anthologie face à Rafael Nadal en 2018, mais aussi et surtout de ses finales contre Roger Federer en 2014 et 2019 enlevées au bout du suspense.
L'épique, c'est donc son domaine d'habitude. Mais fort de son immense expérience, Djokovic sait que ses précédents succès auraient pu être autant de défaites douloureuses, sans aussi une once de réussite qui lui a manqué ce dimanche. De quoi faire mieux passer la pilule. "En ce qui me concerne, bien sûr, vous n'aimez jamais perdre des matches comme celui-là. Mais quand toutes les émotions seront passées, je dois être reconnaissant, parce j'ai gagné beaucoup de matches tendus et serrés les années passées. Pour en citer une, peut-être que j'aurais dû perdre la finale de 2019 contre Roger quand j'avais des balles de match contre moi. Je pense que c'est juste", a-t-il encore dit sur le Centre Court.
Pour remporter ces matches qui se jouent souvent sur trois fois rien, il faut bien négocier certains tournants. Il y a quatre ans, Djokovic avait fait preuve d'un sang-froid incroyable dans les trois tie-breaks qu'il avait remportés. Le tie-break, justement, un exercice dans lequel il apparaissait invincible avant cette finale, puisqu'il avait gagné les 13 derniers qu'il avait disputés cette saison et les 15 derniers en Grand Chelem. Or ce dimanche, sa série s'est arrêtée, à son plus grand dam.
Mon revers m'a lâché dans le tie-break du deuxième set
"Si j'ai des regrets, ce serait lors du tie-break du deuxième set, a-t-il concédé en conférence de presse. Mon revers m'a lâché en quelque sorte, honnêtement. J'ai raté mon revers sur balle de set, le sien était assez long avec un petit faux rebond, mais je n'aurais pas dû manquer ce coup. Et puis à 6 partout, un autre à mi-court dans le filet. Vraiment deux mauvais revers. C'est tout. Le match a basculé de son côté. Il a tant élevé son niveau dans le troisième, je n'étais plus moi-même pendant un certain temps."
Habituellement redoutable d'efficacité dans ces moments-là, il a failli ce dimanche. Pour poursuivre le parallèle avec la finale de 2019, tout le monde se souvient aussi de ce passing de coup droit croisé sur balle de match contre lui. Un coup à sa portée mais difficile à jouer sous pression. En début de cinquième set, alors qu'il semblait avoir fait rebasculer la dynamique en sa faveur, il s'est effondré sur une volée liftée qui lui aurait offert le break d'entrée.
"C'était ma chance. Cette balle de break en début de cinquième, j'ai vraiment joué un super point jusqu'à la volée liftée. Il y avait beaucoup de vent aujourd'hui (dimanche, NDLR) et ça a changé la trajectoire de la balle d'une telle manière que je ne pouvais plus smasher. Donc j'ai eu une volée liftée à jouer en retombant un peu vers l'arrière, je l'ai vu courir de l'autre côté, j'ai voulu jouer dans son replacement et j'ai raté", a-t-il enfin regretté.
Non, Novak Djokovic n'est donc pas invincible. Maître du format long ces dernières années, roseau qui pliait sans rompre, il a fini par céder sous les coups d'un prodige de 20 ans. Mais ne nous trompons pas, le plus grand accomplissement du Serbe réside peut-être là : avoir bâti une telle aura en Grand Chelem que son échec était inenvisageable. Connaissant l'animal, ce coup d'arrêt pourrait bien constituer une nouvelle source de motivation pour la suite. Et un Djokovic vexé est peut-être le joueur le plus dangereux qui soit.
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