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Wimbledon 2023 | Ons Jabeur en pleurs : "C'est la défaite la plus douloureuse de ma carrière"

Maxime Battistella

Mis à jour 15/07/2023 à 19:28 GMT+2

Grande favorite de la finale de Wimbledon face à Marketa Vondrousova, Ons Jabeur n'a pas réussi à assumer son statut samedi, battue en deux sets secs (6-4, 6-4). Une désillusion d'autant plus cruelle que la Tunisienne avait déjà perdu ses deux premières finales de Grand Chelem l'an dernier. Mais elle a encore subi le poids de ses propres espoirs et des attentes de tout un peuple.

Ons Jabeur

Crédit: Getty Images

Cette fois, elle pensait certainement que c'était la bonne. Comme la majorité des observateurs de cette quinzaine de Wimbledon qui avaient vu Ons Jabeur écraser Petra Kvitova (double championne en 2011 et 2014) en huitième de finale, avant de renverser successivement la tenante du titre Elena Rybakina en quart et la numéro 2 mondiale Aryna Sabalenka en demie. La Tunisienne avait fait le plus dur, pensait-on, du moins sur le papier vu la qualité de l'adversité. Mais un titre du Grand Chelem ne se gagne pas au mérite, elle a pu encore le vérifier à ses dépens ce samedi.
Car le plus dur en fait, c'est de conclure. Surtout quand vous êtes attendue au tournant, quand la pression repose en quelque sorte sur vos épaules. Et Ons Jabeur n'y est donc pas arrivée, paralysée par la tension qui ne l'a pas lâchée alors même qu'elle avait réalisé le meilleur début de finale (en tête 2-0, puis 4-2). Après ses deux précédents échecs en finales de Majeurs face à des joueuses du calibre d'Elena Rybakina – alors peu attendue mais qui s'est affirmée par la suite – et d'Iga Swiatek, l'occasion semblait pourtant belle face à Marketa Vondrousova, première finaliste non-tête de série à Wimbledon dans l'ère Open. Elle l'était sûrement trop.

Un parcours de championne... avant de craquer

Passée à côté de l'événement, la Tunisienne accusait évidemment le coup lors de la cérémonie de remise des trophées. "C'est très, très dur. Je vais être moche sur les photos (à cause de ses larmes, NDLR). Je pense que c'est la défaite la plus douloureuse de ma carrière…", a-t-elle lâché, la voix à nouveau étranglée par les sanglots. Une émotion partagée par son mari (et préparateur physique) en tribune, également en pleurs.
La déception est d'autant plus grande pour Jabeur qu'elle semblait avoir appris de sa première finale de Wimbledon. Sa détermination et son regard noir aux tours précédents pour renverser deux membres de ce que l'on aime appeler le "Big 3" féminin depuis le début de saison étaient autant de signes qu'elle s'était endurcie, que cette quinzaine était la sienne. Elle avait d'ailleurs fait la paix avec sa défaite contre Rybakina l'an dernier. Peut-être d'ailleurs qu'à l'époque, le poids de l'Histoire – devenir potentiellement la première Tunisienne, Africaine et représentante du monde arabe sacrée en Grand Chelem – avait été trop lourd à porter.
Qu'en était-il ce samedi ? "C'est plus douloureux encore parce que j'ai déjà perdu deux finales, a-t-elle expliqué en conférence de presse. Je ne sais pas. J'ai l'impression d'avoir tout bien fait, et ça s'est passé comme l'année dernière… C'est douloureux parce que vous vous sentez si proche d'accomplir ce que vous voulez, et vous revenez à la case départ. Plus mes résultats sont bons, plus je ressens la pression. Mais c'est comme ça. Ce n'était pas censé arriver. Ce match, le match de l'an passé, la finale de l'US Open finiront par m'apprendre comment gagner ces finales. Je vais rester positive parce que sinon, je vais déprimer, et ça ne va pas aider beaucoup. Ces choses prennent du temps avec moi."
Clijsters m'a pris dans ses bras, elle m'a dit qu'elle en avait perdu quatre
Ce ne sera pas une grande consolation, loin s'en faut, mais Ons Jabeur est quand même entrée dans l'Histoire de son sport ce samedi. Elle est devenue la 9e joueuse à avoir perdu au moins ses trois premières finales de Grand Chelem. Parmi celles qui l'ont précédé, on retrouve de grandes championnes qui avaient fini par briser ce plafond de verre comme Chris Evert (18 Majeurs gagnés), Kim Clijsters (4 titres) et Simona Halep (2). La Tunisienne a d'ailleurs tenu à saluer la Belge au passage, venue la réconforter dans le vestiaire, comme l'avait fait déjà la princesse de Galles Kate Middleton sur le Centre Court.
"Nous avons pleuré ensemble, a-t-elle révélé tout sourire. J'aime tant Kim, elle m'inspire beaucoup. J'ai grandi en la regardant un peu à la télé. Le fait qu'elle prenne du temps pour me donner des conseils, me prendre vraiment dans ses bras, être toujours là pour moi, je pense que ça n'a pas de prix. Elle me disait tout le temps qu'elle en avait perdu quatre. C'est pour ça que je suis au courant."
Alors évidemment, même si le coup est rude, tous les espoirs sont encore permis. A 28 ans, Jabeur a encore le temps de réaliser son rêve. Et elle a promis d'y parvenir en recevant son plateau de finaliste. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.
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