Wimbledon : Barbora Krejcikova remporte son 2e titre en Grand Chelem face à Jasmine Paolini (6-2, 2-6, 6-4)

Le temple du tennis s'est trouvé une nouvelle reine ! La Tchèque Barbora Krejcikova, 32e mondiale, s'est imposée en 3 sets face à l'Italienne Jasmine Paolini pour décrocher son deuxième titre du Grand Chelem après Roland-Garros 2021 (6-2 2-6 6-4). Au terme d'une finale inégale, où les deux joueuses ont rarement joué à leur meilleur niveau en même temps, Krejcikova s'est montrée plus solide au finish pour faire la différence. Paolini s'incline en finale comme à Paris en juin dernier.

Avant un dimanche de blockbuster tennistique, où les gladiateurs Alcaraz et Djokovic livreront le deuxième opus de leurs joutes londoniennes pour le titre, Wimbledon offrait à son public une affiche aussi indécise qu'inattendue samedi après-midi, en finale du tournoi dames. Un duel détonnant de fraîcheur et d'originalité, entre deux joueuses aux profils atypiques et que personne n'imaginait soulever le Venus Rosewater Dish. Barbora Krejcikova, déjà victorieuse à la surprise générale de Roland-Garros en 2021, a depuis connu une carrière perturbée par les pépins, entre maladie et blessures. Face à elle, Jasmine Paolini avait buté sur la dernière marche Porte d'Auteuil cette année, et s'offrait une seconde chance d'empocher un premier Grand Chelem à Wimbledon, où elle n'avait pourtant jamais gagné le moindre match.Au rendez-vous des grands destins, c'est la Tchèque qui a d'abord répondu présent, comme habitée. Parfaitement rentrée dans sa finale, elle a livré une première manche de haute volée, dominant Paolini dans tous les domaines. Plus précise, plus puissante, capable d'attaquer comme de contrer le jeu dynamique de l'Italienne, elle a vite fait la différence, double break en poche et les chiffres parlant pour elle : 90% de premières balles, 5/5 au filet, 10 coups gagnants pour 8 fautes directes... Une copie idyllique.

Passée aux vestiaires, Paolini est revenue plus conquérante, pour se donner les moyens de croire à ses chances de devenir la première italienne titrée à Londres. La 7e mondiale a tout de suite haussé le ton au retour pour agresser Krejcikova, réussir enfin le break et répondre aux "come on" adverses par ses propres encouragements tonitruants. Les jambes coupées, la Tchèque n'a pas su répondre à cette intensité, et a cédé une manche comme un miroir de la première, concédant 54% des points joués derrière son service et commettant 14 fautes pour 4 petits coups gagnants.

Après deux sets à sens unique, le troisième a d'abord semblé être une formalité pour les serveuses, souveraines jusqu'à 3-3 sans laisser le moindre espace. C'est le moment qu'a choisi Krejcikova pour sortir de sa boîte, retrouver son tennis fluide et varié pour faire douter Paolini. Après une première occasion effacée au courage, l'Italienne a craqué, et commis une double faute offrant le break à son adversaire.

Impériale au service, Krejcikova a soudain senti le poids de l'histoire lorsqu'elle a mené 5-4, 30-0. Crispée, elle a dû se faire violence pour écarter deux balles de débreak en prenant sa chance, avant de conclure à sa troisième balle de titre. Après 2h d'un combat inégal, la native de Brno a enfin pu lever les bras. À 28 ans, elle ajoute son nom à la liste prestigieuse des Tchèques couronnées à Wimbledon, rejoignant Vondrousova, Kvitova ou encore Jana Novotna, sa mentor titrée il y 26 ans et disparue en 2017, qu'elle évoquait émue après sa demi-finale. Elle trône désormais à ses côtés, dans la prestigieuse histoire de Wimbledon.