Wimbledon | Huitièmes de finale | Pour Humbert, le gâteau et la cerise Alcaraz dessus

Cinq ans qu'il attendait ça. Cinq ans pour retrouver la deuxième semaine d'un tournoi du Grand Chelem. L'attente a été longue. Un soulagement et une satisfaction pour le numéro un français. Comme en 2019, il va défier en huitièmes de finale le tenant du titre. Après Novak Djokovic, Carlos Alcaraz. Et Humbert s'en réjouit.

Ugo Humbert.

Crédit: Getty Images

Hugo Humbert est en huitième de finale de Wimbledon. Une satisfaction. Mais pas un exploit. Tête de série numéro 16, le numéro un français a tenu son rang. C'est bien, mais c'est ce qu'on peut attendre de lui et, surtout, ce que lui doit espérer de lui-même. L'anomalie, c'est plutôt d'avoir attendu cinq années, entre son première huitième en Grand Chelem, déjà sur le gazon londonien, en 2019, et le deuxième, programmé ce dimanche contre Carlos Alcaraz.
Certes, Humbert n'a pas toujours été tête de série au cours de cette longue période. Mais globalement, il a souvent déçu sur les plus grandes scènes au cours de ces cinq années de disette sans seconde semaine. De Wimbledon 2019 à Wimbledon 2024, il avait joué 18 Majeurs. Pour 9 petites victoires. 12 éliminations dès le premier tour. Des gros matches, parfois, notamment à Wimbledon (ah, ce combat de mammouth face à Nick Kyrgios en 2021...). Maigrichon. Très maigrichon.
picture

Pourquoi le tennis français cartonne à Wimbledon ?

Video credit: Eurosport

Plus rien à voir avec 2019

Cette gigantesque frustration contre Kyrgios, Ugo Humbert avoue y avoir pensé ces dernières heures. En 2021, son match avait été interrompu à 3-3 dans le 5e set avant que l'Australien ne s'impose 9-7 le lendemain. "Je m'étais fait le film quand j'avais joué avec Kyrgios. Toute la nuit je m'étais dit 'qu'est-ce qui va se passer, où est-ce que je vais servir le premier point et tout...'. Après, tu ne dors pas, c'est horrible."
Alors il a retenu la leçon. Vendredi soir, son duel face à Brandon Nakashima a été stoppé à 6-6 dans le quatrième set. Juste après que le Français ait obtenu une balle de match. Pas simple. "Là, j'ai essayé de déconnecter, explique-t-il. On a regardé le match de foot (France – Portugal, NDLR) et je ne me suis pas posé de questions. Juste 15 minutes avant d'aller sur le terrain, j'ai commencé à me remettre dedans, mais au moins j'ai senti que j'avais bien géré parce que je n'ai pas perdu d'énergie."
Ce tie-break n'a pourtant pas été simple à vivre. "C'était assez tendu et je crois que ça s'est vu", rigole Humbert, qui a vu s'envoler trois nouvelles balles de match. "De 6-3 à 6-6, les derniers coups que je joue, j'ai l'impression que je lance un peu la pièce et je me dis 'j'espère qu'elle va rentrer'", ajoute le Lorrain. Il lui faudra une quatrième balle de match pour se libérer : "Au final, j'étais content qu'il se soit raté. Je pense que mon passing était tellement pourri qu'il a été surpris d'avoir une volée aussi facile et il s'est raté."
Le revoilà donc, enfin, en seconde semaine dans un grand tournoi. Le tout jeune Humbert de 21 ans en 2019 n'a plus grand-chose à voir avec celui d'aujourd'hui. "Rien à voir !, insiste-t-il. J'ai beaucoup plus d'expérience. Pour moi, tout ce qui se passait à l'époque c'était nouveau, je ne me posais pas trop de questions. Maintenant, j'ai plus d'expérience, je sais que je peux m'appuyer sur des bases solides (...). Il y a eu vraiment beaucoup de chemin parcouru."
picture

Ugo Humbert à Rosmalen en 2024

Crédit: Getty Images

Ce qui ne change pas, c'est la difficulté de la mission. Il y a cinq ans, il s'était attaqué au tenant du titre, Novak Djokovic. Une montagne bien trop haute pour lui. Il s'était incliné logiquement et sèchement, en trois sets, 6-3, 6-2, 6-3. Rebelote cette année. Le vainqueur sortant, à nouveau, en l'occurrence Carlos Alcaraz, se dresse sur son chemin.
"Franchement, je n'y pense même pas, assure Humbert. Je suis déjà super content d'avoir gagné mon match, je vais aller faire mes soins comme d'habitude, rester tranquille. Après, c'est le genre de match que j'adore jouer, donc je suis super content de pouvoir jouer Alcaraz. Je pense en plus que ça va être sur un des deux plus gros courts, c'est la cerise sur le gâteau. Je vais essayer de savourer au maximum, faire ce que je fais depuis le début : essayer de jouer mon jeu et puis on verra bien."
Faut-il voir dans les difficultés rencontrées par le Murcien une source d'espoir pour le gaucher lorrain ? "Je n'ai pas vu le match, admet-il. Tiafoe joue super bien et j'ai discuté avec lui parce qu'on est à côté dans le vestiaire. Il disait qu'il y avait des moments où peut-être qu'il (Alcaraz) laissait un peu plus de place, où il pouvait un peu rater. Il m'a aussi dit qu'il avait eu des occasions au quatrième pour passer devant. Mais chaque jour est différent, Alcaraz est un super joueur et je vais essayer de faire le maximum pour essayer de gagner." Ce serait un exploit colossal. Mais quoi qu'il arrive, Humbert n'aura pas tout perdu cette année à Wimbledon.
picture

"Sinner est tellement serein qu'il a repris de la marge sur Alcaraz avant Wimbledon"

Video credit: Eurosport

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité