L'antisèche de la finale de l'US Open 2025 : Carlos Alcaraz et la loi du trop fort face à Jannik Sinner
Au bout d’un tournoi dominé de bout en bout où il n’a rien laissé, Carlos Alcaraz a largement dominé Jannik Sinner en finale de l’US Open (6-2, 3-6, 6-1, 6-4). Le feu d’artifice n’a pas eu lieu car l’écart était trop grand. Cette finale décousue confirme ce que le nouveau numéro 1 mondial a montré pendant toute la quinzaine : lui aussi peut devenir un cyborg et même Sinner ne peut rien y faire.
Même Sinner n'a rien pu faire face à cet Alcaraz-là : le long format de son sacre
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Le pourquoi du comment
C’est une bien curieuse finale qu’ont proposée les deux hommes ce dimanche. On s’attendait à une franche empoignade, un bras de fer, un combat. Mais c’est comme si la bataille n’avait jamais vraiment commencé. Le match n’a jamais atteint de sommet, la faute à un scenario décousu où chacun, surtout Alcaraz, a déroulé, son momentum. Les sets furent d’une clarté absolue puisque chaque break décroché très tôt a accouché d’une manche à sens unique.
Mais à ce petit jeu, Alcaraz fut bien plus efficace dans une finale qu’il a très franchement dominée. Finalement, l’Espagnol n’a connu qu’un gros trou d’air lors du break blanc concédé dans le seul jeu, au deuxième set, où son service l’a lâché. Pour le reste, il n’y a pas eu photo. Dès le premier jeu du premier set, l’Espagnol a agressé un Sinner déboussolé. Dans les cordes, l’Italien y est resté un bon moment, incapable de répondre à l’intensité imposé par le nouveau numéro 1 mondial.
Méconnaissable, Sinner a pris les coups sans trouver la réponse et comme Alcaraz n’a rien laissé (seulement trois points sur son service lors de la première manche), la finale a rapidement tourné à la démonstration au cours d'un premier set où l'Espagnol a tutoyé la perfection. Le sursaut du deuxième set n’était qu’un leurre, un sursis. Sinner n’a jamais trouvé son rythme ni sa première balle. Et cette finale s’est précisément jouée sur le service. Avec 48% de premières balles et un Alcaraz mort de faim sur les secondes, l’Italien avait très peu de chances de s’en sortir.
En face, avec 83% de points gagnés derrière sa première, Alcaraz, qui n’a offert qu’une balle de break au meilleur retourneur du circuit, n’a jamais offert l’opportunité à l’Italien de revenir. Au quatrième set, Sinner, décidément méconnaissable, a offert sur un plateau le break à 2-2 en enchaînant une double faute et une énorme faute de coup droit. En résistance du début à la fin, il a offert un visage qu’on ne lui connaissait plus depuis fort longtemps. Il a manqué de vitesse, parfois de lucidité, pour passer à côté de sa finale. Était-il à 100% de ses capacités physiques ? Le doute est permis.
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Réussi du fond du court : Le smash slicé surpuissant d'Alcaraz face à Sinner
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La stat : 3
Carlos Alcaraz n’a concédé que trois breaks en deux semaines de tournoi et ce dimanche, c’est bien son service qui lui a permis de dominer Sinner. Seul Pete Sampras lors de Wimbledon 1997 a remporté un tournoi du Grand Chelem en concédant moins de fois son service (2).
La décla : Carlos Alcaraz
À chaque tournoi auquel tu participes, je te vois plus souvent que ma famille.
La question : Alcaraz avait-il été déjà aussi dominant en Grand Chelem ?
Comme l’an dernier, ils se sont partagé tous les lauriers. Deux tournois de Grand Chelem chacun. Mais dans leur affrontement direct, il n’y a pas photo. Désormais, Alcaraz a remporté sept de leurs huit derniers duels. L’Espagnol est l’antidote suprême à la domination totale de Sinner. Depuis le tournoi de Cincinnati 2024, l’Italien a joué 72 matches et n’en a perdus que six dont… cinq face à Carlos Alcaraz.
Ce dimanche a offert l’un de leurs affrontements les plus déséquilibrés tant l’Espagnol a dominé les débats. Deux mois à peine après une finale de Wimbledon qui semblait avoir mis fin à la terrible série de Sinner contre le seul rival à sa hauteur, ce dimanche a rappelé avec force qu’Alcaraz avait les armes pour faire dérailler la machine.
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La troisième a été la bonne : revivez les balles de titre d'Alcaraz face à Sinner
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L’agressivité en retour, les variations dans le jeu et, donnée nouvelle, la fiabilité du service de l’Espagnol ont complètement fait exploser le cyborg italien. La défaite épique à Roland-Garros avait poussé Sinner à se remettre en question et à ajuster son plan de jeu à Wimbledon. Celle de Londres a, semble-t-il, mis un coup de cravache à Alcaraz que l’on n’avait jamais vu aussi dominant et aussi régulier dans un tournoi du Grand Chelem.
Son tournoi est un chef-d'œuvre à l'image d'un premier set, ce dimanche, où il a côtoyé le sublime. Longtemps, nous avons opposé la régularité de l’un aux soubresauts de l’autre. D’un côté, l’implacable Italien qui broie tout sur son passage, de l’autre le génial espagnol plus irrégulier et imprévisible. Il va falloir revoir notre copie tant cette édition 2025 de l’US Open a redessiné les contours de leurs antagonismes. Finalement, Alcaraz peut aussi être un robot et quand il le devient, Sinner devient bien impuissant. Ce dimanche en est une preuve éclatante. Sans ses failles, l’Espagnol devient injouable.
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