Jannik Sinner, vainqueur de Wimbledon 2025 face à Carlos Alcaraz - Qu’est-ce qui peut le faire dérailler ?
Jannik Sinner a remporté son quatrième Grand Chelem, son troisième en moins d’un an, sur sa moins bonne surface, le gazon. Alors que la saison sur dur va démarrer, l’Italien semble plus intouchable que jamais. Numéro un mondial, avec une marge considérable sur Carlos Alcaraz, rien ne semble pouvoir entraver sa marche folle. Alors, que faut-il faire pour le faire tomber de son trône ?
"Il n'y a même pas eu besoin d'un immense Sinner pour venir à bout de cet Alcaraz-là"
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Il a levé les mains au ciel, souri timidement. Une belle accolade avec Carlos Alcaraz et pas d’effusion de joie trop intense. Pas le genre du bonhomme. Comme s’il n’avait fait que son métier. Jannik Sinner a remporté son premier Wimbledon et son effusion de joie ne fut pas à la hauteur de ce qu’il venait de réaliser. Mais l’Italien est comme ça aussi avare dans ses émotions que généreux dans sa domination.
Dur et désormais herbe : il étend son pouvoir en dupliquant son tennis massue de Melbourne à Londres. "Il arrive à glisser sur l'herbe comme sur terre battue et il a un très bon timing de frappe, qui lui permet de jouer du fond du court comme s'il était sur dur", a commenté Simone Vagnozzi, l’un de ses deux entraîneurs. De quoi écoeurer la concurrence. En moins d’un an, le numéro 1 mondial est passé à un point de détenir les quatre tournois du Grand Chelem et alors que le dur, sa surface préférée, va reprendre le pouvoir pendant six mois, on voit mal ce qui pourrait faire dérayer l’incontestable meilleur joueur du monde.
pour le battre, il faut de la variation
Alors comment venir à bout de l’ogre ? Comme dérégler la machine ? "Je me pose la question et franchement, c’est à se demander qui peut en venir à bout", nous confie notre consultant Nicolas Mahut. En 2025, Sinner a perdu trois matches : deux face à Carlos Alcaraz et un face à Alexander Bublik. On peut y ajouter la rencontre inachevée face à Grigor Dimitrov où, mené deux sets à zéro, il s’en est sorti par miracle sur une blessure tombée du ciel de son adversaire. Alcaraz, Bublik, Dimitrov, Sinner est inquiété par le même profil de joueurs : les créatifs, les instinctifs.
"Ce qui est sûr et certain, c’est que pour le battre, il faut de la variation, appuie Mahut. Il faut varier les vitesses de balle. Même Alcaraz, dont la cadence de balle est exceptionnelle, est dominé dans cette filière-là. Tous les joueurs de cadence perdent et quand Alcaraz le bat, c’est parce qu’il a énormément varié. Dimitrov, lui aussi, sait varier avec les revers chopés et reste un des meilleurs volleyeurs." Pour battre Sinner, il faut avoir de l’imagination, le surprendre et, prérequis essentiel, jouer évidemment son meilleur tennis.
Bublik, Dimitrov et Alcaraz ont un point commun lorsqu’ils ont poussé Sinner dans le précipice ou au bord de celui-ci : une première balle de feu. C’est précisément ce qu’il a manqué à l’Espagnol dimanche. Depuis un an et demi, et le premier sacre en Grand Chelem de Sinner, seuls Alcaraz et Medvedev l’ont battu dans un match au meilleur des cinq sets. Face au Russe l’an dernier à Wimbledon, l’Italien était malade et n’a pas pu défendre ses chances correctement.
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Le physique, un faux problème
Alcaraz, lui, a dû atteindre un niveau assez exceptionnel à Roland pour le pousser dans ses retranchements. Et Sinner se débat encore avec une vraie limite : il n’a jamais remporté un match au-delà des quatre heures de jeu. En sept tentatives, il a échoué à six reprises. A-t-il des limites physiques qui l’empêchent de jouer son meilleur tennis quand les matches s’éternisent ?
"C’était un questionnement que j’avais à la veille de sa finale à Roland-Garros, avoue Mahut. Mais il m’a convaincu : il n’a pas perdu parce qu’il a baissé physiquement. Déjà, il n’y a pas beaucoup de joueurs qui peuvent l’emmener dans ces eaux-là et quand il y est, il arrive à tenir. Je ne me fais pas de soucis là-dessus pour lui." Et de conclure : "Je suis curieux de voir comment les mecs vont évoluer mais, sur dur, ça va être compliqué pour aller le chercher." Bon courage à ceux qui s’y emploieront.
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