Wimbledon - Après sa défaite face à Carlos Alcaraz, Fabio Fognini le magnifique : "La meilleure façon de saluer le tennis"

Il faut croire qu’il aime ça, les batailles en cinq sets contre les Italiens. Trois semaines après une finale inoubliable contre Jannik Sinner à Roland-Garros, Carlos Alcaraz ne s’attendait sans doute pas à rester plus de 4h30 sur le court lors de son premier tour à Wimbledon (7-5, 6-7 [5], 7-5, 2-6, 6-1). Bien sûr, Fabio Fognini est un joueur absolument insaisissable et on ne sait jamais sur quelle version de l’Italien on va tomber, mais, tout de même, Alcaraz semblait avoir quelques certitudes sur lesquelles s’appuyer pour ne pas tomber dans le piège.

Sauf que ce lundi, c’était Fognini le magnifique avec sa merveilleuse main capable de mettre la balle à peu près partout. "Peu importe si c'est sa dernière année, ses derniers tournois. Le talent de Fabio est immense, a reconnu Alcaraz après la rencontre. Je pense qu'aujourd'hui, il a montré l'un de ses meilleurs tennis. J’ai un immense respect pour lui. Tout ce qu'il a accompli dans sa carrière, ce qu'il a accompli aujourd'hui. J'adore le regarder jouer."

Col relevé jusqu’au menton, Fognini a longtemps joué les toréadors d’un Alcaraz en manque assez net de bonnes sensations. Des amorties un peu longues, beaucoup de fautes directes (62) et un coup gagnant de moins que son adversaire du jour : le numéro 2 mondial a déjoué.

La chaleur suffocante et l’intensité du match ont fini par avoir la peau de Fognini dans un cinquième set où il a vite décroché. "Je dois être honnête, j'ai pleuré dans les vestiaires, a avoué le vétéran de 38 ans. Parce que je ne m'attendais pas à jouer cinq sets contre lui. Je dois être honnête. En arrivant ici, je n'avais aucune attente, car depuis le début de l'année, après ma blessure, je jouais vraiment mal. Je n'ai pas gagné beaucoup de matches."

Battu d’entrée à Stuttgart par Corentin Moutet, à côté de ses pompes lors des premiers tours de Monte-Carlo ou Rome face à Francesco Cerundolo et Jacob Fearnley, incapable de passer le premier tour des qualifications à Roland-Garros, forfait à Melbourne, Fognini vivait une dernière saison éprouvante, loin de ses meilleures années qui lui avaient permis de s’installer dans le top 10 ou de gagner un Masters 1000 (Monte-Carlo) ou d’atteindre les quarts de finale porte d’Auteuil.

Mais toujours un peu cabot, il sait aussi se sublimer quand la scène en vaut la peine comme ce lundi. Il savait qu’il tenait face à Alcaraz une belle façon de faire parler de lui une dernière fois. Le genre de défi à la mesure du joueur qu’il est : "Je pense que c'est probablement la meilleure façon de saluer Wimbledon et peut-être pour le tennis. C'est ce que je pense maintenant. Je suis heureux, c'est sûr. J'ai beaucoup d'émotions en tête."

Sa carrière à Wimbledon s’est terminée par un hommage royal d’Alcaraz et une sortie sous les ovations du public. Un vrai grand moment d’émotions à la hauteur d’un personnage qui, durant plus de 20 ans, n’a jamais laissé indifférent.