Jo-Wilfried Tsonga vers un zéro pointé au Masters?

Jo-Wilfried Tsonga a perdu le match qu'il ne fallait pas perdre. A Bercy, le Manceau a rendu une pale copie face à David Ferrer qui lui a été fatal dans ce tournoi où il se devait de briller avant de finir la saison au Masters. S'il a obtenu sa qualification pour Londres cette semaine, le numéro un français n'a en rien rassuré sur son niveau de jeu. A Paris, Tsonga a même confirmé une statistique inquiétante en perdant, en 2012, une neuvième fois face à un membre du Top 8 mondial... en neuf matches. Un zéro pointé qui n'annonce rien de bon avant de traverser la Manche pour la deuxième année consécutive.

"J'irai à Londres en challenger, assure le finaliste de l'an passé soucieux de décrocher un titre majeur avant la fin de sa carrière. Mais je mérite ma place, j'y vais motivé, détendu et sans pression." Et ses défaites à répétition face aux membres du Top 8 ne le rendent plus nerveux que ça ? "Non. Je n'ai pas d'explication à donner par rapport à cette statistique, mis à part affirmer que tous ceux que j'ai croisés étaient meilleurs que moi. J'aurais pu faire des choses meilleures. Cela ne tient à rien, c'est comme à pile ou face. Le tennis, c'est cyclique." Le problème est qu'il sera le seul joueur dans ce cas là à Londres.

L'inconstance de Tsonga à briller dans les Masters 1000 est une autre donnée importante de sa saison. Jamais le Français n'a réussi à aller plus loin qu'un quart de finale. L'an passé, il avait joué au moins deux demi-finales. Et sur les cinq quarts qu'il joue cette année, il n'a réussi à inscrire qu'un seul set, face à Rafael Nadal à Miami. A Bercy, Tsonga s'est incliné en deux manches face à David Ferrer sans s'être procuré la moindre balle de break sur le service adverse. Ce fut d'ailleurs la même chose au tour précédent face à Nicolas Almagro, à ceci près que deux jeux décisifs sont venus le sauver. Vendredi soir, le numéro cinq mondial ne l'a même pas laissé aller jusque là.

"Ce qui m'a pénalisé, ce sont mes retours. Ferrer a été plus solide et plus consistant que moi. De mon côté, je n'engageais pas les points sur son service, c'est ça qui a fait tourner le match en sa faveur." Conscient du travail à effectuer pour retrouver son brillant niveau de jeu de l'an passé, Tsonga ira donc à Londres dans l'optique de prendre le pouls des meilleurs encore une fois dans une compétition qu'il pourra être fier de jouer... avant de faire table rase du passé. "Je n'ai pas de frustration pour ce match face à Ferrer car je connais mes lacunes", plaide le Français. En attendant, son manque de réussite contre ce qui se fait de mieux sur le circuit va commencer à se faire ressentir au niveau classement : s'il part de Londres sans aucune victoire, il pourrait sortir du Top 8 mondial.

Sa solution ? Retrouver la bonne formule pour éblouir de sa classe le circuit comme il a été capable de le faire. "J'ai plein des possibilités pour faire varier mon jeu. Parfois ça me dessert car j'hésite trop sur le court. Je n'ai pas encore ancré un style de jeu qui m'est propre et qui gêne mes adversaires à chaque fois." Avant d'affirmer comme si on pouvait en douter: "Malgré la proximité du Masters, je rêvais de gagner encore à Bercy..." Clairement, pour le Manceau, 2013 devra être l'année du renouveau. C'est en tout cas ce qu'il espère en ayant choisi Roger Rasheed comme nouvel entraîneur. Car, après une saison 2012 longue et éreintante, le Masters risque de prendre des airs de fêtes de fin d'année.