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Masters Londres: Novak Djokovic au métier

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 12/11/2012 à 10:00 GMT+1

Malmené en demi-finale par Juan Martin Del Potro, Novak Djokovic a puisé dans ses ressources de numéro un mondial pour reprendre l'avantage. Un classique cette saison.

Masters Londres Djokovic

Crédit: AFP

2011 avait été, pour Novak Djokovic, celle du cosmic tennis, expression caractérisant le niveau de jeu exceptionnel atteint lors de ses grandes victoires, notamment à l'US Open. 2012 restera peut-être comme l'année du realistic tennis. De nouveau numéro un mondial, le Serbe a connu une année moins riche en trophées (il ne pouvait pas vraiment faire plus) et moins consistante quant à son niveau de jeu (mais pouvait-il faire mieux?). Plus irréguliers, les onze mois passés ont surtout été marqués par sa capacité à gagner des matches, voire des tournois, en donnant l'impression de chercher ses sensations. Mieux : Djokovic s'est singularisé par une faculté, propre aux champions, à revenir dans les parties mal embarquées, à remporter les jeux et les sets sans toujours donner le sentiment d'être le meilleur sur le terrain.
Exemples lors de ce Masters. Djokovic a débuté le tournoi avec un succès en deux sets contre Tsonga qui ne l'avait pas empêché de dire après coup : "Honnêtement il a été le meilleur joueur", en référence à la première manche, pourtant perdue par le Français. Dimanche, en demi-finale contre Del Potro, le numéro un mondial se débattait dans des draps encore plus sales quand l'Argentin menait un set (6-4) et un break (2-1), tandis qu'il multipliait les signes d'agacement sans pouvoir contester la domination de celui qui s'était offert Federer la veille. Lâché par son service, Djokovic a donné l'impression d'être dans un jour sans, susceptible d'ouvrir à Del Potro sa deuxième finale du Masters après 2009 : jeux de services bâclés, petits cadeaux dans les échanges, choix de jeu énigmatiques, comme cette volonté de jouer entre les jambes après un lob de Del Potro qu'il avait les moyens de contourner au début du deuxième.
Federer : "Del Potro l'avait mis dans les cordes"
"J'ai connu une petite crise, appelons ça comme ça, a reconnu Djokovic. Je ne me sentais pas très bien sur le court. Je cherchais mes sensations et mon rythme. Et dans ces cas-là, quand le contrôle du match vous échappe, physiquement vous y êtes moins." La recette pour s'en sortir ? "J'ai cherché à rester positif, à m'encourager, à me battre sur chaque point, en croyant en mes chances de revenir dans le match" exprime-t-il simplement. Del Potro, invité à disserter sur sa propre fatigue, pour expliquer notamment la rapidité du troisième set, a rejeté l'argument en bloc. "Non, il ne s'est rien passé avec moi. Nole a juste mérité de gagner. Il est numéro un mondial : si vous n'êtes pas hyper constant dans votre niveau de jeu, vous ne pouvez pas gagner. Il s'est remis à jouer les lignes. Son niveau s'est accru et il a fait la différence." "Del Potro l'avait mis dans les cordes, a commenté maître Federer depuis le vestiaire. Mais Novak est revenu et a gagné. Tout le crédit lui en revient." Après la "petite crise" qui a stupéfait l'O2 Arena, Djokovic a déroulé un tennis "parfait" à ses yeux.
Lors de l'un de ces multiples matches où il s'en est sorti au métier cette saison, contre Tsonga à Roland-Garros, Djokovic avait évoqué la simple confiance en ses propres coups pour expliquer sa capacité à serrer le jeu sur les points importants, dessinant le portrait d'un joueur magnifié par l'enjeu plutôt que subissant la pression lors des moments importants. Confiance. L'expression est revenue dans sa bouche, avant la finale. Dans le détail, cette panoplie Djokovic signifie d'abord une énorme dose de concentration. Elle lui a permis, dimanche, de contenir progressivement le service de l'Argentin, puis de se sortir des faiblesses de son propre engagement. Cela signifie aussi un sens tactique irréprochable. "Il y a une parade pour éviter son grand coup droit, c'est d'éviter de jouer dessus, a souri Djokovic, dominé dans les rallyes pendant une heure. En jouant davantage sur son revers au fil du match, j'ai eu plus d'opportunités d'attaquer. J'ai trop joué sur son coup droit au premier set et j'ai été puni."
Djokovic observe aussi qu'il dispute ce Masters "plus frais que les autres années", malgré un calendrier très chargé, signe d'une gestion de son corps et de ses efforts affinée. "Avant des matches contre les top players, c'est très encourageant, cela m'aide à pratiquer un tennis agressif." En ayant converti quatre balles de break sur dix face à Del Potro, Djokovic a enfin confirmé qu'il était le joueur le plus chirurgical du tournoi sur service adverse, avec quasiment une balle de break sur deux converties. Hasard ou coïncidence, il est à ce jour le seul à avoir gagné ses quatre rencontres dans l'édition 2012 : adepte accompli du realistic tennis qui le maintiendra, quoiqu'il arrive lundi contre Federer, à la première place mondiale.
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