Encore un effort et c'est plié pour Nadal

C'était une affaire entendue, quasiment pliée. A la sortie de l'US Open, où il venait de conquérir son 10e titre de la saison, Rafael Nadal possédait une telle marge sur Novak Djokovic que sa première place mondiale en fin d'année paraissait acquise. Ce n'était qu'une question de temps. Ça l'est sans doute encore, mais le temps n'en finit plus. Contre toute attente, l'Espagnol n'est toujours pas assuré de finir sur le trône alors que le Masters se tient cette semaine. Il reste dans une position éminemment favorable mais, jusqu'au bout, la menace Novak Djokovic va planer.

Bien sûr, le Serbe n'a que peu de chances de réussir ce qui constituerait un hold up, compte tenu du fait que Nadal a gagné deux tournois du Grand Chelem contre un pour lui, cinq Masters 1000 contre trois et deux fois plus de tournois (10-5). "Si je devais terminer numéro un, ce serait une incroyable performance et j'en serais très heureux mais, sincèrement, je pense que je suis trop loin et Rafa a fait une saison fantastique, il mérite d'être numéro un", a encore souligné Nole à Bercy la semaine dernière. N'empêche. Quelques jours après, il a soulevé le trophée au POPB et, fort de sa série de victoires cet automne (titres à Pékin, Shanghai et Bercy), il va donc rester dans la course jusqu'au bout.

Djokovic a aujourd'hui réduit l'écart à 1420 points. C'est énorme et probablement insurmontable. Reste que, mathématiquement, ce n'est pas plié. Au maximum, le vainqueur du Masters peut rafler 1500 points à condition de remporter tous ses matches (1). Djokovic dispose par ailleurs d'un "bonus" potentiel supplémentaire avec la finale de Coupe Davis. Une Coupe Davis qui lui a déjà rapporté 310 points cette saison et qui pourrait lui permettre d'en accumuler 225 de plus lors de la finale face à la République tchèque, à condition de remporter ses deux simples ET que la Serbie décroche le titre.

Ça fait beaucoup de si, mais, dans le meilleur des cas, Djokovic peut donc encore glaner la bagatelle de 1725 points d'ici la fin de saison. Pour s'éviter des calculs d'apothicaire jusqu'au bout du bout de cette campagne 2013, Rafael Nadal sait ce qu'il a à faire: gagner deux matches lors de la phase de poules du Masters. Dans ce cas, quoi qu'il arrive, il se placera hors d'atteinte de son rival. Compte tenu du tirage au sort du Masters (il totalise 47 victoires cumulées pour 8 défaites face à Ferrer, Berdych et Gasquet), il n'y a pas de raison que Nadal n'arrive pas à ses fins. Ce serait la troisième fois de sa carrière qu'il terminerait au sommet du classement ATP, après 2008 et 2010. Jamais un joueur n'a repris deux fois le pouvoir en fin d'année après l'avoir cédé. Il a vraiment toutes les cartes en mains pour y parvenir. A priori…