Finale WTA Hambourg - "Atteindre la finale, c'est mon but dans chaque tournoi" : Loïs Boisson, digestion amorcée
ParLoris Belin
Mis à jour 20/07/2025 à 11:21 GMT+2
Loïs Boisson s'est qualifiée samedi pour la première finale de sa carrière en WTA. La Française jouera pour le titre à Hambourg (WTA 250) dimanche contre la Hongroise Anna Bondar, pour ce qui n'est que son troisième tournoi en carrière. La Dijonnaise peut confirmer un peu plus son superbe parcours à Roland-Garros, et s'offrir de nouvelles perspectives pour la suite de sa saison.
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L'hypothèse comme quoi la demi-finale de Loïs Boisson à Roland-Garros ne serait qu'un feu de paille tient de moins en moins. L'incendie s'est en tout cas propagé de la porte d'Auteuil jusqu'à Hambourg. En Allemagne, la Française va tenter d'ouvrir son palmarès sur le circuit principal, dimanche en finale contre la Hongroise Anna Bondar. Sur la terre hambourgeoise, Boisson a déjà réussi un premier défi, celui du jour d'après, alors que son premier passage sur herbe s'était - logiquement - avéré compliqué. Son retour sur terre lui fait reprendre des hauteurs synonymes cette fois de validation, plus seulement d'espoirs.
Sa présence dans le dernier carré du Majeur parisien avait été un rayon de soleil inespéré sur le tennis français, a fortiori féminin. Voilà deux ans qu'aucune Tricolore ne s'était aventurée jusqu'en finale d'un tournoi WTA, et la finale de Clara Burel à Lausanne. Les médisants trouveront sans doute à redire sur le fait que Hambourg n'est qu'un WTA 250. Mais parvenir à digérer cette quinzaine de Roland-Garros et assumer un statut naissant de joueuse à abattre sur ocre n'avait rien de l'évidence.
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Gagner même par vent contraire
A vrai dire, Loïs Boisson n'a pas encore atteint à Hambourg le niveau qui l'avait vu faire tomber Elise Mertens, Jessica Pegula ou Mirra Andreeva quelques semaines plus tôt. Elle avait dû réellement s'employer en huitièmes de finale contre la modeste Allemande Tamara Korpatsch, 156e mondiale, tombée finalement 6-4 au troisième set malgré des crampes. Samedi en demi-finale contre l'Ukrainienne Dayana Yamstremska, Boisson n'a pas franchement fait le jeu et s'est fait une frayeur en passant de 5-3 service à suivre pour clore le match, à 5-6 et éviter une troisième manche de tous les dangers.
"Oui, le deuxième set a été difficile, a-t-elle admis lors de son interview sur le court. J'ai mené 5-3 mais elle a bien joué à ce moment-là. Cela a été dur de rester dans cette deuxième manche, mais j'ai réussi à m'en sortir." L'expérience des matches renversants à Roland-Garros a fait son effet question maîtrise des émotions. Techniquement, Loïs Boisson n'a même pas eu besoin de forcer son jeu, elle l'attaquante audacieuse vue à Roland-Garros et limitée à dix coups gagnants en deux sets par Yamstremska. Boisson n'est plus la petite nouvelle dont on découvre tout. Alors Yamstremska a tenté d'être l'agresseuse. En pilonnant la Tricolore côté coup droit, sa volonté n'a eu d'égal que sa maladresse (36 fautes directes) à vouloir écourter l'échange, bien gênée par la qualité de service de la Dijonnaise.
"C'est difficile parce qu'il n'y a pas beaucoup de rythme contre elle, elle frappe très fort, a expliqué Boisson. On peut se retrouver d'une énorme faute à un coup gagnant. Ce n'est pas facile à jouer, mais c'est comme ça." Trouver la voie quand la dynamique n'est pas en votre faveur, c'est un nouveau test auquel Loïs Boisson a fait face. Et elle l'a passé avec sang-froid, presque comme une briscarde contre une joueuse pourtant plus expérimentée qu'elle. "Je n'étais pas aussi calme sur le court auparavant" a-t-elle assuré en conférence de presse après son succès.
Un test, Boisson en passera un nouveau dimanche, dans une posture inédite. Contre la Hongroise Anna Bondar, 77e joueuse au classement WTA, la Française aura les faveurs des pronostics dans un match à enjeu, même si Bondar est la tenante du titre, alors que Hambourg était un tournoi de niveau inférieur, un WTA 125, l'an passé.
"Loïs est ma favorite" expliquait avant le tournoi Andrea Petkovic, ancienne neuvième joueuse mondiale et ambassadrice de l'épreuve. Je mettrais mon argent sur elle. Oui, elle a perdu prématurément en qualification à Wimbledon, mais je pense que l'herbe est aussi la pire surface possible pour son jeu. Je pense qu'elle est née pour jouer sur terre battue. Son gros coup droit, ses qualités athlétiques, son feeling du jeu sur les breaks… Tout cela joue en sa faveur pour être à l'aise sur terre. Je crois qu'une fois qu'elle aura digéré Roland-Garros et peut-être pris un peu de vacances, elle sera certainement de retour à 100 % à Hambourg."
Déjà aux portes du Top 50
A défaut de vacances, Loïs Boisson s'était astreinte à une reprise sur terre battue à Bastad pour une défaite au deuxième tour contre la Lettone Darja Semenistaja. Le temps de retrouver ses repères du gazon à la terre battue sans doute. Pour son troisième tournoi WTA en carrière (elle avait remporté celui de Saint-Malo en 2024, mais les WTA 125 équivalent à des Challengers), la joueuse de 22 ans est en finale, après son dernier carré à Roland. "C'est génial pour moi, atteindre la finale, c'est le but pour moi dans chaque tournoi, a-t-elle clamé samedi, pleine d'assurance. Je suis très heureuse, on verra demain comment cela va se passer." "Ce sera un match difficile" a-t-elle ajouté en conférence de presse, contre une adversaire face à qui elle a un bilan mitigé (une victoire en finale à Bellinzona, une défaite en demi-finale à Chiasso en Suisse, deux matches sur terre du circuit ITF en 2024).
Cette qualification lui assure déjà une première récompense, et 12 places minimum glanées au classement WTA pour atteindre les portes du Top 50 (51e place). Elle grimperait même au 44e rang en cas de sacre dimanche, devant des joueuses comme Emma Raducanu ou Naomi Osaka. La 32e place synonyme d'une éventuelle tête de série à l'US Open ne serait plus qu'à environ 200 points avant de découvrir la tournée nord-américaine sur dur. Pas mal pour un feu de paille.
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