Le retour de la Reine?

Ce n'est pas un retour, c'est une mise au point à laquelle Kim Clijsters nous a conviés. Une claque portée au niveau du circuit WTA qui souffre de ne pas avoir de patronne... Ou plutôt souffrait, la Belge s'étant appropriée la vedette à Flushing Meadows. Et ce, au nez des soeurs Williams qui avaient pourtant trusté à elles deux la moitié des titres majeurs depuis 2007, soit six sur douze (quatre pour Serena, deux pour Venus)... sans compter les doubles. En battant les Américaines coup sur coup, maman Kim a mis tout le monde d'accord en marchant sur New York et s'appropriant un titre de plus en tournois Grand Chelem qui se sont tant refusés à elle pendant la première partie de sa carrière... (1 titre en 5 finales). "Je n'y crois pas encore, se laissait elle dire en conférence de presse, c'est irréel que je gagne un titre, qui plus est un Grand Chelem, à mon troisième tournoi depuis mon retour. Ce n'était vraiment pas dans le plan (...) L'idée était plutôt de reprendre en douceur sur le circuit pour être prête la saison prochaine. J'avoue que c'est un peu troublant."

Troublant comme son classement mondial : non-classée il y a encore quinze jours, là voici 19e mondiale. La polémique entre Dinara Safina et Serena Williams semblent bien loin. Si elle est toujours N.1 mondiale, la Russe n'a toujours trouvé la réussite qui lui manque pour accrocher une victoire de prestige. Et l'Américaine, montrée du doigt après son éviction houleuse en demi-finale du simple dames, n'est pas dans les meilleures dispositions pour se revendiquer comme la meilleure joueuse du monde à l'heure actuelle. Si les médias américains n'hésitent pas à tancer leur championne pour son mauvais caprice, la WTA a déjà agi en conséquence en la sanctionnant de 10 500 dollars d'amendes pour insultes et menaces sur arbitre et raquette cassée. Son titre en double dames au côté de sa soeur Venus lui a permis de sortir un peu la tête du sac en remerciant ses fans de leur soutien et en s'excusant plâtement sur son site Internet pour ses paroles déplacées, non dignes d'une championne de sa trempe...

Mais Kim Clijsters est-elle prête à briguer la couronne de N.1 mondiale, comme elle l'a déjà fait pendant 19 semaines entre 2003 et février 2006 ? A l'écouter, elle ne se voyait pas si belle si vite. Mais force est de constater qu'elle a travaillé dur dans un seul but : ne pas faire de la figuration. "Après mon succès contre Venus, j'ai compris que je pouvais m'accommoder du rythme des meilleures joueuses. Et après le match contre Serena, j'ai eu un bon feeling parce que je jouais vraiment très bien." (...) "Peut-être que je me connais mieux maintenant et que ça m'aide à gérer mes émotions sur le court." Et de rajouter : "Toutefois, je ne peux pas savoir si je suis une joueuse différente de 2007... il faut que je m'habitue à ça encore... Même dans mes rêves les plus fous, je n'imaginais pas ça. Je suis contente d'être entrée dans l'histoire sur ce plan-là."

Comme les soeurs Williams ont pu le faire, la Belge ne vise pour l'instant que les grands rendez-vous. Après son titre new-yorkais, Clijsters n'a pas de programme précis avant la fin de la saison qui va vite arriver. Son retour tardif ne lui permettra pas de rentrer au classement parmi les huit meilleures mondiales en fin de saison en terme de points... 19e mondiale, elle est actuellement 14e au classement Race (établi uniquement sur cette année) avec 2310 points, à 1000 points de la 8e Vera Zvonareva. Difficile pour elle d'aller de l'autre côté du monde, l'Asie en l'occurrence, pour glaner quelques points en emmenant avec elle sa petite famille. Elle s'est fixé le tournoi du Luxembourg, non loin de sa Belgique natale, comme prochain rendez-vous. Mais rien de plus avant l'année prochaine et l'Open d'Australie, son prochain gros défi en perspective. Le classement, on verra plus tard.