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Route du Rhum : Loïck Peyron (Banque Populaire VII) sur une autoroute, qui pour l'arrêter ?

ParAFP

Mis à jour 05/11/2014 à 19:44 GMT+1

Après trois jours d'une cavalcade effrénée depuis le départ de la Route du Rhum, Loïck Peyron, aux commandes de son "TGV" (trimaran à grande vitesse!) Banque Populaire VII, caracolait seul au monde mercredi en tête de la course, écoeurant ses adversaires.

Loïck Peyron, Banque Populaire VII

Crédit: Panoramic

Qui arrêtera Loïck Peyron sur Banque Populaire VII ? A la lecture des pointages, on peut sérieusement se demander qui en est capable, sauf coup de main de la météo ou avarie majeure du grand trimaran bleu et blanc de 31,50 m. Jour après jour, l'écart se creuse entre le leader, à 2250 milles du but mercredi soir, et ses poursuivants.
Désormais sur l'autoroute des alizés, dans l'ouest des Canaries et cap sur la Guadeloupe, le Baulois accélère, affichant jour après jour des moyennes surréalistes à la barre de son plan VPLP. Le Britannique Robin Knox-Johnston (Grey Power), qui a remporté la première course autour du monde en solitaire et sans escale (Golden Globe Challenge) en 1969 et participe au "Rhum" à bord d'un vieux monocoque Imoca, n'en revient pas. "On se demande bien ce que pensent les marins des navires de commerce en regardant l'AIS (système de positionnement et d'identification des bateaux, ndlr), a-t-il dit: ils doivent penser que Banque Populaire est une nouvelle arme secrète de la marine de guerre!"
"On est en train de faire le break, a pour sa part lâché Peyron. Mes 'collègues de bureau' sont coincés dans une ondulation de l'anticyclone où on est passé in extremis. Les premières 48 heures ont été éprouvantes, pour le bonhomme et pour le bateau. J'ai essayé de faire ma première sieste hier (mardi) matin, mais il m'est difficile de dormir quand le bateau tape à 30 noeuds. Je dors depuis par petites tranches de 10 minutes". "Côté mauvaise nouvelle, et sur un plan plus personnel, je vais avoir l'obligation d'enchaîner les empannages, soit de bonnes séances de +muscu+ à venir, dans une belle salle de sport avec vue sur mer, a-t-il plaisanté. On commence dès ce soir, avec hissage du grand gennaker. J'ai fait des 'checks' dans tous les coins. Je m'organise comme un jeune célibataire dans son petit studio..."
Inoxydable Joyon
Derrière Peyron, Yann Guichard, à la barre de Spindrift 2 (40 m de long) pointait à 155,3 milles derrière, et l'inoxydable Francis Joyon (Idec Sport) était en embuscade à 211,9 milles, à l'affût de la moindre sortie de route devant lui. Yann Eliès (Paprec Recyclage) a pour sa part connu plusieurs heures difficiles. "Vers 18h00 mardi soir, j'ai eu des problèmes électroniques à bord qui m'ont obligé à ralentir, a-t-il raconté. J'ai perdu deux heures à naviguer en mode compas et à bricoler à l'intérieur pour trouver d'où cela venait. Une déferlante a arraché ma casquette tribord (pare-brise qui protège le poste de barre des embruns, ndlr), j'ai dû refixer un bas hauban qui s'était 'fait la malle' et j'ai cassé une bosse de ris que j'ai dû réparer pour pouvoir renvoyer de la toile".
"Et comme la loi des séries continue, je me suis pris un filet de pêche cette nuit et j'ai dû faire une marche arrière pour m'en dégager, a poursuivi le skipper breton (7e). Le moral est bon mais je suis en déficit de sommeil". Dans la catégorie des monocoques de 60 pieds (18,28 m) Imoca, François Gabart (Macif), aussi impérial que Peyron dans sa classe, était toujours en tête mercredi soir. Il devançait Jérémie Beyou (Maître Coq) et Marc Guillemot (Safran). Beyou s'est lui aussi offert une petite séance de gymnastique mercredi en montant à mains nues le long de son étai (câble qui tient le mât sur l'avant) pour neutraliser les lambeaux d'une voile d'avant déchirée qui menaçait tout le gréement de son bateau.
"Il a fait ce que personne ne fait jamais parce que tu te fais complètement balader! C'est dangereux, ça demande une puissance rare dans les bras et un sacré mental. Il avait les bras en feu. Il est fatigué mais va maintenant pouvoir se reposer et reprendre sa course", a commenté Erwan Steff, directeur technique de l'équipe.
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