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Route du Rhum – Vainqueur en 2018, Francis Joyon encore et toujours en embuscade

ParAFP

Mis à jour 01/11/2022 à 09:49 GMT+1

ROUTE DU RHUM 2022 - Insatiable et philosophe, Francis Joyon (Idec Sport) sera, après son triomphe en 2018, de nouveau au départ de la Route du Rhum dimanche avec l'espoir de l'emporter. Si le skipper de 66 ans reste déterminé, il devra répondre aux interrogations liées à son bateau vieillissant et confronté à ceux de dernières générations.

Francis Joyon en 2022.

Crédit: Getty Images

Une chose est sûre, Francis Joyon reste lucide. "Le seul moyen d'avoir une chance de gagner, c'est de participer. Je n'en ai ni plus, ni moins, que la dernière fois", explique à l'AFP Joyon, 66 ans, qui participera pour la huitième fois à la "reine des transats". "C'est un événement incontournable. Quand on sait toutes les belles histoires qui sont nées sur cette course, on se sent privilégié d'être sur la ligne de départ", raconte le marin début octobre, lors d'une navigation près de son port d'attache à La-Trinité-sur-Mer (Morbihan).
La Route du Rhum, dont la première édition s'est tenue en 1978, est une transatlantique en solitaire qui a lieu tous les quatre ans et qui part de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) pour rallier Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Depuis 1990, Francis Joyon a participé à certaines de ces "belles histoires". Mais il a dû attendre 2018 pour s'imposer, à 62 ans, après un duel d'anthologie avec François Gabart, fixant au passage le nouveau temps de référence de l'épreuve (7 jours, 14 heures, 21 min et 47 sec).

"Fiable et puissant"

Pour gagner, "il faut une bonne météo, que le skipper n'ait pas de coup de mou et un bateau sûr", détaille simplement ce compétiteur hors pair d'une voix douce, tranchant avec sa carrure imposante. Joyon naviguera sur un trimaran Ultim (32 mètres de long) construit il y a 16 ans, qui lui a permis de gagner le "Rhum" mais aussi d'établir plusieurs records, dont celui du tour du monde en équipage en 2017 (40 jours et 23 heures).
Sur la ligne de départ, il sera confronté à des skippers plus jeunes comme Gabart (39 ans), Armel Le Cléac'h (45 ans) ou encore Charles Caudrelier (48 ans) barrant des Ultims de dernière génération, "volant" sur l'eau grâce à leurs foils, ces appendices latéraux permettant de filer à vive allure. De quoi l'inquiéter ? "J'ai eu la chance de naviguer sur le bateau de François Gabart (SVR Lazartigue) fin septembre et il était absolument magique. Je suis curieux de voir si, au large et dans des conditions difficiles, mon bateau peut encore tirer son épingle du jeu", s'interroge Joyon.

Question de survie

Son voilier ne peut pas voler, mais "il est fiable et puissant". Joyon estime que ses six ans d'experience à la barre du même trimaran peuvent faire la différence. "Il y a toujours à apprendre, mais là ça y est je crois que je l'ai bien en main", résume-t-il. Pour le skipper, la Route du Rhum, "ce n'est pas de la performance pure, car on part à une période où il y a des dépressions dans l'Atlantique nord qu'il faut franchir". "Dans ces moments-là c'est davantage une question de survie", analyse-t-il.
Le marin sexagénaire n'a pas envie de rallier la nouvelle génération à bord des bateaux volants, pour des raisons écologiques notamment. "Je suis sensible à ce qu'il se passe sur la planète. Après seize ans sur l'eau, on peut dire que ce bateau a amorti son bilan carbone. C'est une petite satisfaction qui permet d'être serein au départ et aussi pour la suite", dit-il.
Voilà des années qu'il vogue sur toutes les mers de la planète, mais Joyon n'est pas lassé du large. Cette 12 édition du Rhum ne sera a priori pas son dernier coup d'éclat. "On a un gros programme au printemps, mais je n'en dirai pas plus pour l'instant", annonce-t-il facétieusement.
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