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Pas de toilettes, sommeil difficile, fourchettes interdites: comment vit-on pendant The Ocean Race ?

Eurosport
ParEurosport

Publié 07/01/2023 à 15:32 GMT+1

Au moment d'aborder The Ocean Race, il y a beaucoup d'inconnues, même pour une spécialiste comme Annie Lush, qui a déjà participé à deux éditions de la course. La navigatrice britannique se prépare à embarquer à bord de GUYOT environnement, l'IMOCA skippé par le français Benjamin Dutreux avec l’Olympien et champion du monde de Star Robert Stanjek à bord. Elle éprouve quelques inquiétudes.

Annie Lush | Charles Drapeau / GUYOT environnement - Team Europe

Crédit: Other Agency

"Ces IMOCA sont très différents des VO65", affirme Annie Lush. "Je veux dire, d'une certaine manière, ils sont moins physiques parce que tu ne te fais pas fracasser par les vagues chaque seconde où tu es de quart. Mais si tu navigues sur un foil dans les vagues, tu ne peux pas te déplacer à bord. Ce n'est tout simplement pas prudent. Le bateau saute dans tous les sens, tombe violemment des vagues, c'est insensé. Tu ne peux pas vraiment faire grand-chose." Par "pas grand chose", Annie entend à peu près "rien". Les bases de la vie quotidienne.

"On fait de son mieux pour dormir"

"C'est très difficile de dormir. Les bruits qui proviennent du bateau sont horribles. Nous avons une bannette, mais c'est mieux de dormir sur le sol. Lorsqu'on foil, on veut être le plus bas possible dans le bateau. On s'allonge sur un pouf, bien que nous ayons maintenant des matelas de luxe ! Merci à la copine de notre skipper qui est une vraie spécialiste en voilerie. Les matelas sont devenus de plus en plus épais avec le temps, et ils sont assez lourds, donc on ne les autoriserait jamais sur un VO65. Mais nous n'en avons besoin que de deux et cela vaut la peine pour le confort. On s'allonge, les pieds calés contre la cloison, et on fait de son mieux pour dormir. Mais c'est assez difficile parce qu'on a l'impression que le bateau va exploser en permanence et qu'il y a un million d'alarmes différentes qui se déclenchent. Je n'ai jamais emporté d'écouteurs ou de technologie à bord, pas de musique, pas de films, parce que je voulais toujours être attentive à ce qui se passait sur le pont du VO65. Mais sur l'IMOCA, je pense qu'il faut se forcer à faire la sourde oreille. Tous les skippers IMOCA semblent porter des bouchons d'oreille, alors peut-être que je vais devoir changer ma façon de penser à ce sujet."
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The Ocean Race : "Ce qu'on veut avant tout, c'est rester en vie"

"Nous avons interdit les fourchettes à bord"

"Manger va être un défi, parce que tu dois préparer la nourriture et faire bouillir l'eau. Et faire passer l'eau de la bouilloire dans le sachet, c'est vraiment effrayant. Nous avions l'habitude de préparer la nourriture dans une grande marmite, mais ça n'arrivera pas, quelqu'un finirait par se brûler gravement. Même mettre l'eau de la bouilloire dans le sachet va être dangereux. Et une fois que c'est fait, mettre la nourriture du sachet dans la bouche devient aussi difficile. C'est pourquoi nous avons interdit les fourchettes à bord, car il serait trop facile de s'embrocher."

"Comme si tu étais face à une lance à incendie"

"Je travaille sous le pont et n'ai pratiquement pas besoin d'aller sur le pont. Je pourrais rester en bas pendant presque toute la course, et simplement rester en pyjama ! Ou peut-être en T-shirt et en short. Sauf que je pense que cela serait une erreur de débutante. Le problème, c'est que de temps en temps, on a envie de sortir à l'arrière du bateau pour regarder les voiles et voir comment elles sont réglées. C'est difficile à faire de l'intérieur. Même si tu sors la tête un moment, c'est comme si tu étais face à une lance à incendie. Il est donc préférable de porter une sorte de combinaison sèche, mais il peut vite faire très chaud à l’intérieur du bateau. Il n'y a pas de réponse facile."

Comment, vous savez...

Il n'y a pas de ceinture de sécurité sur les toilettes. En fait, il n'y a pas de toilettes. "Donc... nous avons un seau, et j'ai plus ou moins trouvé comment le caler, mais c'est vraiment un problème. J'ai envoyé un WhatsApp aux autres femmes de la course et j'ai demandé : "Qui a trouvé une solution ? Rien en retour, personne n'a de réponse. Bref, il semble que nous allons être assises sur un seau, à environ un mètre de la personne qui conduit le bateau. J'ai donc pensé à apporter un petit rideau de douche avec moi et à l'attacher autour de moi, vous voyez ? Ou peut-être mettre un masque sur mon visage pour qu'ils ne puissent pas me voir ? Je dois admettre que je suis vraiment jalouse des garçons dans ce domaine. Ma plus grande peur, c'est... est-ce que je vais être celle qui, alors que nous sautons une vague, fait tomber le seau ?"
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Plus qu'une course, une épreuve pour sensibiliser et protéger les océans

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