THE OCEAN RACE - "Ça va être vraiment passionnant" : pourquoi cette 5e étape s'annonce cruciale

Le suspense est à son comble. Ils sont trois bateaux à se tenir en un petit point avant cette cinquième étape de The Ocean Race (Team Holcim – PRB avec 19 points, 11th Hour et Malizia avec 18). Et Biotherm, qui pointe à six longueurs du leader, n'a pas dit non plus son dernier mot. La mésaventure du Team Holcim-PRB, qui a dématé lors de la dernière étape, a relancé cette course autour du monde avec escales, unique dans le monde de la voile. Et tout reste à jouer pour la victoire finale. "En termes de temps, on a fait plus de la moitié de la course. En revanche, en termes de points, il reste encore 50% des coefficients. Il faut l'avoir en tête. Par expérience, je sais que ce dernier sprint européen est très important", prévient Kevin Escoffier, le skipper de Holcim-PRB.

S'ils ne seront que quatre au départ alors que Guyot Environnement s'active pour récupérer un mat et essayer de reprendre la course lors d'une des étapes suivantes, cette cinquième étape s'avère décisive à plus d'un titre. Pour cette transatlantique entre Newport et Aarhus qui va imposer aux bateaux de contourner les îles britanniques par le nord, les points comptent notamment double. "Cette étape est très importante. C'est la seule qui compte double sur The Ocean Race. Le premier qui arrive à Aarhus gagnera donc dix points", remarque encore Kevin Escoffier. "On n'a pas le droit de se rater", complète Charles Caudrelier, le double vainqueur de l'épreuve qui rejoint Team Holcim-PRB pour cette manche.

Si les bateaux ont déjà dû affronter de nombreux défis pour se défaire des mers du sud par exemple ou échapper aux caprices de l'anticyclone Sainte-Hélène, cette transatlantique ne va pas non plus être une croisière de vacances. "C'est une étape rapide mais qui n'est pas simple. Passer par le nord des îles britanniques, on ne le fait pas souvent. Et ça change vraiment la donne", annonce Kevin Escoffier avant d'enchaîner : "C'est même une étape très compliquée. Il faudra à la fois allier la vitesse sur l'Atlantique et la technicité au départ et à l'arrivée. Ça va être vraiment passionnant et c'est aussi pour cela qu'elle compte double".

Les pièges s'annoncent ainsi nombreux pour les concurrents. "Sur une étape comme celle-ci, il faut souvent réussir à sortir en tête de la rivière à New Port car tout peut se jouer au départ, nous explique encore Kevin Escoffier. Si un front froid traverse l'Atlantique et qu'on est les premiers à récupérer ce front, on peut générer une grosse avance. Mais elle peut aussi fondre comme neige au soleil à l'arrivée en l'Europe. Il y aura aussi des glaces car à cette période de l’année le courant du Labrador amène toujours des glaces le long de Terre-Neuve".

Pour ne rien arranger, les vagues générées par le Gulf Stream peuvent être difficiles à traverser. Et ce n'est pas fini : "Après, au nord de l'Europe, il y a les plateformes pétrolières et les champs d'éolienne, donc c'est une étape très technique", précise le skipper malouin. Il n'y aura donc pas de répit. Et pour des équipages usés par les épreuves déjà rencontrées, c'est un défi en plus. "On croit toujours que cette course se termine comme on approche de l'Europe. Mais en fait, c'est toujours là qu'elle se joue depuis trois éditions", annonce Charles Caudrelier. "Ce sont des étapes clefs. Et c'est là où les équipages craquent, notamment physiquement."