THE OCEAN RACE - "Il y a un risque réel" : les attaques d'orques, un danger à prendre en compte

En passant au large de Gibraltar pour rentrer dans la Méditerranée, les concurrents de The Ocean Race vont passer dans une zone, où les attaques d'orques se multiplient ces dernières années. Depuis 2020 et alors que le nombre "d'interactions" est passé à 207 en 2022, les cétacés s'en prennent souvent aux voiliers. Au point de devenir "un sujet" sur The Ocean Race.

Biotherm, tappa 3 giorno 21, The Ocean Race 2023

Crédit: From Official Website

Cela fait quelques années maintenant que le monde de la voile en entend parler. Et The Ocean Race ne peut ignorer le danger avant de se rendre sur la zone. De quoi parle-t-on ? Des attaques d'orques contre des voiliers. Elles se multiplient au large des côtes du Portugal et l'Espagne et plus précisément face à l'entrée de la Méditerranée, entre Cadix et Tanger. "Il y a un risque réel. Il y a eu plusieurs cas. Et ça peut faire des dégâts sur les bateaux", nous confiait à La Haye Benjamin Dutreux, le skipper de Guyot Environnement – Team Europe qui a été contraint d'abandonner après le terrible incident avec 11th Hour au départ de cette septième étape.
Les équipages de cette édition de The Ocean Race ont conscience du danger. "On n'a pas envie d'abîmer nos bateaux. Et pas envie de vivre ça. Certains parlaient même d'amener des safrans de secours", expliquait encore Benjamin Dutreux. Et si le sujet est revenu régulièrement sur la table à La Haye, c'est que la menace est réelle. En mai dernier, la flotte d'Ocean Fifty présente sur les lieux pour le Pro Sailing Tour a ainsi vu deux de ses bateaux se faire secouer par des orques. Sans dommages majeurs. Mais pas sans quelques frayeurs.
C'est devenu malheureusement assez courant dans ces eaux, où se trouve l'une des proies favorites des orques : le thon rouge. Depuis 2020 et les premières attaques, ces "interactions", terme employé par les spécialistes et les autorités, n'ont fait qu'augmenter. En 2022, le site GT Orca en a répertorié 207 ! A chaque fois, le mode opératoire est le même. Les orques s'approchent à plusieurs d'un bateau, généralement un voilier. Et se mettent à pousser ou à donner des coups notamment dans le safran au point parfois de le détruire.
Si les scientifiques se demandent encore si les cétacés cherchent à jouer avec les voiliers ou à les attaquer, les conséquences peuvent être sérieuses, un navire a même coulé en janvier dernier suite à une rencontre avec des orques. A l’heure de boucler leur tour du monde, les marins de The Ocean Race préféreraient évidemment éviter ce genre de confrontations pour se concentrer uniquement sur le sportif. Mais leurs trajectoires risquent de les amener proche de ces zones fréquentées par les orques.
"La direction de course est en train de parler de zones d'exclusion pour qu'on puisse s'écarter des endroits où il y a eu le plus d'attaques, nous confiait encore Benjamin Dutreux. Au fur et à mesure de la course, ils se laissent la liberté de pouvoir adapter cette zone. Ils essayent d'en savoir plus. Le but est de ne pas faire rentrer les bateaux dans cette zone, quitte à faire un détour, pour éviter les orques. Après s'il y a du vent et qu'on passe à 10, 15 ou 20 nœuds de vitesse, je pense que les concurrents risquent de ne pas être embêtés. Mais si le vent est plus faible…" Une éventualité que tout le monde aimerait ne pas avoir à prendre en compte.
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