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Ça casse dans l'Indien

ParAFP

Publié 17/12/2008 à 16:00 GMT+1

L'Océan indien, fidèle à sa réputation de mer la plus difficile du monde, a décimé en quelques jours la flotte du Vendée Globe, éliminant deux leaders en 24 heures et laissant aux commandes, mercredi matin, un quatuor mené par le flamboyant Michel Desjoye

Eurosport

Crédit: Eurosport

"L'Indien n'avait pas déterré la hache de guerre, pourtant beaucoup y ont laissé des plumes!", commentait laconiquement "Mich Desj", nouveau leader revenu du diable vauvert, dans son mail du petit matin, mercredi: "Deux mâts, une quille, autres safrans, dérives, et autres bobos inavouables, que sais-je encore ? Donc la question du jour est: le "Paciflic" sera-t-il le juge de paix, de sagesse et de sérénité ?".
La violence de la tempête, la peur de la casse, le stress, inspirent en tous cas les métaphores guerrières: "L'aventure vient, depuis quelques jours, de se transformer en combat au corps à corps", écrivait Yann Elies quelques heures avant Desjoyeaux. "L'Indien, l' Apache, le Mohican est un valeureux guerrier. Et les pauvres cow-boys que nous sommes avons sous-estimé l'instinct sauvage de cet océan (...) Le champ de bataille laisse, à la lumière de l'aube, apparaître des monocoques mutilés et des marins groggy".
Le "Grand Sud", comme l'appellent respectueusement les skippeurs, a déjà réclamé son droit de passage aux aventuriers de ce tour du monde en solitaire sans escale, et l'addition est lourde: deux leaders consécutifs mis hors course, Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac) lundi matin, qui s'est dérouté vers le nord pour tenter d'aller réparer une avarie de safran dans des eaux plus calmes, et Mike Golding (Ecover), contraint à l'abandon après un démâtage vingt-quatre heures plus tard. Cinq abandons au total depuis l'entrée dans l'Indien.
Quatre pour la gagne
Alors que douze bateaux étaient encore groupés voici une semaine, le peloton de tête est réduit à quatre skippeurs: Desjoyeaux (Foncia), vainqueur du Globe en 2001, Jean Le Cam (VM Matériaux), deuxième en 2005, Roland Jourdain (Veolia Environnement), qui en est à sa troisième participation, et Sébastien Josse (BT), le plus expérimenté et le plus aguerri des marins de la génération des trentenaires, qui dispute son deuxième Vendée Globe. Les autres, en raison d'ennuis mécaniques, d'erreurs de navigation ou simplement par incapacité ou refus de tenir le rythme, sont relégués à plus de 250 ou 300 milles.
"Bilou" Jourdain, qui a déjà abandonné deux tours du monde dans l'Indien sur casse mécanique, tient le coup, mais maugrée: "Il faut suivre le rythme mais moi, ça ne me plait qu'à moitié (...) Il m'énerve cet Océan Indien. Je fais avec parce qu'on est obligé d'y passer mais c'est vrai qu'il y a des mers croisées qui sont difficiles pour les bateaux". Les marins parlent de mer croisée après un changement brutal de direction du vent, lorsque les vagues mettent plusieurs heures à se remettre dans le sens du vent. Cette situation, où le vent et la mer s'affrontent, est celle qui soumet les bateaux aux chocs les plus violents et favorise la casse.
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