Peyron devant

Voilà un peu plus de 24 heures que la course s'est élancée et pourtant il s'est déjà passé bien des choses sur la sixième édition du Vendée Globe. Après la succession des pannes et des avaries en tout genre, la tempête s'est abattue sur la flotte au large du Golf de Gascogne. Kito de Pavant (Groupe Bel) et Yannick Bestaven (Aquarelle.com) ont été plus touchés que les autres par le grain qui sévit actuellement dans l'Atlantique Nord. Victime l'un comme l'autre d'un démâtage, ils sont cependant tous deux sains et saufs. "Le mât est cassé ainsi que la bôme et l'un des outriggers. Groupe Bel était alors à 260 milles (480 km) des Sables-d'Olonne", a expliqué l'équipe technique de Kito de Pavant dans un communiqué. "Le skipper a prévenu la direction de course de son abandon. Après avoir dégagé le mât et les voiles, il fait route vers l'Est" pour regagner la terre.

Auparavant, cinq autres bateaux ont été contraints pour des raisons diverses de rebrousser chemin et de rentrer aux Sables d'Olonne pour réparation. Les Suisses Dominique Wavre (Temenos/panne informatique) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), qui a percuté un cargo, avaient été les premiers dimanche à faire demi-tour. Les Français Michel Desjoyeaux (Foncia/problèmes électriques) et Jean-Baptiste Dejeanty (Maisonneuve) en raison d'une avarie de panneau de pont, et enfin le Canadien Derek Hatfield (Algimouss-Spirit of Canada/problèmes électriques) leur ont emboîtés le pas lundi.

Pour "Mich Desj", vainqueur aux Sables en 2001, qui faisait figure de favori au départ, c'est un véritable coup dur. Le skipper de Foncia ne devrait en effet être en mesure de repartir que demain en début d'après-midi, soit avec un retard de 48 heures sur le reste de la flotte. Mais dans son malheur, ce malchanceux de la première heure bénéficiera peut-être d'un coup de pouce du destin avec une fenêtre météo différente de celle de la tête de course qui pourrait peut-être lui permettre d'envoyer davantage de toile et de recoller progressivement.

Sur cette mer déchainée, l'expérimenté Loïck Peyron (Gitana Eigthy) semble à son affaire. Au pointage de 20 heures, lundi, c'est lui qui prend le commandement de l'épreuve au précédent leader Marc Guillemot. Deuxième aux Sables en 1990, le Baulois, triple vainqueur de la Transat Anglaise, connaît ce type de conditions. Premier à avoir viré de bord, Peyron met désormais le cap plein Sud avec une courte avance de 6 milles sur Sébastien Josse (BT) et Roland Jourdain (Véolia). Guillemot, désormais 4e, se veut prudent au milieu de creux de près de 7 mètres : "Ça cogne, ça mouille", a-il expliqué. "A chaque fois que ça cogne, on se demande si quelque chose va casser, parce que c'est vraiment violent. Ce n'est ni de tout repos ni de tout confort" , conclut-il. Pas sûr que la nuit qui s'annonce avec des rafales de vent prévues à plus de 55 noeuds lui permette de retrouver tout de suite sa sérénité.

1. Loïck Peyron (Gitana Eighty), à 23 466,3 milles de l'arrivée
2. Sébastien Josse (BT), à 6 milles du leader
3. Roland Jourdain (Veolia Environnement), à 6,1 milles
4. Marc Guillemot (Safran), à 6,3 milles
5. Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac), à 6,7 milles
6. Armel Le Cléach (Brit Air), à 8,3 milles
7. Vincent Riou (PRB), à 10,6 milles
8. Jérémie Beyou (Delta Dore), à 12,7 milles
9. Alex Thomson (Hugo Boss), à 15,4 milles (ndlr: il a fait demi-tour depuis)
10. Jean Le Cam (VM Matériaux), à 17,8 milles