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Yannick Bestaven, vainqueur du Vendée Globe : "J'y ai toujours cru, mais à quelle place ?"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 28/01/2021 à 09:57 GMT+1

VENDEE GLOBE - A son arrivée victorieuse, jeudi matin aux Sables-d'Olonne, Yannick Bestaven (Maître Coq IV) a souligné à quel point l'édition 2020-2021 du tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, avait été une lutte indécise, de tous les instants, pour garder sa place dans un peloton de tête très concurrentiel. Et l'emporter finalement avec un écart de 2h30.

Yannick Bestaven (Maïtre CoQ IV) à l'arrivée aux Sables-d'Olonne le 28 janvier 2021

Crédit: Getty Images

Une étrange et belle histoire avec le Vendée Globe. Yannick Bestaven n'avait pas dépassé le golfe de Gascogne, victime d'un démâtage lors de sa première participation, en 2008, et jeudi au petit matin aux Sable-d'Olonne, il a bouclé sa circumnavigation en vainqueur sans avoir franchi la ligne le premier. Après plus de 80 jours de mer, le marin a fait exploser les fumigènes et a été dignement salué par Charlie Dalin et Louis Burton, respectivement deuxième et troisième, en nouveau membre du club très select des lauréats de "l'Everest des mers", qui aura bien mérité son nom lors de cette 9e édition. Car cette année, le grand Sud n'a pas manqué à sa réputation et la solidarité l'a poussé à se dérouter sur la zone du naufrage de Kevin Escoffier, à la mi-décembre. Ce qui lui a valu une compensation en temps de 10h15 qui s'est avérée décisive au bout du compte.
Lors de cette grande première autour du monde, le skipper de Maître CoQ IV a eu son lot de doutes, ces heures de solitude, jusqu'à percevoir les lumières de la cité portuaire du sud de la Vendée, puis ses proches, son équipes de 300 bénévoles de la course, masqués et distanciés, venus braver le froid pour l'accueillir en pleines restrictions sanitaire dues à la pandémie de Covid-19, qui aura fait de cette 9e édition un événement particulier de plus dans le monde du sport. Au départ des Sables-d'Olonne déjà, le 8 décembre, peu avait pu approcher les héros en quête de défi en solitaire.

Bonne option dans le golfe de Gascogne

C'est donc un petit choc qu'il a ressenti en voyant le comité constitué pour lui, avant 5h du matin. "On passe de la solitude totale à cette fête, ces lumières, ces gens qui sont là malgré le contexte compliqué, a-t-il déclaré, après un mano a mano quotidien avec ses rivaux. C'est un bonheur, je réalise pas encore ce qu'il se passe, je suis toujours dans ma course, alors que c'est terminé. C'est un rêve d'enfant qui se réalise (...) Ça a été impressionnant ce Vendée Globe, ça n'a pas arrêté de faire le yoyo, c'est toujours revenu par derrière, c'était pas bon d'être premier en fait, quand moi j'étais premier, je me suis fait reprendre, là Charlie (Dalin) je lui ai repris les heures suffisantes pour passer devant, avec le temps de compensation."
Dans les dernières heures, le golfe de Gascogne lui a finalement rendu la politesse qu'il n'avait pas eue treize ans plus tôt. Dans cette zone réputée pour ses coups de tabac, ses vents violents, son trafic, l'ingénieur de formation de 48 ans a fait un choix payant. "Le nord du golfe de Gascogne, c’était l’option qui convenait le mieux à mon bateau et aux voiles qu’il me restait, a-t-il expliqué. Il fallait que j’aille chercher les deux fronts dépressionnaires."
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Charlie Dalin (Apivia) félicite Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) à l'arrivée du Vendée Globe le 28 janvier 2021

Crédit: Getty Images

"Une régate à l'échelle planétaire"

Pendant ces 80 jours, le classement n'a cessé d'évoluer, faisait croire le meilleur à une petite dizaine de navigateurs, plus le pire quelques heures plus tard, à coups de chassés-croisés incessants. Yannick Bestaven a conscience d'avoir raflé la mise sans avoir fait le plus souvent la course en tête comme Charlie Dalin, qui a occupé la position de leader 60% du temps.
"J’y ai toujours cru, mais à quelle place ?, a avoué le 8e homme au palmarès de l'épreuve. J’ai cru gagner au cap Horn, puis j’ai cru que si je terminais 25e, ce serait déjà bien. On a beaucoup préparé ce Vendée Globe, je savais que j’avais un bateau fiable et j’ai pu tirer dessus."
"On n'a pas chômé, ça a été une régate à l'échelle planétaire, a-t-il résumé. Ça a souvent été très serré, c'est encore très serré, quand on voit le nombre de bateaux qui arrivent dans le Golfe de Gascogne là en quelques journées, c'est énorme, c'est du jamais vu, c'est historique (...) Le Vendée Globe, c'est dur, on croit avoir pensé à tout, tout imaginé et on doit aller chercher des ressources bien profondes en soi."
Ce Vendée Globe restera effectivement dans l'Histoire pour s'être transformé en régate géante pendant 80 jours, faisait accéder l'épreuve de référence en solitaire à un nouveau statut.
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