Groupama 4 ne renonce pas

Groupama 4 a rejoint Punta del Este au moteur, pénétrant dans le port à 03h55 GMT (05h55 heure française). Les escales techniques sont autorisées par le règlement de la course mais ne peuvent pas durer moins de 12 heures.

Il faudra sans doute plus de temps à l'équipe française pour établir un gréement de fortune susceptible de propulser Groupama 4 jusqu'à Itajai, terme d'une 5e étape commencée le 18 mars à Auckland (Nouvelle-Zélande).

Franck Cammas et ses dix équipiers ont récupéré les voiles et les morceaux du mât, cassé sous la première barre de flèches, à une dizaine de mètres au-dessus du pont.

Une fois équipé de son gréement de fortune, Groupama 4 devra rejoindre le point précis où il a annoncé qu'il suspendait sa participation à la course, à une soixantaine de milles des côtes uruguayennes. Il ne lui restera plus qu'à espérer un peu de vent (mais pas trop) pour rejoindre Itajai, distant d'environ 650 milles.

L'objectif, c'est de finir 3e de cette étape, derrière l'Américain Puma (Ken Read), en tête jeudi, et l'Espagnol Telefonica (Iker Martinez), leader du classement général provisoire et pointé à une soixantaine de milles dans son sillage à 15h00 heure française.

Un seul concurrent peut menacer ce scénario: le Néo-zélandais Camper (Chris Nicholson), immobilisé depuis plusieurs jours dans le port chilien de Puerto Montt pour réparer sa coque endommagée dans le Pacifique sud.

Camper, 3e au général, compte reprendre la course vers Itajai ce week-end. Mais il est, lui, à plus de 3.000 milles de l'arrivée, via le redoutable cap Horn. Le podium est donc à la portée des Français.

La Volvo Ocean Race est une course aux points. Le vainqueur d'une étape océanique, comme celle en cours, remporte 30 points, le 2e 25, le 3e 20, le 4e 15, le 5e 10 et le 6e 5. Au départ d'Auckland, Groupama 4 (107 points) occupait la 2e place du classement général provisoire de la course, derrière Telefonica (122). Camper (104) était 3e.

Si Groupama 4 finit 3e à Itajai et Camper 4e, le voilier français conserve sa 2e place au classement général avec 127 points (107 + 20). Dans le cas contraire, il n'en totalise que 122 (107 + 15) et Camper 124 (104 + 20): les Kiwis repassent devant les Français.

"L'équipe technique va nous rejoindre à Punta del Este et trouver le moyen de faire ce gréement de fortune, a déclaré Cammas. Ce sont 20 points à prendre et on essaye de s'accrocher à cet espoir. C'est un bel espoir. On va tout faire pour".

"Dans notre malchance, on a une chance, a ajouté le skipper. La terre n'était pas loin. Ça aurait pu nous arriver il y a 10 jours au milieu du Pacifique. Ça aurait été beaucoup, beaucoup moins drôle".

Touché -surtout au moral, car le voilier français était en tête de la flotte lors de son démâtage- mais pas du tout coulé. La route est encore longue jusqu'à l'arrivée de la course le 7 juillet à Galway (Irlande), puisqu'après Itajai, les monocoques VO70 (21,50 m) feront escale à Miami (Etats-Unis), Lisbonne et Lorient (Morbihan).