Euro féminin - A un an des Jeux olympiques, les Bleues poursuivent leur progression

Sur un simple plan comptable, l'équipe de France n'a pas "progressé" par rapport à l'Euro 2021 (7e place, meilleur résultat depuis 1987). Seulement, à Florence, les Bleues auraient pu aller encore plus loin avec un coup de main du destin. "Dommage qu'on soit tombées contre l'Italie chez elle en quarts", regrettait Helena Cazaute, battue 3 sets à 0 en quarts face à la meilleure équipe d'Europe.

La frustration était loin d'être le seul sentiment dans les yeux de cette courageuse équipe de France, auteure d'une magnifique phase de poules. Mais aussi d'une réelle opposition face aux Transalpines, dont le score reflète d'avantage l'écart existant toujours entre les deux nations qu'une humiliation pour les Bleues. "On retient notre beau parcours. Le chemin est encore long. On espère qu'on pourra rivaliser l'an prochain face à ces équipes-là. On a vu contre les Pays-Bas qu'on pouvait en accrocher. Ce (mardi) soir, c'est un peu plus délicat mais on peut être fières de nous, on n'oublie pas ce qu'on a fait cet été. Il y a beaucoup de positif", poursuivait la capitaine au micro de L'Equipe.

Amandha Sylves, Lucille Gicquel et toute la troupe n'ont pas à rougir de leur parcours et de leur superbe année, sans doute la meilleure de l'histoire de la sélection. Globalement depuis 2018 et l'arrivée du coach belge à la tête de l'équipe, les Françaises ne cessent de progresser avec un pic réel depuis 2021.

Classée aujourd'hui à la 20e place mondiale, l'équipe de France n'a plus grand-chose à voir avec la sélection de la période compliquée pour le volley-ball féminin, absente deux fois aux Euros 2015 et 2017. Avec Emile Rousseaux, les joueuses ont même signé le premier succès de la sélection en 2022 avec un titre en Ligue européenne.

Un titre qui a qualifié l'équipe de France en Challenger Cup, prestigieuse compétition de deuxième zone. C'est cette compétition que les coéquipières d'Helena Cazaute ont remporté cet été, avant l'Euro. Un deuxième titre marquant une grande progression. "On était 56es mondiales (en 2017), c'était indigne alors que les autres sports de salle performaient chez les filles comme chez les hommes. Alors on a monté un programme féminin. Avec les JO à Paris en perspective, il était hors de question de ne pas gagner un set et de laisser une mauvaise image", expliquait Éric Tanguy à L'Equipe pendant l'Euro. Le président de la FFVolley avait d'ailleurs loué les dispositifs de professionnalisation des joueuses tricolores depuis plusieurs années afin d'atteindre ces résultats.

Comme Amandha Sylves, Héléna Cazaute (Italie), Lucille Gicquel (Turquie) ou encore Nina Stojiljkovic (Roumanie), elles sont de plus en plus nombreuses dans cette équipe de France à s'être exportées. Un moyen pour ces joueuses de retrouver les meilleurs championnats du monde et se frotter aux meilleures joueuses. A un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, la prochaine saison sera une bonne préparation pour ces joueuses montantes.

Le rendez-vous olympique à la maison sera synonyme de première participation de l'équipe de France féminine dans la compétition. Avec la progression de la sélection, toujours une marche en dessous du gratin mondial, les attentes seront quand même présentes. Surtout que sur la route de Paris 2024, les Bleues passeront encore un cap. Avec une participation en Ligue des Nations, rendez-vous incontournable pour les meilleures équipes de mi-mai à mi-juin, les joueuses d'Emile Rousseau pourront se frotter au top niveau. En espérant un jour, être encore plus qu'un outsider.