Coupe du monde de VTT - Champions permanents, domination, transmission : la descente française à bonne école

Le VTT français n'a que des belles écoles. Portée aux louanges par Julien Absalon, Miguel Martinez, Pauline Ferrand-Prévot ou encore Julie Bresset en cross-country, sans oublier les Loana Lecomte ou encore Jordan Sarrou, la "petite reine des montagnes" peut aussi se targuer d'avoir de sacrés clients sur le format descente. Souvent flanquée de l'étiquette de "meilleure nation du monde" dans l'exercice, – à juste titre –, la France continue de déverser sa myriade de talents sur les plus belles pistes mondiales.

Car depuis plus de trente ans maintenant, le contingent tricolore ne cesse de briller lors de chacune de ses sorties ou presque. De Nicolas Vouilloz et Anne-Caroline Chausson à Loïc Bruni et Myriam Nicole, les Bleus n'ont jamais cessé de frapper la spécialité de leur empreinte. A Loudenvielle, pour cette nouvelle étape de la Coupe du monde de VTT (à suivre sur Eurosport), les descendeurs français devraient encore faire parler leur science de la vitesse. Une habitude qui n'est pas près de cesser tant l'émulation est immense autour de la discipline.

Le cru est toujours grand, mais quelles sont les raisons de cet allant permanent ? "S'il y avait une recette magique, tout le monde la suivrait…", annonce d'emblée Florian Letondeur, commentateur de la discipline sur Eurosport, avec un petit sourire en coin. "Il y a une vraie et surtout une belle culture du VTT en France et dans toutes les disciplines."

Les installations et les massifs sont là. C'est indéniablement l'explication principale de ces réussites. "En France, on a de beaux 'bike park' et des pistes partout, à Morzine, aux Gets, dans les Pyrénées, dans les Vosges…", poursuit notre expert qui ne manque pas de saluer le travail des structures. "Tout le mérite revient aux clubs, aux bénévoles. Si on prend Loïc (Bruni) et Loris (Vergier) qui sont à l’US Cagnes, on voit que c’est un gros club car ils se déplacent à 25 ou 30 sur chaque étape de Coupe de France. Il y a des jeunes, des vieux, c’est la culture de faire des courses."

C'est ce premier alignement qui permet de poser de solides bases. "Les jeunes sont bien encadrés et les compétitions sont structurées. A 12 ans, un gamin a déjà roulé sur plusieurs pistes différentes. Dans cette phase d’apprentissage, être capable de rouler dans des endroits où on n’a pas l’habitude, c’est formateur."

Il y a les clubs, mais il y aussi ceux qui les font. Les anciens champions y sont pour beaucoup. "On peut vraiment parler d’héritage. C’est grâce à l’implication d’anciens comme Nicolas Vouilloz ou Anne-Caro' (Chausson) (ndlr, tous deux multiples champions du monde et vainqueurs en Coupe du monde), voire encore plus vieux qu'on crée des vocations ou des passions", explique le spécialiste de la vitesse.

Les gloires passées et actuelles ne sont jamais très loin pour transmettre aux nouvelles générations. "Un autre exemple, c’est Jean-Pierre Bruni, le père de Loïc (ndlr, quadruple champion du monde de descente). Il a plusieurs titres de champion du monde en vétérans et il va toujours faire les courses de Coupe de France avec l’US Cagnes. Ces gens donnent les clés du sport. Les voir rouler, donner des conseils aux enfants, ça crée une motivation, une inspiration."

D'autant que les habitués de la Coupe du monde ne sont jamais loin pour faire leur part. "De l’extérieur, on se dit qu’il faut aller vite et lâcher les freins, mais ça se joue à la finesse de la trajectoire. Quand il y a des Loïc Bruni, des Loris, Vergier ou des Benoit Coulanges qui viennent rouler avec les jeunes, le fait de les suivre, ça amène une certaine qualité. Les jeunes s’imprègnent de ce qu’on leur transmet", lance Florian Letondeur.

C'est finalement ce cocktail qui permet donc d'avoir ce niveau toujours exceptionnel dans la discipline. Avec 16 titres mondiaux sur 34 chez les dames, 15 sur 34 chez les messieurs, sans compter la kyrielle de podiums, la descente tricolore se goinfre. Les Loïc Bruni, Myriam Nicole, Marine Cabirou et Amaury Pierron ont récupéré le flambeau de Nicolas Vouilloz (7 titres), Anne-Caroline Chausson (9) et consorts avec brio. Et ça devrait continuer.

Pour le journaliste spécialisé, il suffit de jeter un œil sur la catégorie Juniors pour s'en assurer. "C'est la catégorie qui illustre le vivier. Au début de saison, sur les 15 meilleurs juniors, on en aura 7 ou 8 devant. Bien sûr, on ne le verra pas tous devant, mais ça fait un réservoir qui est tellement plus énorme par rapport aux autres…"

Cette saison, Lisa Bouladou, Léo Abella, Hugo Marini ou encore Nathan Pontvianne suivent les traces des Marine Cabirou, Myriam Nicole, Thibaut Dapréla, Loïc Bruni et autres Loris Vergier. Ces derniers sont encore dans la fleur de l'âge et sont loin d'en avoir fini. Même taquinés et battus par Valentina Höll, Camille Balanche, Jackson Goldstone et Jordan Williams, leurs résultats continuent d'émerveiller. Oui, les motifs d'inquiétude sont mièvres pour la descente française. Pour notre plus grand plaisir.